Broncho Pneumopathie Chronique Obstructive (BPCO) et Prévention : Qu’est-ce qu’on attend pour agir ?

BCPO et prévention : Qu’est-ce qu’on attend pour agir ?

Si la Ministre de la Santé a clairement choisi de faire de la prévention l’un des piliers de sa future Loi de Santé Publique, dans les faits, la Broncho Pneumopathie Chronique Obstructive (BPCO) semble être une nouvelle fois l’une des grandes oubliées de notre politique de santé. Les facteurs de risque sont connus et la BPCO relativement facile à prévenir. Et pourtant, plus de 2 malades sur 3 ne sont pas diagnostiqués. De plus, la maladie continue de progresser dans le silence, comme le révèle les résultats d’une récente enquête menée pour l’Association BPCO : seul un français sur cinq a déjà entendu parler de la BPCO ! A l’occasion de son colloque annuel organisé le 12 novembre au Palais du Luxembourg, et dans le cadre de la Journée Mondiale de la BPCO, l’Association  BPCO alerte face au manque d’intérêt qu’accordent  nos politiques à cette épidémie. Il devient pourtant urgent de répondre au défi économique et humain qu’elle représente.


BPCO, ce tueur silencieux

Alors qu’elle est la cause de près de 18 000 morts et de 100 000 hospitalisations chaque année en France, la BPCO reste une épidémie qui progresse dans le silence :
- Un silence lié à son évolution  extrêmement  lente. Les manifestations  de cette maladie  ne sont pas spectaculaires  et s’installent  sournoisement  dans  l’organisme,  affectant  progressivement  les fonctions respiratoires.
-  Un silence qui résulte aussi d’un sous-diagnostic  important :  près  de 2 malades  sur 3 ne sont  pas diagnostiqués.
 - Un silence autour d’une maladie  encore méconnue : selon un très récent sondage1, il ressort que, 10 ans après le lancement  de la première Journée Mondiale et de nombreuses  campagnes  d’information, encore 8 Français sur 10 n’ont jamais entendu parler de BPCO. De plus, 86 % des Français confient ne pas se sentir concernés par la maladie.
 - Enfin, un silence des pouvoirs publics, qui se mobilisent peu sur le sujet. Malgré un travail de 10 années mené par l’association BPCO aux côtés d’autres acteurs, il est  rare d’entendre  parler de la BPCO du côté des autorités de santé, alors qu’elle a pourtant fait l’objet d’un Plan en 2005.

BPCO : la prévention n’est pas une option !


La prévention à tous les niveaux est la première arme dont nous disposons pour prendre en charge efficacement la BPCO et réduire la mortalité qu’elle induit. Elle doit donc être une impérieuse nécessité, et en aucun cas une option. La prévention est aussi indispensable car à l’instar de toutes les maladies chroniques, la prise en charge de la BPCO représente un coût important pour l’Assurance Maladie.
La prévention doit certes cibler le tabagisme bien sûr, mais également les maladies professionnelles  de certains secteurs spécifiques (minier, BTP, fonderie, sidérurgie, industrie textile ou agricole). Elle doit aussi s’exercer sur les jeunes. Pour les cigarettiers les jeunes sont une cible facile, qui fait l’objet de toutes les convoitises et sous toutes ses formes : tabac et cigarette électronique.

 

Plan anti-tabac 2014 :  lutter contre les cancers, c’est bien et ne pas oublier d’y associer la lutte contre la BPCO, c’est mieux !


Si  les  récentes  mesures  du  programme  national  de  réduction  du  tabagisme  fixent  de  nouvelles  priorités, notamment en direction des publics les plus fragiles, l’ensemble du Plan ignore une nouvelle fois de mentionner le « tueur silencieux » qu’est la BPCO.Plus de 10 ans après sa création, l’association BPCO note avec regret que les pouvoirs publics et les autorités en charge de la santé semblent ignorer qu’une des principales maladies chroniques causées par le tabac se nomme BPCO. « En France, plus de 130 000 malades présentent des formes sévères de BPCO qui nécessitent l'administration   continue   d'oxygène.   La   BPCO   c’est   aussi   7,5%   de   la   population   française,   100   000 hospitalisations  par  an,  17  500  décès,  pour  un  cout  total  estimé  d’environ  3,5  milliards  d’euros  /  an  à  la collectivité.  

Ces chiffres ne sont jamais évoqués dans les discours de la ministre de la Santé qui pourtant cite souvent cet autre chiffre, tout aussi tragique, des 73 000 morts par cancer dus au tabac ! » S’indigne le Docteur Frédéric Le Guillou, Pneumologue et Président de l’Association BPCO.
Prévention : des moyens à la hauteur des enjeux ?

