Myopathie atrophique avec myotonie : de nouvelles informations sur l'origine de la maladie

La myopathie atrophique avec myotonie, encore nommée dystrophie myotonique de Steinert, est liée à l'expansion de triplet CTG sur le gène DMPK. Des chercheurs américains viennent de montrer, chez la souris, que la présence de ces répétitions sur un autre gène est suffisante pour générer certains caractères de la maladie. Cette étude parue dans le dernier numéro de Science indique que les ARNm portant des expansions auraient un rôle clé dans la pathogenèse de la maladie.

La myopathie atrophique avec myotonie est une maladie autosomique dominante qui entraîne une dystrophie musculaire et une myotonie. Le phénotype de cette maladie est complexe et l'œil, l'appareil cardiovasculaire, l'appareil digestif et le système nerveux peuvent être atteints. L'incidence est d'environ 1 cas pour 7500 naissances.

Le gène impliqué est le gène DMPK. La maladie est liée à la présence d'expansions de triplets CTG sur l'extrémité non-traduite du gène. Le nombre de ces répétitions est variable selon les individus.

Le Dr C. Thorton (University of Rochester) et ses collaborateurs ont étudié l'effet ces répétitions chez des souris. Ils ont introduit 5 ou 250 de ces répétitions sur le gène de l'actine. Les souris transgéniques obtenues exprimaient donc des ARNm d'actine avec 5 ou 250 répétitions de triplet CUG à leur extrémité 3'. Le gène DMPK était intact.

Les souris qui exprimaient les ARNm avec 250 répétitions ont développé une myotonie et une myopathie, contrairement à celles qui présentaient 5 répétitions. Ces ARNm restaient localisés dans le noyau, indiquant que les répétitions étaient suffisantes pour retenir ces ARNm qui n'étaient donc pas traduits en protéine.

Ces résultats suggèrent donc que la présence des répétitions sur l'ARNm se traduit par un gain de fonction de ces ARNm, gain de fonction qui entraînerait l'apparition de certains symptômes de la maladie. En d'autres termes, l'accumulation des ARNm mutés pourrait être toxique pour les cellules.

"Le mécanisme par lequel les transcrits [ARNm] avec des répétitions de CUG induisent la myotonie et la dégénérescence musculaire n'est pas clair", soulignent les chercheurs.

Néanmoins, ils notent que ces souris ne présentaient ni atrophie ni faiblesse musculaire, deux caractéristiques de la myopathie atrophique avec myotonie. D'autres facteurs semblent impliqués, tels que le nombre de répétitions, la déficience du gène DMPK (non étudiée dans ces expériences) ou d'autres gènes.

Source : Science 2000;289:1769-1772

Descripteur MESH : Myotonie , Maladie , Dystrophie myotonique , Rôle , Atrophie , Cellules , Faiblesse musculaire , Gènes , Incidence , Phénotype , Science , Souris transgéniques , Système nerveux

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