Autotest VIH, premier bilan trés positif

illustrationLe 15 septembre 2015, le premier autotest de dépistage du VIH, conçu, validé et fabriqué par la société française AAZ et distribué dans les pharmacies françaises par le laboratoire Mylan était commercialisé en officines ainsi que sur leurs sites internet sans prescription médicale. Deux mois après son lancement, le comité d’experts ayant participé à son développement a dressé un premier bilan très prometteur sur l’accueil et l’impact de cet outil complémentaire de dépistage pour les personnes qui ne peuvent pas ou ne veulent pas recourir aux autres offres de dépistage déjà existantes.

Le VIH reste un problème majeur de santé publique. L’ONU estime en effet qu’en 2013, entre 1 et 1,5 million de personnes sont décédées d’une cause liée au VIH dans le monde. Depuis son identification, le virus a fait plus de 30 millions de victimes. En effet, l’ONU estime que depuis le début de l’épidémie environ 78 millions de personnes [71 millions-87 millions] ont été infectées par le VIH et 39 millions de personnes [35 millions – 43 millions] sont décédées de maladies liées au sida(1).

La prévention et le dépistage constituent LA priorité en matière de lutte contre le VIH. On sait en effet que plus le diagnostic est précoce, plus la prise en charge est efficace tant pour le patient que pour la collectivité.

En France, la dynamique du VIH est toujours très active en France avec près de 7 000 nouvelles contaminations chaque année(2). On estime à 150 000 le nombre de personnes vivant avec le VIH dont 30 000 (20%) qui l’ignorent(3).

Chez les hétérosexuels nés en France, l’incidence du VIH, qui se situe à un niveau supérieur à celui des découvertes de séropositivité, incite à accentuer tout particulièrement le recours au dépistage. Egalement, l’augmentation du nombre de découvertes de séropositivité VIH chez les HSH en 2014 montrer que la fréquence du recours au dépistage devrait sans doute être accentuée dans cette population(2).

Aujourd’hui, il existe encore de nombreux freins au dépistage. Dans le cadre d’une démarche personnelle, ils peuvent être liés à une précarité sociale et économique, une estimation biaisée du risque couru, le sentiment de ne pas être concerné. Ces freins peuvent provenir de difficultés liées à l’offre, il s’agit alors de freins organisationnels et qualitatifs : horaires d’ouverture insuffisants ou inadaptés pour une partie des centres de dépistage, capacité de l’accueil et/ou du conseil, maillage territorial rendant l’accès plus ou moins facile à un centre…

Afin d’élargir et de faciliter l’accès au dépistage, le ministère de la Santé a récemment autorisé la commercialisation des autotests de dépistage du VIH en officine.

autotest VIH® a été conçu par la société française AAZ avec l’aide d’un comité d’experts(4) français en matière de lutte contre le VIH/Sida. Il a fait l’objet d’études préalables avec le concours des associations AIDES et HF Prévention.

autotest VIH® est le premier autotest de dépistage du VIH à obtenir le marquage CE. Distribué en France par le laboratoire Mylan, il est disponible dans les pharmacies, et sur les sites internet de celles-ci, depuis le 15 septembre dernier.

autotest VIH® : 2 mois plus tard, quel accueil, quels utilisateurs et quel impact ?

Forte adhésion des pharmaciens
Au 31 octobre, près de 9000 pharmacies réparties uniformément sur l’ensemble du territoire (DOM TOM inclus) proposaient déjà l’autotest dans leur officine (soit plus d’1 pharmacie sur 3). Près de 70 000 autotest VIH® avaient déjà été commandés par les pharmacies à cette même date.

Satisfaction de l’utilisateur
Au 31 octobre, Sida Info Service avait enregistré 652 appels concernant l’autotest. Parmi ces appels, seulement 3% concernaient un accompagnement dans la réalisation de l’autotest. Les outils d’aide à la réalisation du test ont été fortement utilisés. Plus de 26 000 visionnages des vidéos d’aide à la réalisation du test sur le site www.sida-info-service.org et plus de 15 000 connexions sur le site www.autotest-sante.com

Cible atteinte
Une enquête de satisfaction menée sur Internet(5) montre que l’autotest touche une population qui ne se serait pas dépistée autrement. En effet, pour 36% des utilisateurs, il s’agissait d’un premier dépistage du VIH (dernier dépistage remontant à 4 ans en moyenne pour les autres). Parmi eux, 28% déclarent qu’ils ne seraient pas allés dans un centre de dépistage si l’autotest n’avait pas été disponible en pharmacie.


La note moyenne donnée à l’autotest est de 4,8 sur 5.


L’autotest semble bien s’inscrire comme un outil complémentaire et toucher de nouvelles personnes reconnues comme prioritaires (HSH).
Il est probable qu’avec un prix inférieur ou une prise en charge totale ou partielle de son coût, l’impact constaté de l’autotest de dépistage du VIH pourrait toucher de plus larges populations.


(1) FICHE D’INFORMATION 2014 : ONUSIDA – site consulté le 19/11/2015 http://www.unaids.org/fr/resources/campaigns/2014/2014gapreport/factsheet
(2) INFECTION PAR LE VIH/SIDA ET LES IST, Point épidémiologique, INVS, 23/11/2015
(3) DÉCOUVERTES DE SÉROPOSITIVITÉ VIH ET DE SIDA, FRANCE, 2003-2013, Françoise Cazein et al, janvier 2015

(4) Membres du comité d’Experts :
. Dr Radia Djebbar – Sida Info Service

. Dr Arame Reymes-Mbodje – Sida Info Service

. Dr Thierry Prazuck - CHR Orléans

. Pr Gilles Pialoux – CHU Tenon, Paris

. Pr Laurent Belec – Hôpital Européen Georges Pompidou, Paris

. Dr Georges Kreplak - Paris

. Fred Bladou - AIDES

. Jérôme André - HF Prévention

. Dr Nathalie Cugnardey - Mylan

. Dr Joseph Coulloc’h; Fabien Larue; Candice Coulloc’h - AAZ



(5) source illicopharma.com. Enquête menée sur 407 autotests vendus du 15 septembre au 15 octobre 2015

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