Bien sûr, l’association  BPCO partage pleinement les objectifs de baisse du nombre de fumeurs avancés par la ministre de la Santé dans son  programme national de réduction du tabagisme. Toutefois, pour que les personnes à risques puissent profiter pleinement des bénéfices « des grandes mesures étatiques » menées en matière de prévention, il conviendrait que les campagnes d’information  mentionnent systématiquement  la BPCO (causée à90 % par le tabac), ou que sur les paquets  de cigarettes  on puisse lire « la toux du fumeur peut cacher uneBPCO » avec le visuel d’un malade sous oxygène.

De  plus,  les  mesures  de  prévention  doivent  certes  permettre  d’infléchir  la  progression  de  l’épidémie,  mais également  d’éviter  aux personnes  déjà atteintes  de voir leur état s’aggraver.  En cela, il est étonnant  que les Pouvoirs Publics ne se soient toujours pas saisis du « dossier Réhabilitation Respiratoire ». Trop peu de malades BPCO  ont  aujourd’hui  accès  à  des  centres  de  réhabilitation  respiratoire  en  France,  en  nombre  largement insuffisant. La réhabilitation respiratoire repose sur le réentrainement à l’effort associé à l’éducation thérapeutique et la prise en charge psychosociale.

Or, l’assurance-maladie,  malgré les demandes pressantes de la communauté médicale, l’avis très favorable de la HAS  et des associations  de patients,  refuse  toujours  de coter  certains  actes  de réentrainement  à l’effort  qui peuvent être délivrés en ambulatoire  par des professionnels  de santé à des patients atteints de BPCO, ce qui améliorerait  leur qualité de vie, préviendrait  des complications  et serait dans l’objectif du virage ambulatoire  de prise en charge des maladies chroniques souhaité par la ministre.

La Broncho Pneumopathie Chronique Obstructive (BPCO) est-elle un fléau réellement évitable ? La réponse est donc clairement positive. Encore faut-il que l’on replace la prévention au cœur du débat et que nos autorités  nous donnent  les moyens  de mener  une lutte efficace  …

« Il devient urgent de remobiliser les pouvoirs publics. Il y a bien eu un Plan BPCO 2005-2010, mais celui-ci  n’a pas bénéficié  d’un budget  ambitieux  et n’a eu que peu d’impact.  L’exemple  des Epreuves Fonctionnelles Respiratoires complètes, indispensables au diagnostic et qui ne sont toujours pas obligatoires est en la matière révélateur…En cause ? Sans doute un problème de sensibilisation sur cet acronyme BPCO, peu connu du grand  public,  mais  pas  seulement.  L’association  BPCO  regrette  qu’aucune  vraie  réponse, concrète et efficace, n’ait été apportée aux patients…   il faut poursuivre les efforts ! » insiste Frédéric Le Guillou.

BPCO : l’urgence d’une prise de conscience pour une maladie qui progresse dans le silence

L’acronyme BPCO, qui caractérise la Broncho-­Pneumopathie-­Chronique-­Obstructive, est mal identifié par les Français qui ont déjà indiqué à maintes reprises qu’ils ignoraient sa signification et le type de maladie auquel il se rapporte. Pour aller plus loin, l’Association BPCO a réalisé un sondage2 dont il ressort que près de 8 Français sur 10 n’ont jamais entendu parler de la BPCO. 86 % des Français confient ne pas se sentir concernés par la maladie.

Si les Français s’accordent sur le fait qu’il s’agit bien d’une maladie respiratoire (79 %), ils estiment également qu’il s’agit d’une maladie chronique (67 %), qui peut être handicapante (74
%). Ils sont cependant 39 % à penser qu’elle est irréversible, ce qui traduit une faible connaissance de la maladie. Sur l’ensemble de la population interrogée, 39 % pensent que la BPCO
« se soigne très bien », une autre méconnaissance des caractéristiques de la BPCO et des différents stades de son évolution. Sur le même registre, 35 % des personnes interrogées considèrent la BPCO comme une maladie orpheline. Enfin, 1 Français sur 4 l’analyse comme une maladie qui ne touche « que les personnes de plus de 60 ans », alors qu’elle peut frapper dès l’âge de 40 ans.

Mais l’opinion des Français face à la BPCO varie aussi selon qu’ils ont ou pas déjà entendu parler de cette maladie. Ainsi la quasi-­‐totalité de ceux qui la connaissent (98 %) disent qu’il s’agit bien d’une maladie respiratoire. A l’inverse, ceux qui n’en ont jamais entendu parler sont 73 % à l’identifier comme telle. De même, le premier groupe y voit à 94 % une « maladie très handicapante », alors que ce n’est le cas que pour 69 % des répondants dans le second. Ceux qui connaissent la maladie disent à 86 % qu’elle est bien une maladie chronique. Ceux qui la méconnaissent ne sont que 61 % à le penser. Enfin, le premier groupe s’accorde à 53 % à l’estimer irréversible, ce qui n’est le cas que de 36 % pour le second.

