Le bêta-carotène est une source de vitamine A indispensable et sûre

STUTTGART, Allemagne, November 12 /PRNewswire/ -- « Nous ne devons pas craindre une consommation excessive de bêta-carotène, mais bien plus un apport insuffisant ! Nous pouvons considérer comme sûrs le bêta-carotène contenu dans les aliments, les jus enrichis ou les suppléments, à condition que ces derniers soient bien dosés. »

Telle est la conclusion tirée récemment par le professeur Hans-Konrad Biesalski, de l'université Hohenheim de Stuttgart, lors du 2ème colloque sur l'alimentation qu'il a organisé dans cette université. En effet, les Allemands ont une alimentation qui ne contient pas assez de bêta-carotène, et ne profitent donc pas des effets protecteurs pourtant considérables de la vitamine A. Biesalski et d'autres éminents spécialistes dans les domaines de la médecine et des sciences de l'alimentation ont insisté auprès du public sur la nécessité pour les Allemands d'augmenter leurs apports en bêta-carotène et en vitamine A. Peuvent y contribuer également les suppléments de vitamine A et les aliments enrichis en bêta-carotène, comme par exemple les boissons « ACE », à condition que le dosage en vitamine A ne soit pas excessif. C'est un point qu'a souligné Georg Lietz, chercheur de renommée internationale dans le domaine des caroténoïdes et de la vitamine A, qui enseigne à l'université britannique de Newcastle. En ce qui concerne les dangers potentiels, toujours débattus, du bêta-carotène, Biesalski a affirmé que la question était uniquement pertinente en cas de consommation très élevée chez les fumeurs, mais qu'un apport quotidien ne dépassant pas 10 milligrammes ne posait aucun problème, y compris pour cette catégorie de la population. Concernant la santé de la population dans son ensemble, le médecin nutritionniste craint plutôt les conséquences préjudiciables d'une carence en vitamine A, pour le système immunitaire par exemple, d'où l'importance de veiller à avoir un apport suffisant en bêta-carotène. En moyenne, les Allemands ne consomment pas assez de fruits et légumes, ni de foie, pour couvrir leurs besoins quotidiens, et une augmentation significative de la consommation est peu probable.

Dans les années 1990, le bêta-carotène a essuyé de virulentes critiques, suite à la publication de deux études montrant qu'une consommation de quantités très élevées de ce caroténoïde (10 à 15 fois l'apport quotidien recommandé), et ce pendant des années, aurait augmenté le risque de cancer du poumon et de mortalité chez les gros fumeurs. « Cela a déçu la communauté scientifique, qui espérait à l'époque avec le bêta-carotène avoir mis la main sur le remède miracle contre les méfaits de la cigarette », a souligné Biesalski. Mais c'est fumer bien sûr qui constituait le véritable risque. On n'a pas observé d'effets néfastes chez les non-fumeurs. Pour eux, la vitamine A est absolument conseillée et bénéfique, et il en va de même pour les fumeurs sous réserve d'une consommation modérée, ne dépassant pas 10 mg, ce qu'ont également confirmé les propos des autres intervenants.

Un effet naturellement protecteur sur la peau

Le bêta-carotène protège par exemple la peau des effets nocifs pouvant résulter d'une exposition intensive au soleil. Ce stress photo-oxydatif, explique Helmut Sies, de la clinique universitaire de Düsseldorf, pourrait être neutralisé par ce caroténoïde. Andrea

Krautheim, professeur à l'université de Göttingen, a souligné entre autres qu'un mélange de bêta-carotène et d'autres caroténoïdes pouvait avoir une action bénéfique sur la peau, mais que le bêta-carotène seul n'assurait pas une « protection de l'intérieur » contre les rayons UV.

Le bêta-carotène contribue de manière essentielle à l'apport en vitamine A

Le bêta-carotène joue en outre un rôle important en tant que précurseur (provitamine) de la vitamine A, laquelle est notamment nécessaire au bon fonctionnement du système immunitaire. Il assure près de 50% de l'apport en vitamine A des Allemands. Des enquêtes telles que la dernière NVS II (Nationale Verzehrsstudie, étude sur la consommation nationale) ont montré que l'alimentation de nombreux Allemands n'était pas suffisamment riche en vitamine A proprement dite. « Il faut donc, pour ce qui est de l'Allemagne, que le bêta-carotène assure jusqu'à 70 % de l'apport en vitamine A », a expliqué Biesalski.

