Cortex préfrontal et trouble dépressif majeur

Les enfants et adolescents souffrant de trouble dépressif majeur sans antécédents familiaux présenteraient un cortex préfrontal gauche plus volumineux. Ceci est la conclusion d'une étude préliminaire qui a examiné par IRM l'anatomie du cortex préfrontal en l'absence ou en présence de pathologie dépressive.

Cette étude est publiée par Nolan et al. dans la dernière parution des Archives of General Psychiatry. Ces auteurs rappellent en introduction que des anomalies du cortex préfrontal ont été évoquées dans la pathogénie du trouble dépressif majeur.

L'objet de leur étude était d'examiner la structure du cortex dans un délai cours après la présentation des symptômes et avant l'initiation d'un traitement. Nolan et al. ont pour cela examiné par IRM 22 patients âgés de 9 à 17 ans qui présentaient un trouble dépressif majeur et qui n'avaient pas encore reçu de traitement. Douze de ces patients avaient un antécédent familial au premier degré contrairement aux 10 autres. Les résultats de l'imagerie ont été comparés à ceux de 22 sujets contrôles.

"Les patients avec un trouble dépressif majeur non familial avaient un volume du cortex préfrontal gauche (mais pas du droit) significativement plus important que les patients avec un trouble dépressif majeur familial (+17 %) et que les patients contrôles (+11 %)", écrivent les auteurs. Il n'a pas été trouvé de différence significative entre le volume préfrontal des contrôles et des cas trouble dépressif majeur familial.

Les auteurs notent que le cortex préfrontal joue un rôle critique dans la régulation de l'humeur et qu'il fait l'objet de modifications notables au cours de l'enfance et de l'adolescence. L'étude de jeunes patients pourrait mieux expliquer le rôle de ces anomalies dans le développement de la dépression majeure.

"Notre étude fournit de nouvelles données sur les distinctions anatomiques entre le trouble dépressif majeur familial et non familial", ajoutent Nolan et ses collaborateurs. Ils soulignent que la construction de leur étude permet d'écarter des facteurs confondants potentiels comme le traitement ou la progression de la maladie.

Tout en insistant sur le caractère préliminaire des résultats présentés, ils estiment que "des anomalies anatomiques du cortex préfrontal pourraient être associées à la présentation clinique du trouble dépressif majeur". Les différences relevées, si elles sont répliquées, pourraient aider à distinguer les formes familiales et non familiales de la dépression majeure.

Source : Arch Gen Psychiatry 2002;59:173-9

Descripteur MESH : Trouble dépressif , Trouble dépressif majeur , Anatomie , Patients , Dépression , Rôle , Caractère , Joue , Maladie

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