Des connaissances approximatives sur les caractéristiques de la BPCO

 

Des facteurs de risques mal identifiés

Cette méconnaissance de la BPCO par la population française se double d’une faible connaissance des facteurs de risque à l’origine de la maladie : ainsi seulement 45 % désignent le tabac comme pouvant entraîner une BPCO. 42 % citent la pollution, 36 % l’exposition à des polluants inhalés et 34 % les allergies respiratoires. Le cannabis est évoqué par 13 % des répondants et enfin la cigarette électronique pour 8 %. Reste qu’au total 43 % des Français n’ont aucune idée des facteurs de risques qui peuvent favoriser sa survenue.  

A peine la moitié des Français est capable d’identifier les facteurs de risque 

 

Au total, bien qu’environ 3,5 millions de nos concitoyen(ne)s soient touchés par cette maladie, qui représente à ce jour la 3ème cause de mortalité par maladie en France, la BPCO reste largement méconnue et ignorée. Les Français ont du mal à la caractériser et à définir ce qui peut la favoriser. Peu sensibilisés au sujet, ils sont même 86 % à dire qu’ils ne sont peu ou pas du tout concernés par la BPCO.

Un vrai travail de prévention, d’information, de prise de conscience reste encore à faire pour
arriver à faire reculer ces chiffres alarmants.

La BPCO, une maladie silencieuse

La BPCO touche 3,5 millions de personnes, soit 7,5 % de la population française. Pourtant, elle demeure une maladie dont on parle peu, pour ne pas dire quasiment jamais, malgré le travail important d’information qui a été réalisé depuis 10 ans par l’Association BPCO, aux côtés de celui fourni par d’autres structures, telle la société savante des pneumologues, la SPLF.

« Elle est une maladie « silencieuse » par le fait qu’elle ne survient pas brusquement comme d’autres pathologies qui peuvent signaler leur présence par des signes précis (vertige, chute de tension ou hypoglycémie par exemple) » souligne le Docteur Frédéric Le Guillou, président de l’Association BPCO. « La personne atteinte de BPCO commence par tousser et cracher le matin. Et ce qu’elle attribue à un tabagisme excessif de la veille, ou à une toux chronique sans importance, peut se révéler comme un signe tangible d’une BPCO qui débute ou qui est déjà installée. ».

Il ne faut pas non plus oublier la dyspnée (essoufflement) du malade BPCO, qui est un symptôme majeur, bien souvent totalement sous-­‐estimé par ce dernier, car il adapte son mode de vie à cet essoufflement. « La question à poser n'est pas forcément : « Etes-­vous essoufflé ? », mais plutôt
« Êtes-­vous plus essoufflé qu'il y a quelques temps pour le même niveau d’activité ? », ou bien
« Réalisez-­vous moins d'activité physique qu'avant à cause de votre souffle ? » note à cet égard le Docteur Le Guillou.

De plus, la BPCO est une maladie largement sous-­‐diagnostiquée : les médecins traitants connaissent leurs patients fumeurs qui souvent banalisent leur toux et préfèrent sous-­‐estimer leur consommation de cigarettes. De son côté, le médecin traitant ne réalise que rarement une mesure du souffle, qui pourrait pourtant lui donner une première indication de diagnostic, avant de faire réaliser une exploration fonctionnelle respiratoire plus approfondie chez un pneumologue. Ces comportements combinés ne favorisent pas un diagnostic précoce.

« Par ailleurs, nous l’avons vu à travers l’enquête que l’Association BPCO a fait réaliser par OpinionWay, les Français méconnaissent largement cette maladie que nous nommons volontiers dans la communauté médicale « un tueur silencieux », poursuit le Docteur Le Guillou. Pourtant, le tabagisme est la cause principale, dans 85 % des cas, de la BPCO. Les personnes de plus de 40 ans, qui ont fumé plus de 20 ans et qui ont des symptômes (comme l'essoufflement) pourraient être une cible. Sans oublier les fumeurs de cannabis, qui ont des BPCO beaucoup plus précoces et sévères. »
Enfin, il faut malheureusement noter que les Pouvoirs Publics ne font pas grand cas de la BPCO. Chaque campagne d’information menée contre les ravages occasionnés par le tabagisme – actif
ou passif – ignore superbement la BPCO. « On parle immédiatement du cancer du poumon, de ses dizaines de milliers de morts, mais pour ainsi dire jamais de la BPCO. C’est une raison qui nous conduit à militer pour que ce risque soit clairement indiqué sur les paquets de cigarettes. Il est grand temps de sortir la BPCO de l’ombre et du silence qui l’entoure », conclut le Président de l’Association BPCO.

 

Un coût pour la société

Alors que l’on évoque le chiffre de 3,5 millions de personnes atteintes en France de BPCO, ce qui est un chiffre considérable, on ignore souvent que cette maladie n’est pas seulement imputable au tabac. L’environnement joue un rôle non négligeable dans sa survenue.

