Intoxication au paracétamol et insuffisance hépatique

Des auteurs danois expliquent dans le Lancet qu’en cas d’intoxication au paracétamol, l’insuffisance hépatique est peut être trop souvent diagnostiquée si le diagnostic repose seulement sur la mesure du taux de prothrombine.

Dans cet article, Schmidt et al. expliquent qu’un traitement par acétylcystéine permet de limiter les dommages hépatiques liés aux surdosages de paracétamol. Parallèlement, l’acétylcystéine entraîne une diminution du taux de prothrombine et cette mesure est souvent utilisée pour évaluer le degré d’intoxication.

Les auteurs ont analysé de façon rétrospective le taux de prothrombine chez 87 patients admis pour une intoxication modérée au paracétamol. Des mesures avaient été réalisées avant et après l’administration d’acétylcystéine. Globalement, le taux de prothrombine a diminué d’un tiers après la prise d’acétylcystéine.

Selon les commentaires de Schmidt, « dans la prise en charge des intoxications aiguës au paracétamol, une chute de l’activité de coagulation est généralement interprétée comme le résultat d’une diminution de la synthèse des facteurs de coagulation, qui est associée au développement d’une insuffisance hépatique ».

« Puisque les indications du traitement par acétylcystéine sont assez larges, beaucoup de patients reçoivent le traitement sans avoir encore développé de signes de lésions hépatocellulaires. Nos résultats montrent que la diminution des valeurs du taux de prothrombine causée par l’acétylcystéine peut être importante et pourrait en conséquence être mal interprétée comme un signe d’insuffisance hépatique. Même si le taux de prothrombine fournit des informations pronostiques importantes, les décisions de prise en charge ne devraient pas reposer seulement sur la mesure de cette valeur », concluent les auteurs.

Source : Lancet 2002 ;360 :1151-2

SR

Descripteur MESH : Prothrombine , Diagnostic , Acétylcystéine , Patients , Insuffisance hépatique , Intoxication

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