Le DIU au cuivre : une méthode sûre, efficace et réversible

Une bonne méthode contraceptive ayant une mauvaise réputation dans certains pays, le dispositif intra-utérin (DIU) T au cuivre est sans danger et d'effet réversible. Une fois posé, il ne demande que peu d'effort de la part de l'utilisatrice tout en offrant dix ans de prévention contre les grossesses. Cependant, dans certains pays, les clientes des services de planification familiale sont réticentes à son emploi, les prestataires de santé hésitent à le proposer, ou les programmes n'ont pas les moyens ou le personnel compétent nécessaires à sa diffusion.

La crainte d'effets secondaires, l'inquiétude liée aux infections ou à l'infertilité, le manque de formation technique des prestataires, ainsi que le temps et le coût associés à cette méthode, se combinent pour décourager l'utilisation des DIU dans certains pays. «Le DIU est une méthode vraiment efficace et son taux de complications est inférieur à celui des méthodes hormonales», précise le docteur Carlos Huezo, directeur médical de la Fédération internationale pour la planification familiale (IPPF). «Il est donc regrettable que son usage soit si peu répandu dans de nombreux pays. Nous devons faire un effort de sensibilisation en soulignant l'efficacité et les faibles risques du DIU».

A l'échelle mondiale, environ 13 % de l'ensemble des femmes en âge de procréer utilisent le DIU, ce qui en fait le second contraceptif le plus répandu (19 % font appel à la stérilisation féminine, la méthode la plus fréquente). Cependant, la majorité des utilisatrices du DIU se trouve dans quelques pays, notamment en Chine, où vit le cinquième de l'humanité. Si la recherche montre que le DIU au cuivre en forme de T est presque aussi efficace que la stérilisation masculine ou féminine, il est pourtant souvent ignoré ou méconnu. Cette situation s'explique en partie par la mauvaise information à la fois des clientes et des prestataires.

Mythes et rumeurs

Une enquête postale internationale menée par l'IPPF et par l'Organisation mondiale de la Santé (OMS) a révélé que la méconnaissance du DIU constitue un obstacle à son emploi dans le monde entier. Selon le docteur Huezo, les résultats préliminaires des recherches sur les questions et les soucis des clientes indiquent que les rumeurs sont courantes. L'enquête a été réalisée auprès d'institutions nationales proposant des services de planification familiale dans 75 pays.

«La fausse idée la plus fréquente est que les DIU agissent en provoquant un avortement», dit le docteur Huezo. «Nous avons aussi entendu dire que le DIU cause le cancer. Il s'agit là d'une croyance fréquente, mais elle a étonné les chercheurs. Une autre préoccupation est que le DIU peut sortir de l'utérus et migrer vers des organes aussi éloignés que le coeur ou le cerveau.»

L'IPPF et l'OMS sont en train de dresser à l'intention des prestataires une liste de ces idées fausses, ainsi que des réponses à apporter aux clientes pour les soulager de leurs soucis. Par exemple, aucune preuve scientifique n'indique que les DIU causent le cancer. En fait, les travaux des chercheurs suggèrent que ces dispositifs réduisent le risque de cancer endométrial et de cancer du col. De plus, si le DIU peut être expulsé vers le vagin ou, très rarement, perforer la paroi utérine lors de son insertion, il ne se déplace pas de l'utérus vers d'autres organes. Enfin, les DIU agissent en empêchant la fécondation. Même si les mécanismes d'action ne sont pas encore entièrement élucidés, les études réalisées montrent que ces dispositifs interrompent le phénomène de la reproduction avant la nidation et la grossesse, mais sans effet abortif.

«Si nous voulons améliorer l'acceptabilité du DIU ou de toute autre méthode contraceptive, il est essentiel d'informer et d'éduquer communautés, clientes et clientes potentielles», dit le docteur Huezo. «Il est aussi très important de mettre à jour les connaissances des prestataires, non seulement de ceux directement responsables de la fourniture des contraceptifs, mais aussi de ceux travaillant dans d'autres services de santé de la reproduction.»

Cette mise à jour des informations est vitale. Une étude conduite à la Jamaïque a montré que les médecins du secteur privé refusaient souvent de fournir des méthodes de planification familiale en fondant leurs décisions sur des informations obsolètes plutôt que sur des données scientifiques récentes.1 Vingt-neuf pour cent de ces médecins imposaient une pause après l'utilisation du DIU (avant l'insertion d'un nouveau dispositif ou le passage à une autre méthode contraceptive) et 11 % exigeaient une analyse de sang avant de poser un DIU. Or aucune de ces précautions n'est médicalement justifiée.

Des informations inexactes ou périmées favorisent aussi les inquiétudes relatives à la prévention des infections. Certains prestataires de santé hésitent à recommander le DIU, car ils croient à tort qu'il peut causer une maladie inflammatoire pelvienne (MIP), un état grave conduisant parfois à l'infertilité ou au décès.

On peut réduire le danger des MIP en identifiant les clientes à fort risque de maladies sexuellement transmissibles. Les femmes présentant un tel risque devraient envisager une autre option contraceptive comme le préservatif masculin. «Si l'insertion est suivie d'une infection, il est possible qu'elle résulte d'un état antérieur, par exemple d'une gonorrhée préexistante au niveau de la partie basse du tractus génital et introduite dans la partie haute», dit le docteur Irina Yacobson de Family Health International (FHI), qui a dirigé une formation au DIU dans plusieurs pays. En laissant le DIU en place pour toute sa durée recommandée d'utilisation, on contribue aussi à minimiser les risques d'infection. Par ailleurs, les prestataires devraient poser le DIU dans des conditions aseptiques et également encourager les femmes à se protéger avec le préservatif si elles ont des rapports avec des hommes potentiellement infectés.

Un autre obstacle a été d'exiger que la femme ait ses règles avant la pose du DIU pour être sûr qu'elle n'est pas enceinte. Afin d'aider les prestataires à écarter la possibilité d'une grossesse hors de la période de menstruation, FHI a mis au point une simple liste de contrôle et a récemment formé des prestataires du Kenya à l'emploi de cette liste.

Network, 2000, Volume 20, Numéro 1 .
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© Copyright 2000, Family Health International (FHI)



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