« Certes la pollution industrielle a diminué considérablement depuis les années 50, mais le parc automobile a augmenté et génère avec la diésélisation du parc, des particules, reconnues comme cancérogène, et du dioxyde d’azote précurseur de l’ozone qui sont de puissants irritants bronchiques » indique le Docteur Gilles Dixsaut, médecin de santé publique à l’hôpital Cochin.

Il estime en effet que 450 000 enfants et 500 000 adultes ont été victimes, en France, l’an dernier de bronchites aiguës. Le coût de ces affections peut être estimé à 170 millions d’euros. « Et encore, ces chiffres sont largement sous-­estimés », ajoute le médecin. Les cas d’asthme liés à l’environnement varient selon les estimations de 400 000 à 1,4 millions de personnes, pour un coût variant de 350 millions d’euros à plus d’un milliard d’euros.

Quant à la BPCO, il estime que 43 000 à 72 000 cas nouveaux par an sont attribuables à l’environnement, qui vient ajouter ses méfaits à ceux du tabac. Au total, le Docteur Dixsaut chiffre entre 1 et 2 milliards d’euros par an le coût des maladies respiratoires liées à l’environnement et apparues dans l’année, sans tenir compte de leur évolution et de leur coût dans les années suivantes. « Aucune raison d’être optimiste. Depuis les années 70, on observe une augmentation du nombre de patients atteints de maladies asthmatiques en relation avec des allergies polliniques ». Dans certaines régions, on estime que 20 % des personnes seraient concernées. Les enfants sont également une population particulièrement à risque : 7 à 8 % des enfants sont asthmatiques ; 10 à 14 % des jeunes de 20 à 24 ans ont déjà fait une crise d’asthme dans leur vie.

Connaître les facteurs de risque de BPCO : le tabac encore, mais pas seulement

Tabac : on aurait pu faire 2 fois mieux, mais on progresse

La BPCO fait partie des conséquences majeures du tabagisme. « Mais elle est un peu oubliée », confie le Professeur Gérard Dubois, Président de la Commission Addictions de l’Académie Nationale de Médecine, qui constate que « les cancers et les maladies cardiovasculaires se poussent du col de manière plus efficace sur le sujet ».

Pourtant, il s’agit d’une maladie chronique qui est moins spectaculaire qu’une autre, mais qui est tout aussi invalidante et létale. La question est de savoir si on va gagner sur le tabac ou si l’on va perdre, en France, en Europe et dans le monde ? « Les nouvelles sont moins mauvaises qu’il n’y parait », poursuit l’expert. Car depuis la loi Evin, le prix du tabac a triplé. Les ventes de cigarettes ont été divisées par deux, et le cancer du poumon de l’homme jeune a été divisé par deux. « La caractéristique de cette baisse en France de 50 % n’est pas monotone », note le Professeur Dubois. Car les périodes de baisse (1991 à 1994) ont accompagné celles des hausses de prix et de taxes, avec 2 périodes de paliers (1997 à 2002).

Le Plan cancer de Jacques Chirac a été accompagné d’une augmentation des prix et d’une chute énorme de ventes de cigarettes. « A partir de 2004, on compose avec l’industrie du tabac et on revient sous la période Sarkozy à un copinage éhonté avec des augmentations de prix faibles (on enrichit les cigarettiers) entre 2007 et 2011, ajoute le médecin. Et à compter de 2011, nous observons des baisses de consommation que l’on peut associer à l’introduction de la cigarette électronique. On a une situation qui se résume en une formule : on aurait pu faire deux fois mieux. Mais on progresse. »


Pour l’année 2004 (dernière estimation disponible), le nombre annuel de décès imputables au tabac en France s’élèverait à 73 000, soit un décès sur sept (22 % chez les hommes et 5 % chez les femmes), note François Beck, Directeur de l’Observatoire Français des Drogues et des Toxicomanies (OFDT). « Un tiers de ces décès survient par cancer du poumon, un quart par d’autres cancers, un autre quart par des pathologies cardio-­vasculaires et le reste par des maladies respiratoires (hors cancers) et infectieuses », ajoute le chercheur associé au Cermes (3).

