Schizophrénie : antipsychotiques de première ou deuxième génération ?

Les antipsychotiques de deuxième génération ou atypiques ne montrent pas forcément une efficacité supérieure à l’halopéridol pour les patients chez lesquels était diagnostiqué pour la première fois un épisode de schizophrénie ou un trouble schizophréniforme. Ceci est la conclusion d’un essai randomisé ouvert conduit par le groupe d’étude EUFEST (European First-Episode Schizophrenia Trial) et dont les résultats apparaissent dans la dernière livraison du Lancet.

L’essai a été conduit auprès de 498 patients âgés de 18 à 40 ans qui ont bénéficié d’un traitement par halopéridol (1 à 4 mg par jour), amisulpride (200 à 800 mg par jour), olanzapine (5 à 20 mg par jour), quétiapine (200 à 750 mg par jour) ou zipradisone (40-160 mg par jour).

Au cours d’un suivi d’un an, les auteurs ont observé que le taux d’arrêt du traitement (quelle qu’en soit la cause) était plus élevé dans le bras halopéridol (72%) qu’avec les antipsychotiques de deuxième génération (40 % pour l’amisulpride, 33% pour l’olanzapine, 53% pour la quétiapine et 45% pour la ziprasidone). L’efficacité des traitements était cependant la même en terme de réduction des symptômes et avoisinait les 60%.

Ainsi, les auteurs de l’étude estiment qu’un traitement efficace d’un premier épisode de schizophrénie est possible sur un an mais que la question de l’efficacité relative de l’halopéridol et des antipsychotiques de deuxième génération reste posée puisque « les taux d’arrêt du traitement ne sont pas nécessairement en accord avec l’amélioration des symptômes ».Ces résultats sont commentés dans le Lancet par Robert Rosenheck (VA Connecticut Health Care System, Etats-Unis) : « Savoir si l’utilisation d’antipsychotiques atypiques pour la schizophrénie chronique ou son premier épisode doit être limitée à des situations pour lesquelles ils sont spécifiquement indiqués (dyskinésie tardive, akathisie, pseudo-parkinsonisme) est une question à laquelle nous devons désormais faire face. Aborder cette question est un enjeu majeur à la fois pour l’évaluation du rapport coût-efficacité et pour la politique de santé mentale ».

Source : Lancet 2008; 371: 1085–97

SR

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