Du nouveau contre l’éjaculation précoce

La dapoxétine est un inhibiteur sélectif de la recapture de la sérotonine (ISRS) mis au point pour le traitement de l’éjaculation précoce. Les résultats combinés de deux essais viennent de montrer que ce traitement d’action rapide présente de bons résultats et un profil de sécurité satisfaisant. Les détails viennent de paraître dans le Lancet.

Les auteurs de cet article rappellent que les ISRS, développés initialement pour traiter la dépression et d’autres pathologies psychiatriques, sont de plus en plus détournés de leur indication initiale en raison d’un de leurs effets secondaires : leur capacité à retarder l’éjaculation. Cependant, ils présentent d’autres effets indésirables notamment psychiatriques, neurologiques, dermatologiques, des variations de poids, des troubles érectiles et une diminution de la libido.

Dans leur article, Pryor et collaborateurs insistent sur le fait que la dapoxétine a été développée spécifiquement pour le traitement de l’éjaculation précoce. Son effet et élimination sont rapides, contrairement au profil pharmacocinétique des ISRS classiques. Cette molécule a été testée dans le cadre de deux essais de phase III menés en parallèle, randomisés, conduits en double aveugle et avec contrôle placebo. Les participants étaient des hétérosexuels souffrant d’éjaculation précoce. La durée de l’essai était de 12 semaines.

Au total, 870 patients ont reçu un placebo, 874 ont été traités avec 30 mg de dapoxétine et 870 ont reçu la dapoxétine dosée à 60 mg. Il été demandé de prendre le traitement dans un délai de une à trois avant le rapport sexuel. Les principaux effets secondaires ont été des nausées, diarrhées, céphalées et vertiges rencontrés selon le cas chez 4% à 20% des patients avec une fréquence plus élevées au dosage 60 mg.

L’analyse des données a montré un allongement de la durée des rapports sexuels jusqu’à éjaculation (p<0,0001, quelle que soit la dose). Ce délai était d’environ 55 secondes avant le traitement dans les trois groupes de patients. A la fin de l’essai, il était en moyenne de 1 minute 45 secondes dans le groupe placebo, 2 minutes 47 secondes dans le bras 30 mg et 3 minutes 20 secondes dans le bras 60 mg.

Selon un commentaire du Dr Jon Pryor (Université du Minnesota à Minneapolis) : « La dapoxétine a aussi amélioré la façon dont le contrôle de l’éjaculation, le plaisir sexuel et l’impression de changement étaient perçus par le patient ».

Source : Lancet 2006; 368: 929–37

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