Si les hommes sont toujours les plus concernés par la morbidité et la mortalité attribuables au tabac (81 % des décès touchent les hommes), l’écart avec les femmes se réduit nettement depuis
une dizaine d’années, conséquence de l’entrée massive de celles-­‐ci dans le tabagisme, au cours des années 1960-­‐1970. « Cette hausse du tabagisme s’explique à la fois par le fait que les femmes de cette génération ont été les premières à rentrer véritablement dans le tabagisme, et par le fait qu’elles arrêtent de fumer moins souvent que leurs aînées », précise le directeur de l’OFDT.
Avec les années, le comportement des fumeurs a varié : « L’envie d’arrêter parmi les fumeurs a
diminué depuis 2005 (57,6 % en 2010 contre 64,8 % en 2005), alors qu’elle était restée stable entre
2000 et 2005, tout comme la crainte des maladies liées au tabac, en particulier parmi les plus jeunes. Néanmoins, la proportion des fumeurs de plus de 10 cigarettes par jour apparaît en baisse. »

L’interdiction de fumer dans les lieux fermés à usage collectif, et notamment depuis 2007 sur les lieux de travail, a ainsi pu contribuer à la diminution du nombre de cigarettes fumées quotidiennement par les fumeurs. « De même, la moindre adhésion à l’opinion selon laquelle « fumer permet d’être plus à l’aise dans un groupe » pourrait être le signe d’une dénormalisation progressive du tabac, consécutive notamment aux différents décrets sur le tabagisme passif », note encore François Beck.

Il faut aussi noter une initiation au tabagisme qui semble de plus en plus tardive. Cette évolution pourrait être attribuée à l’interdiction de vente de tabac aux moins de 16 ans en 2004, puis à l’ensemble des mineurs depuis 2009, ainsi qu’aux hausses de prix successives depuis 2007. Par ailleurs la différentiation sociale en matière de tabagisme tend à s’accentuer par rapport à 2000 et 2005. « Les ouvriers, les moins diplômés, les personnes disposant de faibles revenus, sont ceux qui se sentent les moins bien informés sur le tabac ».

Enfin, concernant la cigarette électronique, selon la dernière enquête de l’OFDT de novembre 2013, 18 % de la population (22 % des hommes et 15 % des femmes) déclarent l’avoir déjà essayé. Il s’agit surtout de jeunes (31 % des 15-­‐24 ans contre 6 % des 65-­‐75 ans), dont un tiers déclare avoir vapoté au cours du mois précédent, soit 6 % des Français. 3 % de la population déclare vapoter quotidiennement, c’est-­‐à-­‐dire entre 1,1 et 1,9 million de personnes en France à ce jour. Un vapotage qui fait basculer les fumeurs ? En novembre 2013, selon l’OFDT, seulement 1 % de la population estimait avoir totalement arrêté de fumer grâce à la cigarette électronique, pour une proportion de 34 % de fumeurs.

Lutter contre la pollution atmosphérique : un acte citoyen

Isabelle Roussel, Présidente de l’Association pour la Prévention de la Pollution Atmosphérique (APPA) fait partie de la commission qui élabore les communiqués d’alerte sanitaire en cas de pic de pollution. « Les personnes sensibles peuvent se sentir victimes de la pollution en période de pointe, mais elles ont plusieurs sortes de comportement de prévention, note cette dernière. Elles peuvent, comme tout citoyen, avoir des comportements vertueux pour faire baisser la pollution et avoir des attitudes de prévention par rapport à leur propre exposition comme de ne pas générer des pollutions supplémentaires (ne pas prendre sa voiture, éviter le chauffage au bois, ne pas faire brûler de déchets verts, rester chez soi…) ».


Si les seuils d’alerte à la pollution ont baissé -­‐ 50 microgrammes au lieu de 80 microgrammes auparavant -­‐ c’est que l’on connaît mieux les effets délétères des particules sur la santé. « Tous les jours, il faut participer à l’ensemble des efforts de lutte contre la pollution, ajoute la Présidente de l’APPA. Il faut du temps, mais les malades, les asthmatiques sont un peu des sentinelles qui doivent alerter l’ensemble de la population. C’est l’ensemble de la population qui doit participer à la lutte contre la pollution. Il faut que les malades sensibilisent leur entourage pour que la solidarité contribue à la mise en œuvre de bons principes. Il y a des éco gestes tout à fait vertueux pour maîtriser la pollution ». Si l’on commence seulement à connaître l’influence des particules sur la santé, sur l’inconfort, il peut y avoir des attitudes contradictoires dans l’attitude des consommateurs au quotidien. Car si l’on tue des moustiques avec une bombe, on pollue aussi l’air que tout le monde respire. Il y a donc des choix à faire entre une sensibilité aux odeurs cachées par des désodorisants et une bronchite chronique.

Enfin, des investigations doivent être menées sur la pollution à l’intérieur des locaux et l’experte conseille de regarder ce qui se passe chez soi avant d’incriminer la pollution urbaine. Et devenir acteur avant de se présenter comme victime. « La pollution intérieure est une espèce de « soupe » composée de très nombreux polluants qui viennent à la fois du re-­largage de substances de matériaux, de pratiques de cuisson et de bien d’autres facteurs ». Au total, il faut être vigilant, pour ne pas être victime à terme d’une BPCO qui peut aussi trouver sa source dans notre environnement quotidien.

Prévention : agir au bon niveau pour être efficace

« La prévention est la seule façon efficace pour prendre en charge la maladie », note de son côté le Professeur Bruno Housset, président de la Fédération Française de Pneumologie (FFP). « Si on veut réduire la mortalité liée à la maladie, il n’existe pas grand chose à part la prévention. ».


