HPV et risque de cancer du col invasif : la présence d’ADN viral a une valeur prédictive

La présence d’ADN de papillomavirus humain (HPV) dans un frottis cervical est associée à un risque accru de développer ultérieurement un cancer du col invasif, rapporte une étude prospective cas-témoins réalisée par des chercheurs suédois et finnois.

Plus précisément, une seule détection de l’ADN-HPV sur des frottis cervicaux normaux sur le plan cytologique (test de Papanicolaou) confère un risque accru de développer un futur cancer du col invasif qui sera positif pour ce même type de virus, déclarent dans le New England Journal of Medicine le Dr Keng-Ling Wallin et ses collaborateurs de l’Institut Karolinska de Stockholm (Suède) et de l’Université de Tampere (Finlande).

Ces investigateurs ont mené une étude chez des femmes qui ont participé entre 1969 et 1995 à un programme de dépistage des cancers du col dans une population suédoise.

Ils ont évalué le pourcentage de frottis cervicaux normaux mais positifs pour le test de détection d’ADN-HPV par amplification génique (PCR) chez 118 femmes qui ont par la suite développé un cancer du col invasif après en moyenne 5,6 ans (extrêmes : 0,5 mois à 26,2 ans). Ce chiffre a alors été comparé avec le pourcentage de frottis positifs pour l’ADN-HPV chez 118 femmes en bonne santé tout au long de la même durée du suivi.

Ces femmes contrôles ont été appariées pour l’âge avec les femmes ayant développé un cancer. De plus, elles ont eu deux frottis cervicaux normaux à des moments qui correspondaient aux périodes auxquelles les femmes atteintes de cancer du col avaient eu un premier frottis puis, en moyenne 5,6 ans plus tard, une biopsie du col pour confirmer le diagnostic de cancer.

L’ADN-HPV a été détecté dans les premiers frottis de 30 % des femmes avec cancer du col et dans les échantillons biopsiques de 77 % de ces patientes.

A l’inverse, le papillomavirus humain n’a été détecté par PCR que chez 3 % des frottis des femmes contrôles et que 4 % des frottis réalisés après un délai équivalent à celui des biopsies réalisées chez les patientes cancéreuses.

Le type d’ADN-HPV était le même dans les frottis initiaux et les échantillons biopsiques chez toutes les femmes avec cancer chez lesquelles l’ADN-HPV avait été détectéà l’entrée dans l’étude. A l’exception d’une femme qui avait un nouveau type de papillomavirus (HPV-73), seuls les types viraux à haut risque ont été retrouvés (HPV-16, 18, 31, 33). Ces résultats renforcent donc l’idée selon laquelle la persistance de l’ADN-HPV est un élément essentiel au développement d’un cancer du col utérin invasif.

Source : N Engl J Med, 1999, 341: 1633-8 et 1687-8.

Descripteur MESH : Risque , Femmes , Biopsie , Diagnostic , Finlande , Population , Santé , Suède , Virus

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