Epidémiologie des entérobactéries sécrétrices de BSLE au CHU de Bordeaux : résultats d’une étude rétrospective sur l’année 1998

Les résultats d’une étude prospective et descriptive portant sur un an (juin 1997 à juin 1998), menée par le département de maladies infectieuses et de médecine interne en collaboration du laboratoire de bactériologie de l’hôpital Pellegrin de Bordeaux, montrent une diminution des entérobactéries sécrétrices de bêta-lactamases à spectre élargi (BLSE) dans les services de neurochirurgie. Cela s’explique, selon eux, par la mise en place de mesures de lutte contre les infections nosocomiales, y compris une décontamination digestive.

En réanimation, l’isolement de telles souches reste fréquent, avec notamment l’émergence d’Enterobacter aerogenes. Dans ces services, un dépistage par écouvillonnage rectal associé à une étude génotypique devrait permettre de prendre les mesures nécessaires pour éviter la dissémination des souches.

Comme le rappellent le Dr T. Galpérine et ses collègues, les premières souches d’entérobactéries sécrétrices de BLSE ont été décrites en 1984 en France. Ces germes ont été responsables de plusieurs épidémies hospitalières. En 1993, à Bordeaux, 128 souches sécrétrices de BSLE (dont 123 souches de Klebsiella pneumoniae) ont été isolées pour la plupart dans les services de réanimation médicale et de neurochirurgie.

Le but du travail publié dans la revue Médecine et maladies infectieuses était de préciser, 5 ans après cette épidémie, l’épidémiologie des entérobactéries sécrétrices de BSLE à l’hôpital Pellegrin. Les données ont été traitées de façon exhaustive à partir des prélèvements cliniques positifs avec antibiogramme.

Durant cette période, 64 souches d’entérobactéries sécrétrices de BSLE ont été identifiées à partir de prélèvements réalisés chez 46 patients adultes.

Enterobacter aerogenes et Klebsiella pneumonaie représentaient respectivement 37,5 et 36 % des espèces incriminées.

La répartition des souches en fonction des services était la suivante : réanimation médicale 43,5 %, médecine 32,5 % (dont un tiers en service de rééducation fonctionnelle), chirurgie 21 % (dont 4 % en neurochirurgie).

Les sites de prélèvements étaient urinaire (48 %), respiratoire (19,5 %), pus d’origines diverses (19,5 %), hémocultures (6,5 %), matériel étranger (6,5 %).

Une multirésistance des souches aux antibiotiques est fréquente, soulignent les auteurs : résistance à tobramycine-nétilmicine-amikacine (88 %), fluoroquinolones (88 %), tétracyclines (74 %), cotrimoxazole (96 %).

Source : Médecine et maladies infectieuses, 2000, 387.

Descripteur MESH : Médecine , Neurochirurgie , Bactériologie , Décontamination , Lutte , Médecine interne , Réanimation , Amikacine , Épidémies , Fluoroquinolones , France , Nétilmicine , Patients , Tétracyclines , Tobramycine , Travail

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