Cette prévention passe par une lutte constante contre le tabagisme, à l’instar du Plan national lancé récemment par la ministre de la Santé. Encore faut-­‐il ne pas être restrictif en la matière note le Professeur Gérard Dubois : « Il n’y a pas que la prévention primaire : empêcher les jeunes de fumer pour éviter une BPCO, une maladie cardiovasculaire, un infarctus dans 20-­30 ou 50 ans. Si l’on veut que la mortalité baisse aujourd’hui, il faut aussi que les fumeurs arrêtent de fumer ! ».
« Les récentes dispositions arrêtées par la ministre de la Santé dans son plan de réduction du
tabagisme comprennent des aspects positifs, encore faut-­il tenir le cap face aux remous que cela peut provoquer, ajoute le Professeur Housset. Cela me parait aller dans la bonne voie, même si cela n’est pas suffisant. Sur la question de la cigarette électronique, il estime important de ne pas laisser la porte totalement ouverte, car les industriels du tabac vont s’engouffrer dans ce créneau. « La cigarette électronique avec de la nicotine a certainement de quoi rendre addictifs beaucoup de gens, dont les jeunes. Il ne faut pas ouvrir la porte à l’accès à la cigarette électronique pour les jeunes », note encore le président de la FFP ».

« En ciblant prioritairement les jeunes, on commet une erreur magistrale. Ils n’apprécient pas d’être
les seuls ciblés. Ils acceptent par contre des mesures complémentaires les concernant. Par ailleurs, cibler les jeunes, c’est espérer une baisse des conséquences sur la santé dans quelques décennies », précise le Professeur Dubois. « Pour réduire la mortalité dès aujourd’hui, il faut que les fumeurs cessent de fumer dès aujourd’hui ! Le plus important pour un malade BPCO, c’est l’arrêt du tabac. Or, il ne sera pris en charge pour sa dépendance tabagique que comme tout un chacun, avec une méthode non conventionnelle (un forfait annuel, limité à 50 euros, pour les seuls substituts nicotiniques), donc complexe et destinée à ne pas être utilisée ! Il est évident que les maladies chroniques causées ou aggravées par le tabac doivent bénéficier d’une prise en charge comme tout traitement ayant démontré son efficacité. La situation actuelle est une monstruosité intellectuelle, une monstruosité médicale et une monstruosité de santé publique », note ce dernier.

Au total, pour le Professeur Housset, la prévention n’est pas une option : « Elle doit être une obligation ! ». Dans cet esprit, l’Assurance-­‐maladie a commencé à travailler sur un projet de détection précoce de la BPCO, par la mesure du souffle. Elle a également mis en place un site internet sur la prévention et le sevrage tabagique. Une expérimentation est en cours dans le Nord, avec les pharmaciens, dont les premiers résultats sont attendus. « Une des questions posées est de savoir si le diagnostic précoce favorise l’arrêt du tabac. On n’a pas de réponse claire sur ce sujet », ajoute le Professeur Housset. « La prévention passe par la mesure du souffle, qui peut déboucher sur une spirométrie réalisée par les pneumologues. Mais il n’y a pas de mesures incitatives pour encourager les médecins traitants à en réaliser plus en amont », déplore t-­‐il.

La prévention, c’est aussi éviter les ré-­hospitalisations

La prévention en amont de la maladie doit être développée, mais en aval également. C’est pourquoi, afin de prévenir les ré-­‐hospitalisations de patients BPCO, l’Assurance-­‐maladie a mis en place un Programme d'Accompagnement de Retour à Domicile, dénommé PRADO. Il cible les
55 000 malades BPCO qui sont hospitalisées annuellement.

« Le programme a pour but d’éviter les ré-­hospitalisations, et par un bon accompagnement en ville, d'effectuer une meilleure prise en charge, de baisser les hospitalisations « toutes causes » », explique Thomas Jan, Responsable du département de la coordination et de l’efficience des soins, CNAMTS.

Avec PRADO, le conseiller de l'assurance-­‐maladie se rend à l’hôpital. Sur des critères partagés avec l’équipe médicale, il désigne le patient, qui est libre d’adhérer ou pas. Le conseiller va le mettre en relation et organiser ses rendez-­‐vous, selon un protocole défini avec le médecin traitant. Celui-­‐ci verra le patient dans les sept premiers jours qui suivent sa sortie de l’hôpital, avec le pneumologue, l’infirmière et le kinésithérapeute, conformément aux recommandations de la HAS.
« Les bons intervenants sont identifiés autour du patient : avec la rééducation respiratoire par les
kinés, l’éducation aux patients par l’infirmière de manière hebdomadaire, la surveillance clinique et les consultations du médecin traitant et du pneumologue. » A ce volet sanitaire s’ajoute un volet social. « En fonction de l’âge du patient et de son état, le patient peut connaître une perte d’autonomie, précise Thomas Jan. On active alors des « aides à la vie » en lien avec le service social de l’établissement : portage de repas et aide ménagère. »

