VIH-SIDA : La prophylaxie pré-exposition via Truvada intégrée dans l'arsenal de lutte contre l'épidémie

Le premier groupe hospitalier indien pour les soins de maternité et d’accouchement, Cloudnine, adopte la technologie Masimo SET® pour dépister les MCCC chez le nourrisson C'est le 25 novembre dernier que l'ANSM a publié officiellement la recommandation temporaire d’utilisation du Truvada dans le cadre de consultations de prophylaxie pré-exposition (PrEP) destinées aux personnes à risques. « Le traitement sera pris en charge à 100 % au début de l’année 2016 » a déclaré le ministre de la Santé devant l'assemblée nationale. Après l'hôpital Saint-Louis et l'hôpital Tenon, c'est à l'hôpital de la Croix Rousse, au Chu de Poitiers ou à Nice que les premières consultations PrEP seront accessibles au public.

Ces décisions ont été saluées par les associations de lutte contre le Sida d'autant que certaines les réclamaient depuis de nombreux mois. En effet c'est dès la fin de l'année 2014 que les premiers résultats de l'essai Ipergay montraient l'efficacité de traitement préventif contre l'infection par le VIH -Sida lorsqu'il est pris au moment des rapports sexuels.

Plus de 6 000 nouvelles infections au VIH/SIDA sont dénombrées chaque année en France. 99% d'entre elles se font par voie sexuelle. Les hommes ayant des relations sexuelles avec les hommes (HSH) représentent 42% des nouveaux cas. C'est dans ce groupe particulièrement exposé, où l'usage du préservatif n'est pas toujours possible ou simplement refusé, que le TRUVADA, pris à la demande et associé à un ensemble de mesures de prévention et d’accompagnement permet de réduire de plus de 86 % le risque d'infection.

« La PrEp marche bien si elle est régulièrement observée. Le traitement à la demande change beaucoup de choses pour les personnes concernées. Au cours de l’essai Ipergay, les participants choisissaient eux-mêmes d’utiliser ou non le Truvada en fonction du risque qu’ils estimaient prendre. Cela rend les gens plus responsables. Mais cela était combiné à des tests de dépistages réguliers. C’est ce qui a permis d’atteindre un niveau de protection que nous n’aurons peut-être jamais avec un vaccin anti-VIH », estime le Pr Molina.

Dans un contexte de rigueur budgétaire, la décision de remboursement à 100% d'un traitement qui coute 500 € par mois peut paraitre surprenante. Mais elle est à mettre en parallèle avec le coût bien plus important d'une trithérapie à vie et ce d'autant plus que le TRUVADA devrait être "génériqué" dès 2017.

Face à l'épidémie de VIH - SIDA, l'adoption d'une stratégie de prophylaxie préventive ciblée marque probablement une rupture salutaire en terme de politique de santé qui, était, ces dernières années, caractérisée par un certain immobilisme, comme si finalement on finissait par s'en accomoder.

 

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