EOS : un nouveau système d'imagerie médicale

La collaboration de plusieurs équipes de recherche et de radiologues français a conduit à la mise au point d'un nouvel appareil d'imagerie médicale destiné aux études squelettiques et ostéo-articulaires. Ces principaux avantages sont une réduction drastique des doses de rayons X reçues par le patient, l'examen des patients en position érigée et la reconstruction tridimensionnelle de tous les niveaux ostéo-articulaires. Cet appareil développé avec Georges Charpak exploite la technologie des détecteurs gazeux qui lui a valu le prix Nobel de physique en 1992.

EOS est le fruit d'une collaboration entre Jean Dubousset et Solène Ferey (Hôpital Saint Vincent de Paul, Service de chirurgie orthopédique et Service de Radiologie), Georges Charpak et Irène Dorion (Biospace Instruments), Wafa Skalli et François Lavaste (Ecole Nationale Supérieure des Arts et Métiers) et Jacques Deguise (Laboratoire de Recherche en Imagerie Orthopédique, Montréal).

Ce dispositif offre la possibilité d'effectuer de l'imagerie 2D mais également 3D, en position debout sur l'ensemble du squelette de la tête aux pieds. Il se distingue des techniques plus conventionnelles d'imagerie par une réduction très marquée de la dose de rayons X délivrée au patient. En effet, la dose reçue au niveau de la peau est réduite d'un facteur 8 à 10 avec le système EOS comparé à la radiologie conventionnelle pour des examens face et profil du rachis. La différence est encore plus importante pour l'imagerie 3D : comparé à la tomodensitométrie avec reconstruction 3D, le système EOS permet une diminution de la dose absorbée par un facteur 100 pour les organes génitaux à 600 pour la thyroïde.

Ainsi, le système EOS permet, avec des doses délivrées beaucoup plus faibles, d'assurer des examens d'imagerie 2D et 3D de qualité, en position debout, couchée ou assise. La précision des images est similaire à celle de la radiographie conventionnelle et les algorithmes de reconstruction 3D aboutissent à une précision surfacique tout à fait comparable à la tomodensitométrie. Un autre avantage est la possibilité de jouer sur le contraste des images numériques pour visualiser efficacement les zones d'intérêt et ainsi éviter la réalisation de nouveaux clichés, comme cela peut être le cas en radiologie conventionnelle.

Deux prototypes EOS existent, l'un basé à l'Ecole Nationale des Arts et Métiers à Paris, l'autre en Belgique après avoir été basé à l'Hôpital Saint Vincent de Paul. Un troisième exemplaire est en cours de construction au Canada. Le coût du système EOS est également intéressant puisqu'il inférieur de 50 % à celui d'un tomodensitomètre de dernière génération.

Afin de présenter au plus grand nombre les caractéristiques et les développements inhérents au système EOS, les principaux investigateurs se retrouveront autour d'une conférence de presse mardi 15 février à l'Académie de Médecine.

Source : Académie de Médecine

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