En cours d’installation d’ici la fin de l’année 2014, le programme PRADO vise à réduire de 33 % les ré-­‐hospitalisations et les décès. « Le coût d’une hospitalisation étant de 3 000 euros, cela nous a permis de bâtir un modèle économique, ajoute le responsable de la CNAMTS. On peut ainsi évaluer le gain potentiel pour 55 000 patients qui auraient dû être ré hospitalisés. »

Ce nouveau programme de l’Assurance-­‐maladie ne doit pas pour autant laisser dans l’ombre les programmes de réhabilitation respiratoire (R&R) dont peuvent avoir besoin les malades BPCO à des stades avancés de la maladie. Réalisée dans un établissement de santé, en hospitalisation complète, en hôpital de jour ou en soins externes, la R&R peut aussi l’être dans une structure de proximité. C’est à dire en cabinet médical et/ou de kinésithérapie, au sein d’une structure de réhabilitation, si possible en réseau. La Haute Autorité de Santé (HAS) a reconnu en 20124
les apports et les bénéfices de la réhabilitation respiratoire pour les malades BPCO, en particulier les bienfaits d’un suivi après le stage de R&R. « Reste que malgré les recommandations de la HAS sur les bénéfices de la réhabilitation respiratoire et les bienfaits du réentrainement à l’effort pour les malades BPCO, la situation n’a guère évolué en France avec les années », déplore Alain Murez, ancien président de la Fédération Française des Amicales et Associations d’handicapés et Insuffisants Respiratoires (FFAAIR), en charge aujourd’hui de
coordonner les actions de la Fédération en matière de BPCO. « Les listes d’attente sont toujours aussi longues pour les malades qui, comme moi-­même, doivent attendre, souvent des mois pour trouver une place dans un centre de réhabilitation respiratoire. » Faute de pouvoir bénéficier de ce séjour en établissement, le malade BPCO s’installe progressivement dans l’immobilisme et son organisme aura de plus en plus de difficultés pour accomplir des efforts, du plus simple – grimper quelques marches –, au plus compliqué – aller faire ses courses à pied. « Grâce à un séjour en centre, où des équipes spécialisées vont prendre en charge le patient BPCO et patiemment lui apprendre, par la kiné, la musculation, le vélo ou la natation, à se remuscler et à réaliser des efforts physiques « normaux », il pourra se remettre en mouvement, gagner en qualité de vie et vivre à nouveau normalement son quotidien une fois rentré chez lui », explique Alain Murez. Si ses difficultés respiratoires n’auront pas diminué – la BPCO est une maladie qui ne régresse pas – son organisme aura retrouvé de nouvelles forces. Encore faut-­‐il qu’il puisse entretenir ce capital acquis ou récupéré en centre de réhabilitation respiratoire, en accédant à une association ou à une autre structure ambulatoire qui lui permette de poursuivre son entrainement acquis en centre. 

« Mais cette possibilité est encore plus réduite aujourd’hui, du fait de l’absence de cotation de
certains actes en ambulatoire et donc de professionnels de santé libéraux prêts à accompagner les malades BPCO, note encore Alain Murez. L’assurance-­maladie préfère-­t-­elle voir les malades BPCO arriver aux urgences des hôpitaux plutôt que d’organiser des parcours de soins qui articulent diagnostic chez le médecin traitant, séances de réhabilitation respiratoires en centre spécialisé et prise en charge post-­centre par des professionnels de santé formés et rémunérés pour le réentrainement à l’effort des malades en ambulatoire ? La BPCO est une maladie chronique invalidante qui attend des réponses adaptées selon les stades dans lesquels se situent les personnes qui en sont frappées », conclut ce dernier.

Plan anti tabac : donner sa place à la BPCO !

La BPCO ne bénéficiera pas d'un nouveau plan de prévention, à l'instar de celui lancé en 2005 et qui a connu un succès mitigé. Mais elle bénéficiera certainement des retombées du Programme national de réduction du tabagisme annoncé par Marisol Touraine le 25 septembre dernier, qui sera traduit dans la future loi de Santé et provoquera des amendements au projet de loi, présenté au Parlement en 2015. Ce programme prévoit notamment le paquet neutre de cigarettes, l'augmentation de la surface des avertissements sanitaires sur les paquets de cigarettes (où la BPCO n'est toujours pas mentionnée), l'interdiction de fumer dans les véhicules en présence des enfants de moins de 12 ans, soit autant de mesures qui suscitent ou vont encore susciter des débats. « Il y a une volonté de faire, après une succession de politiques qui ont marqué leur époque et des étapes importante », explique Pascal Mélihan-­Cheinin, Sous-­Directeur de la Santé des Populations et de la Prévention des Maladies Chroniques à la Direction Générale de la Santé du ministère des affaires sociales, de la Santé et des Droits des femmes. « Il faut désormais une politique de prévention qui s'inscrive dans la durée et qui soit cohérente, avec tout un ensemble de mesures qui s'enchainent. Nous avons une politique qui fixe un horizon, avec des objectifs de réduction de prévalence du tabagisme, qui est de passer de plus de 30 % à moins de 20 % en une génération ». Les jeunes bénéficieront de mesures nouvelles, tout comme les fumeurs; les interdictions de fumer seront renforcées; les cigarettiers seront freinés dans leur volonté d'ingérence dans les politiques de santé.

