La reprogrammation de cellules sénescentes ouvre de grandes perspectives en médecine régénérative

Depuis 2007, on sait reprogrammer in vitro des cellules adultes en cellules souches pluripotentes "iPSC" (Induced pluripotent stem Cells) qui peuvent à leur tour se différencier selon les conditions de culture en  n'importe quelle cellule de l'organisme.  Mais cette reprogrammation génétique se heurtait à la limite de la sénescence, état biologique dans lequel la cellule est figée et ne peut plus se diviser.Jean-Marc Lemaitre et son équipe  de l’Institut de génomique fonctionnelle de l’Université de Montpellier pensent au contraire que la sénescence n’est pas une fatalité et décident de le prouver.

Ils prélèvent  pour ce faire des fibroblastes sur un sujet âgé de 74 ans et cultivent les cellules jusqu’à constater leur sénescence. Ils injectent alors un nouveau cocktail de 6 gènes impliqués dans la régulation de la pluripotence. "Au bout de quinze jours, les cellules ont recommencé à proliférer, puis on a observé un changement de morphologie. C'était fabuleux !", se souvient Jean-Marc Lemaître. Les cellules sénescentes venaient d’être reprogrammées en cellules souches pluripotentes.Pour vérifier leur découverte l’équipe de chercheur français a comparé des cellules adultes cultivées à partir des neo-cellules avec les cellules adultes originales.  "Les marqueurs de l'âge des cellules ont été effacés  et les cellules souches iPSC que nous avons obtenues peuvent produire des cellules fonctionnelles, de tous types avec une capacité de prolifération et une longévité accrues", explique Jean-Marc Lemaitre.  Les chercheurs ont ensuite testé avec succès leur cocktail sur  des cellules issues de donneurs de 92, 94, 96 et même 101 ans.Les perspectives ouvertes par cette découverte sont nombreuses : •    Le développement  de nouveaux axes de recherche sur les pathologies liées au vieillissement prématuré des cellules (progéria, trisomie 21) ; •    L’utilisation de cellules iPSC comme source idéale de cellules adultes tolérées par le système immunitaire, pour réparer des organes ou des tissus chez des patients âgés ;•    La fin de la controverse liée à l’utilisation de cellules souches embryonnaires en médecine régénérative.

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