L'aldostérone serait impliquée dans le contrôle de la glycémie

C'est du moins la conclusion d'une équipe internationale qui étudiait la relation entre l'hypertension et des variations du gène de l'aldostérone synthase. D'une façon inattendue, les chercheurs rapportent qu'une "variation génétique dans ce gène est associée aux taux de glucose plasmatique et au diabète " dans la population qu'ils étudiaient.

L'aldostérone est une hormone minéralocorticoïde dont les deux fonctions biologiques principales sont la régulation du volume extracellulaire et la régulation du métabolisme potassique. De nouveaux travaux indiquent qu'elle pourrait également jouer un rôle (direct ou indirect) dans la régulation de la glycémie.

Cette nouvelle provient d'une étude menée par des chercheurs de Stanford et de centres de recherche situés en Asie et dans le Pacifique. Ce groupe de recherche (Stanford, Asia and Pacific Program for Hypertension and Insulin Resistance) a pour objectif d'identifier les gènes impliqués dans l'hypertension et la résistance à l'insuline. Une partie de ces travaux sera publiée le 6 novembre dans la revue Proceedings of the National Academy of Sciences.

Dans cette publication, Ranade et al. expliquent qu'ils ont choisi d'étudier tout d'abord le gène de l'aldostérone synthase car on sait que l'aldostérone joue à un rôle clé dans la régulation de la pression artérielle.

La séquence de ce gène a été étudiée sur une population relativement homogène de personnes d'origine japonaise et chinoise.

Les chercheurs ont mis en évidence deux polymorphismes (single nucleotide polymorphisms, SNP) particuliers. Le premier SNP est situé dans la région promotrice du gène de l'aldostérone synthase et le deuxième correspond à une substitution d'acide aminé dans la séquence protéique.

Ces deux polymorphismes sont particulièrement intéressant car ils sont associés de façon directe à des variations de la glycémie mesurée à jeun ou après une épreuve d'hyperglycémie provoquée, détaillent Ranade et al..

En effet, les individus homozygotes pour ces deux variations avaient plus tendance à être diabétiques (odds ratio = 2,51; IC 95 % = 1,39-3,92) et à avoir une glycémie à jeun anormale (OR = 3,53; IC 95 % = 2,02-5,5).

Les mécanismes par lesquels ces variations du gène de l'aldostérone pourraient influer sur la glycémie sont discutés par les auteurs. Si "ces résultats suggèrent un nouveau rôle pour l'aldostérone dans le contrôle de la glycémie", son mécanisme reste à identifier.

Source : Proc Natl Acad Sci USA 2001;98(23):13219-24

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