Le programme de lutte contre le tabagisme et la politique de prévention qui sera inscrite dans la future loi devraient être de nature à faire reculer les conséquences du tabagisme et donc la BPCO. Pour autant, il faudra encore que les discours politiques sur le tabac fassent référence systématiquement à la BPCO. « Je suis très sensible à la question, confie dans ce registre Pascal Mélihan-­‐Cheinin. D'une manière générale, en santé publique, on ne parle pas assez de la morbidité et des facteurs d'invalidité auxquels peut être confrontée la population. On parle beaucoup de la mortalité qui peut être impressionnante, mais qui est très abstraite. Alors que vivre au quotidien avec des capacités respiratoires réduites, avec une insuffisance cardiaque ou avec les séquelles d'un AVC, c'est tout autre chose que les gens vivent plus ou moins bien ». Reste que notre système d'information évoque peu ces questions relatives à tout le champ des maladies chroniques hors cancer. « Elles ont du mal à avoir la visibilité qu'elles méritent et la parole publique ne les évoque pas assez ». La BPCO permet d'approcher la morbidité liée au tabac, et il serait temps que l'on s'en rende vraiment compte.

LA BPCO en quelques chiffres

En France : 

• La prévalence de la maladie est difficile à déterminer : probablement plus de 3,5 millions de personnes, soit 7,5 % de la population adulte, sont atteintes de BPCO. 
• Sur ce chiffre, un million de malades a atteint un stade symptomatique. 
• Chaque année, la BPCO est responsable de 100 000 hospitalisations et de 800 000 journées d’hospitalisation.
• 18 000 malades en meurent annuellement, soit 3 % des décès en France. 
• 130 000 malades présentent des formes sévères de BPCO qui nécessitent l'administration continue d'oxygène (oxygénothérapie et/ou une ventilation à domicile).
• Entre 2005 et 2010, le nombre d'admissions en affection de longue durée pour BPCO (ALD 14) est passé de 5 825 à 14 590 en France métropolitaine. 
• En 2020, la BPCO sera en France la 3ème cause de mortalité par maladie, après les affections cardiovasculaires et les tumeurs (Elle était au 5e rang en 2002). 
• Un coût total estimé d’environ 3,5 milliards d’euros par an à la collectivité. 

En Europe : 

• 23 millions de personnes sont concernées par la BPCO dans l'Europe des 28 Etats membres, parmi lesquelles 17 millions d'adultes de plus de 40 ans ont atteint le stade 1 de la maladie. 
• La BPCO est la cause de 3,4 % des décès et de 1,3 % des hospitalisations dans l'UE, où elle a tué 230 000 personnes en 2008. 
• Les coûts annuels de santé et de perte de productivité dus à la BPCO sont estimés à 48,4 milliards d'euros en 2008. 

Dans le Monde : 

Selon l'OMS (organisation mondiale de la santé), la BPCO deviendra la 4ème cause de décès dans le monde en 2030, après l'infarctus, les accidents vasculaires cérébraux, les infections respiratoires communautaires et la tuberculose. 
Selon le Tobacco Atlas, le tabac -­‐ principale cause de BPCO -­‐ a tué 6 millions de personnes en 2010. A elle seule, la BPCO a tué 3,3 millions de personnes dans le monde en 2008. Près de 90 % des décès par BPCO se produisent dans des pays à revenu faible et intermédiaire. « Le nombre total de décès par BPCO devrait, selon les projections, augmenter de plus de 30% dans les dix ans à venir, sauf si l’on prend des mesures d’urgence pour réduire les facteurs de risque sous-­‐jacents, en particulier le tabagisme », indique l'organisation mondiale. Selon les estimations récentes de l'OMS (2007), la maladie frappe 210 millions de personnes dans le monde (principalement dans les pays à revenus faibles ou moyens) et elle est en augmentation constante depuis vingt ans. 
La mortalité par BPCO devrait doubler en 2020 par rapport à 1990. 

Dans 15 ans, la BPCO sera au cinquième rang des maladies chroniques pour le nombre d'années perdues par mortalité précoce avant 65 ans ou vécues avec un handicap important. 

 

Voir le site de l'association BPCO

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