Le programme de surveillance épidémiologique PSAS-9 communique les résultats de l’évaluation de l’impact sanitaire de l’ozone pendant la vague de chaleur de l’été 2003.

Le Programme de Surveillance Air et Santé (PSAS-9)* - coordonné par l’Institut de veille sanitaire – présente aujourd’hui les résultats de l’estimation de l’impact sanitaire de l’ozone pendant la vague de chaleur de l’été dernier dans 9 villes françaises (Bordeaux, Le Havre, Lille, Lyon, Marseille, Paris, Rouen, Strasbourg et Toulouse).

A la suite de la vague de chaleur de l’été 2003, l’objectif du programme** était d’actualiser les relations estimées antérieurement entre la pollution atmosphérique photo-chimique, dont l’ozone est un indicateur, et le risque de décès à court terme1. En effet, les niveaux élevés de ce polluant observés l’été dernier, associés à de fortes températures pouvaient avoir modifié les risques estimés précédemment. Sur l’ensemble des neuf villes, les risques estimés dans ce nouveau travail varient peu par rapport aux résultats antérieurs pour une augmentation de 10 µg/m3 de l’ozone ambiant.

Ces nouvelles analyses ont ainsi permis de quantifier l’impact sanitaire de l’ozone pour la période du 3 au 17 ao ût 2003, période majeure de la vague de chaleur. Pour les neuf villes, 379 décès supplémentaires sont ainsi attribuables à la pollution observée, par comparaison à la même période des trois années précédentes.

Le deuxième objectif de cette étude était d’estimer, lors de la vague de chaleur (3 au 17 ao ût 2003), l’excès de risque de mortalité lié conjointement à la température et à l’ozone ainsi que la part relative de chacun des deux facteurs dans cet effet conjoint. Les résultats diffèrent selon les villes :

- pour les agglomérations où la surmortalité a été importante lors de la vague de chaleur, c’est le cas de Paris et de Lyon, l’ozone a joué un rôle minoritaire par rapport à celui des températures dans l’impact sanitaire (respectivement 7,3 et 2,6 %).

- dans les autres villes, les résultats sont plus hétérogènes : l’ozone a un effet minoritaire (moins de 35 %) dans deux villes (Bordeaux et Rouen), majoritaire (plus de 75 %) dans deux autres (Strasbourg et Toulouse) et comparable (entre 40 et 60 %) à celui des températures dans les trois autres villes (Lille, Le Havre et Marseille). Ces résultats dépendent des niveaux atteints dans chaque ville par les deux facteurs étudiés mais également des risques estimés localement. Par ailleurs, il semble que l’effet des températures sur la mortalité persiste entre 2 et 3 jours.

Enfin, les analyses ont recherché l’existence d’une sous-mortalité immédiatement consécutive à l’excès de décès observé pendant la vague de chaleur (phénomène appelé « déplacement de mortalité »). Dans les trois semaines qui ont suivi le pic de mortalité (12-13 ao ût), ce phénomène n’a été observé que dans certaines des neuf villes (Paris, Bordeaux, Rouen, Marseille, Lille) et, lorsqu’il s’est produit, son ampleur a été marginale par rapport à l’excès de décès lié à la vague de chaleur. Les décès survenus pendant la vague de chaleur ne semblent donc pas avoir été anticipés de seulement quelques jours mais d’un délai plus long, supérieur à trois semaines.

* Programme de Surveillance Air et Santé 9 villes (PSAS-9). Vague de chaleur de l’été 2003 : relations entre température, pollution atmosphérique et mortalité dans neuf villes françaises (le rapport complet et son résumé sont disponibles sur le site internet de l'InVS)

** Deux rapports (et synthèses) ont été publiés antérieurement par le programme PSAS-9, en 1999 et 2002 respectivement. Ils portaient sur les relations à court terme entre la pollution atmosphérique urbaine et des indicateurs de l’état de santé de la population : mortalité, admissions hospitalières. Des évaluations de l’impact sanitaire à court terme de la pollution atmosphérique urbaine avaient été réalisées.

1 Le croisement des variations journalières d’indicateurs ‘‘santé’’ et d’indicateurs ‘‘pollution’’ permet de déterminer des relations exposition/risque, exprimées en pourcentage d’augmentation du risque de mortalité à court terme et pour une augmentation de 10 µg/m3 par jour des niveaux d’indicateur de pollution.

Source

Descripteur MESH : Villes , Paris , Santé , Air , Mortalité , Risque , Température , Déplacement , Internet , Population , Rôle , Travail

Epidémiologie: Les +