La DGE (société allemande de nutrition) recommande un apport quotidien en vitamine A (rétinol) de 0,8 à 1,0 mg pour les adultes en bonne santé - la provitamine A comptant parmi les équivalents du rétinol. Pour atteindre cet objectif, Biesalski et Sies conseillent de consommer quotidiennement 2 à 4 mg de bêta-carotène. La consommation moyenne des Allemands demeure bien en deçà, ce qui présente de nombreux risques pour la santé. La majorité des Allemands ne mangent toujours pas assez de fruits et légumes (sources de bêta-carotène) ni de foie et d'autres aliments contenant de la vitamine A. Or il est impossible de dire si la consommation de ces aliments peut être augmentée régulièrement sur le long terme.

Les carences en vitamine A seraient liées à un gène intervenant dans l'assimilation du bêta-carotène

Il en irait de même en Grande-Bretagne selon Lietz. Son équipe de recherche a en outre fourni les premiers éléments qui étayent l'hypothèse suivante : environ 40 % des Européens possèderaient une variante du gène ne leur permettant d'assimiler que partiellement (en le transformant en vitamine A par exemple) le béta-carotène. Le facteur de conversion reconnu comme valide encore aujourd'hui est de 1:6 (il faut 6 molécules de bêta-carotène pour former une molécule de vitamine A), mais de nombreux spécialistes le jugent peu réaliste. Nombre d'éléments suggèrent qu'il serait plutôt de 1:12, ce qui correspondrait à un apport quotidien recommandé d'environ 7 mg de bêta-carotène. Si l'on prenait en compte l'influence du gène sur l'assimilation du bêta-carotène, selon Lietz, l'apport quotidien recommandé atteindrait même 22 mg. Les chercheurs continuent d'explorer cette question.

Un apport suffisant en bêta-carotène/vitamine A permet de prévenir les maladies infectieuses

Lors de la table ronde organisée lors de ce colloque, l'accent a été mis sur l'importance d'assurer un apport suffisant en bêta-carotène, en particulier durant la saison froide et humide. Celui-ci permet en effet de prévenir notamment les refroidissements en renforçant le système immunitaire.

L'objectif principal selon Lietz est d'avoir une alimentation équilibrée, et de combler les carences éventuelles (consommation insuffisante de fruits, légumes ou foie par exemple) en recourant à des compléments alimentaires et des aliments enrichis en vitamine A.

Un souci d'objectivité est souhaitable, plutôt que des mises en garde infondées contre les vitamines

En Grande-Bretagne, ajoute Lietz, ce sont souvent des chercheurs dans le domaine de la nutrition qui écrivent les articles visant à informer objectivement la population sur les besoins en micro-éléments et leur fonction. En Allemagne, ces sujets sont généralement traités dans la presse à sensation. Dans le cas du bêta-carotène, celle-ci met en garde contre les suppléments en général - sans distinguer de groupes à risque ni mentionner les doses à ne pas dépasser -, ce qui a pour effet d'inquiéter inutilement de nombreuses personnes.

Les scientifiques ont eux aussi une part de responsabilité dans la publication régulière d'articles alarmistes concernant les prétendus dangers des vitamines. Ils cherchent en effet de plus en plus à publier, et échafaudent à cet effet des théories spectaculaires qui ne s'appuient ni sur des études d'observation ni sur des expériences véritablement scientifiques.

Reproduction autorisée. Prière d'envoyer un exemplaire justificatif.

2ème Colloque sur l'alimentation de l'université Hohenheim : Devons-nous nous protéger des vitamines ? Le cas du bêta-carotène, 23 octobre 2009, Université Hohenheim, Stuttgart

Contact: Jana Tinz, Université Hohenheim, Institut de chimie biologique et des sciences de l'alimentation, Tél. : +49(0)711-459-24113/22291, tinzjana@uni-hohenheim.de

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