L’Université de Corse, une sentinelle pour la traque de la grippe

L’Université de Corse, une sentinelle pour la traque de la grippe À travers le programme de recherche GrippeNet et le réseau Sentinelles, l’Université de Corse s’engage pour la surveillance de l’épidémie. Un enjeu majeur à l’heure où celle-ci gagne du terrain en milieu insulaire.

C’est l’un des grands enjeux actuels en matière de santé publique. Depuis 2007, l’Université de Corse et l’Institut National de la Santé et de la Recherche Médicale (Inserm) œuvrent conjointement à travers le réseau Sentinelles pour la surveillance de la grippe en Corse.

 

Mis en place au niveau national en 1984, ce réseau s’appuie sur un maillage de quelques 1300 médecins généralistes à l’échelle de la France – soixante en Corse – afin de surveiller des indicateurs de santé via le recueil et l’analyse de données épidémiologiques. Objectif : « mieux connaître et suivre plus précisément la dynamique des épidémies et des pathologies, afin de mieux alerter les populations, ainsi que les hôpitaux et les professionnels de santé », explique Alessandra Falchi, la Directrice de l’Equipe Bioscope Corse Méditerranée de l’Université de Corse. Egalement responsable de l’Antenne Méditerranée du réseau Sentinelles-Inserm, cette biologiste médicale supervise depuis 2014, à la tête d’une équipe de cinq ingénieurs d’études et de chercheurs, une série de facteurs épidémiologiques auprès de la population insulaire.

Au total, huit indicateurs infectieux sont recueillis : les syndromes grippaux, les diarrhées aiguës, la varicelle, l’urétrite masculine, les oreillons, le zona, la coqueluche et les infections respiratoires aiguës. « Cette surveillance permet de détecter, d’alerter précocement et de prévoir la survenue d’épidémies nationales ou régionales », précise Alessandra Falchi. Un enjeu de taille, notamment à l’heure où l’épidémie gagne du terrain en milieu insulaire avec un nombre de cas de plus en plus important chaque année, « en profitant d’une population insulaire âgée et donc plus exposée à ces phénomènes », indique la biologiste.

Au niveau national, la grippe continue de toucher en premier lieu les personnes les plus vulnérables : les plus de 75 ans représentent ainsi plus de 90 % des 14 000 morts attribuables durant l’hiver 2017.

 

Afin d’accroître l’efficacité du réseau de surveillance dans l’île, l’Université de Corse est également impliquée dans le programme GrippeNet. Lancée en 2012, cette étude mise en place sous l’égide de l’Inserm a pour objectif de recueillir des données épidémiologiques sur les syndromes grippaux directement auprès de la population. En ligne, ce dispositif, complémentaire du réseau Sentinelles, permet aux internautes de participer via un questionnaire à la surveillance de la grippe de façon anonyme et volontaire, quel que soit leur âge, leur nationalité ou leur état de santé.

 

Recueillies à grande échelle, les données sont utilisées à des fins de recherche pour mieux comprendre la grippe : étudier les facteurs à risque liés à la maladie, sa diffusion à l’échelle européenne, l’impact de la vaccination ou encore pour connaître le comportement de la population vis-à-vis de la maladie, notamment le recours au soin. Mais GrippeNet se veut surtout le dernier maillon de la chaîne permettant de cerner l’épidémie sous toutes ses facettes : en complétant les systèmes de surveillance traditionnels de la grippe, elle permet de suivre son évolution en analysant les données immédiatement pour traquer en temps réel l’épidémie, en tentant d’établir une passerelle entre le préventif et le curatif. Un autre enjeu de taille pour la santé publique : d’après les données du site GrippeNet.fr, durant l’hiver 2017, seuls 37 % des participants présentant un syndrome grippal ont consulté un médecin.

 

A propos de l’Université de Corse Pasquale Paoli

Fondée en 1765 et rouverte en 1981, l’Université de Corse Pasquale Paoli est aujourd’hui une structure de formation et de recherche résolument ancrée dans son territoire, en prise directe avec les grandes problématiques locales et internationales. Pour ouvrir la voie de la réussite, de l’insertion et de l’émancipation à ses 4600 étudiants, l’Université de Corse s’est dotée des moyens appropriés, en termes institutionnels, avec un accès à l’autonomie parmi les toutes premières universités ; en termes scientifiques, avec une politique de recherche déclinée en 8 projets structurants et labellisés par le CNRS ; et en termes éducatifs, avec plus de 100 diplômes répartis en 4 grands domaines fondamentaux, qui incluent des formations professionnalisantes et des enseignements de pointe comme PACES, ou une Ecole d’ingénieurs. Ces orientations stratégiques répondent à une volonté de faire fructifier les compétences acquises depuis plus de 30 ans. C’est pourquoi l’impact territorial de l’Université de Corse est indissociable de sa lisibilité internationale, marquée par notre participation active à des réseaux de partenaires mondiaux : notre Université fait partie de l’Association de Recherche et de Coopération Euro-Méditerranée (avec Paris VI, Nice Sophia Antipolis, Sud Toulon Var, Gênes, Turin et Pise) ; elle a fondé le Réseau d’Excellence des Territoires Insulaires (RETI) qui rassemble aujourd’hui 27 universités insulaires dans le monde.

 

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