Certains antidépresseurs pourraient réduire le risque d'infarctus du myocarde

La prise d'antidépresseurs appartenant à la classe des inhibiteurs sélectifs de la recapture de la sérotonine (ISRS) a été associée à une réduction du risque d'infarctus du myocarde (IDM) dans une population de fumeurs. Ce résultat, qui demande confirmation, vient de faire l'objet d'une publication dans la dernière édition de la revue Circulation.

La dépression est connue pour être un facteur de risque indépendant pour la survenue d'un IDM. Dans leur article, Kimmel et al. expliquent que les ISRS pourrait réduire ce risque par une inhibition de l'activation de plaquettes par la sérotonine, en plus d'un effet direct sur l'état dépressif du patient.

Pour leur travail, les investigateurs ont étudié 653 patients de la région de Philadelphie qui avaient été hospitalisés sur une période de 28 mois pour un premier IDM. Un groupe témoin (n = 2.990), sans antécédent cardiovasculaire, a également été suivi.

La particularité de ces groupes était que tous les participants étaient fumeurs. En effet, l'étude avait été initialement mise en œuvre pour évaluer l'impact des timbres nicotiniques sur la survenue des IDM.

Toutefois, les questionnaires des participants contenaient des données sur la prise d'antidépresseurs. Les ISRS utilisés dans l'étude étaient la fluoxétine, la fluvoxamine, la paroxétine et la sertraline.

Les participants sous ISRS étaient au nombre de 143 : 87 % prenaient ce traitement pour dépression, 3,5 % pour anxiété et 9,1 % pour une autre raison.

Après ajustement de l'incidence des IDM en fonction de divers facteurs confondants, il apparaît que la prise d'ISRS était associée à une réduction de 65 % du risque d'IDM (odds ratio = 0,35; IC 95% = 0,18-0,68;P<0,01).

"C'est la plus large étude qui montre cette association", a déclaré le Dr Kimmel, épidémiologiste à l'Université de Pennsylvanie. Il reconnaît que l'étude ne permet de faire la distinction entre un effet pharmacologique et un effet sur la dépression qui permettrait d'expliquer cette tendance. Par ailleurs, aucune échelle validée n'a été utilisée pour évaluer l'état dépressif des patients.

Le Dr Kimmel insiste sur le caractère préliminaire du résultat : "Le test définitif serait un essai randomisé et contrôlé, mais qui devrait être très large". "Nous avons aussi besoin d'examiner les effets d'autres antidépresseurs".

Source : Circulation 2001;104:1894-8. American Heart Association.

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