Urgence au Zimbabwe pour endiguer le choléra et réformer le système de santé

Une importante épidémie de choléra, un système de santé qui manque deressources et de personnel, et un accès insuffisant à une eau deboisson saine et à l’hygiène menacent la santé de milliers deZimbabwéens. Au 9 décembre, 16 141 cas présumés de choléra et 775 décès(taux de létalité de 4,8%) avaient été enregistrés depuis le moisd’août dans les deux tiers des 62 districts du pays.

L’Organisation mondiale de la Santé (OMS) est en train de mettre surpied un centre d’opérations et de lutte contre le choléra,conjointement avec le Ministère de la Santé et de la Protection del’Enfant et d’autres partenaires du secteur de la santé afin de faireface de manière coordonnée aux problèmes de santé qui se posent auZimbabwe. L’OMS sollicite l’aide des donateurs pour un montant proposéde six millions de dollars pour financer son plan d’urgence contre lecholéra.

Près de la moitié des cas ont été enregistrés à Budiriro, quartierfortement peuplé de la banlieue ouest de la capitale, Harare. D’autresfortes concentrations de cas de choléra ont été signalées à Beitbridge,à la frontière avec l’Afrique du Sud, et à Mudzi, à la frontière avecle Mozambique.

L’épidémie pourrait dépasser 60 000 cas, selon une estimation du groupesanté zimbabwéen, coordonné par l’OMS et composé de dispensateurs desoins, d’organisations non gouvernementales et du Ministère de la Santéet de la Protection de l’Enfant. Il a été estimé en effet que sixmillions de personnes (soit la moitié des douze millions d’habitants dupays) seraient potentiellement exposées au choléra, 1% de celles-ciétant déjà atteintes. Avec la saison des pluies qui commence etl’augmentation des mouvements de population probables en raison del’approche de Noël, il existe des risques de propagation accrue ducholéra si des mesures strictes ne sont pas prises.

Par ailleurs, on peut craindre de graves conséquences au niveaurégional avec le passage de cas de choléra en Afrique du Sud et auBotswana. Le 2 décembre, les autorités sanitaires sud-africaines ontdéclaré que le pays avait enregistré 460 cas de choléra et 9 décèsconnexes, la plupart dans les zones frontalières avec le Zimbabwe.

«Cette épidémie peut être maitrisée mais cela dépendra de nombreuxfacteurs, et en particulier de la mise en place d’une approcheconcertée entre tous les dispensateurs de soins afin de vérifier quenous mettons en oeuvre des interventions efficaces là où l’on en a leplus besoin », a déclaré le Dr Custodia Mandhlate, représentante del’OMS au Zimbabwe. «Parmi ces interventions figurent la prévention, ledépistage et la prise en charge rapides des cas et l’amélioration dutraitement.»

La principale cause de l’épidémie de choléra est un approvisionnementinsuffisant en eau de boisson saine et des niveaux d’hygiène médiocres.Le manque de médicaments, de matériel et de personnel dans lesétablissements de santé dans tout le pays complique encore le problèmesanitaire. L’OMS préconise une amélioration de l’accès aux sels deréhydratation orale pour traiter la déshydratation modérée, qui est unsymptôme du choléra. Cela pourrait aider à réduire rapidement le nombrede malades et de décès dans la communauté.

Pour aider les autorités zimbabwéennes et leurs partenaires à répondreà la situation d’urgence sanitaire, l’OMS a envoyé des fournituresmédicales permettant de traiter 50 000 personnes en cas d’affectionscourantes pendant trois mois, ainsi que 3200 cas modérés de choléra.L’OMS a également envoyé des épidémiologistes, un expert de l’eau et del’assainissement et un logisticien à Harare pour renforcer l’action surle terrain.

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