La susceptibilité génétique au mélanome est influencée par des facteurs géographiques

Les mutations du gène CDKN2A sont les causes les plus fréquentes des cas familiaux de mélanome. Selon une étude internationale, la probabilité de développer un mélanome pour les porteurs de ces mutations est surtout influencée par les variables géographiques.

Cette étude réalisée par le ‘Melanoma Genetics Consortium’ est parue dans l’édition du 19 juin du Journal of the National Cancer Institute. Les auteurs rappellent que le gène CDKN2A est le premier gène de susceptibilité identifié dans le mélanome. Il peut coder pour deux protéines : p16INK4A et p14ARF.

Des mutations de CDKN2A ont été retrouvées chez environ 20 % des familles où plusieurs cas de mélanomes ont été observés. Cependant, on ne disposait pas de données vraiment pertinentes sur la pénétrance de ces mutations, c’est à dire la probabilité pour un individu porteur de développer un mélanome. Conjointement, les facteurs capables de moduler cette pénétrance sont mal connus.

C’est pour répondre à ces questions que l’équipe du Melanoma Genetics Consortium menée par Timothy Bishop (Hôpital Universitaire de St James, Leeds) a examiné ces mutations sur 80 familles d’Europe, d’Australie et des Etats-Unis. Des cas de mutations CDKN2A avaient été observés dans ces familles touchées par plusieurs cas de mélanome.

Sur les 402 patients de l’étude avec un mélanome, 320 ont bénéficié d’une recherche sur CDKN2A. Parmi eux, 291 étaient porteurs d’une mutation CDKN2A.

En premier lieu, la pénétrance de ces mutations était liée à l’âge puisqu’elle était de 0,30 à 50 ans et de 0,67 à 80 ans. Elle était comparable chez les hommes et les femmes. L’altération de p14ARF ne semblait pas modifier la pénétrance.

Le principal facteur de différence était géographique. En effet, la pénétrance était plus élevée dans les zones où l’incidence des mélanomes était élevée dans la population générale.

En examinant la pénétrance selon l’origine des familles, on peut noter des différences assez marquées. A l’âge de 50 la pénétrance des mutations CDKN2A est de 0,13 en Europe, 0,50 aux USA et 0,32 en Australie. Ils sont respectivement de 0,58, 0,76 et 0,91 à 80 ans, soulignent les auteurs.

En conclusion, la pénétrance de ces mutations suit l’incidence du mélanome dans la population. Les auteurs estiment donc que les facteurs qui influencent le risque de mélanome dans la population influencent aussi la pénétrance de CDKN2A.

Source : J Natl Cancer Inst 2002;94:894-903

SR

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