Déserts médicaux : les collectivités rivalisent d’imagination pour attirer les médecins

Déserts médicaux : les collectivités rivalisent d’imagination pour attirer les médecins Appartement avec vue, bateau, bourse d’études et même poisson frais… les collectivités rivalisent d’imagination pour faire le buzz et attirer les médecins sur leur territoire. Si cet inventaire à la Prévert peut prêter à sourire, il a le mérite de mettre en lumière les difficultés de la profession et le manque d’attractivité de l’exercice libéral de la médecine.

De nombreuses communes françaises peinent à convaincre les médecins de s’installer sur leur territoire. La ville de Voujeaucourt a trouvé une parade : offrir une bourse d’études à un futur médecin en l’échange de sa future installation sur la commune. Coût de l’opération : 18 000 euros sur trois ans.

La petite commune de Barneville-Carteret (50) proposait quant à elle la mise à disposition d’un appartement avec vue mer et d’un bateau, en plus d’un dîner par mois dans un restaurant étoilé.

Le pari des collectivités pour faire face à la sous-densité médicale

Ces dernières années, les collectivités bretonnes se sont illustrées par l’originalité de leurs initiatives pour attirer l’attention des médecins :

– La Roche-Derrien (22) a publié une annonce de recrutement… d’un druide. (2016)

– Guiclan (29), des habitants ont tourné un clip vidéo « Wanted deux médecins » (2016)

– A Douarnenez (29), la mairie a distribué 10 000 sets de table dans les restaurants, à destination de médecins en vacances. Les arguments sont alors humoristiques : « Vivre à Douarnenez, c’est du poisson frais tous les jours », « Ici, l’air est pur à 120 % » La moitié des médecins généralistes part à la retraite dans les cinq ans à venir.

– À Plonévez-Porzay (29), 500 habitants ont formé un caducée géant sur la plage


En 2018, la ville de Marolles-les-Braults proposait un salaire de 7 000 à 8 000 €. À Joigny (89) a été créé une « maison des internes », belle demeure de 6 chambres. L’idée : accueillir les internes dans de bonnes conditions pour les inciter à rester dans la région à la fin de leurs études, idéalement, en y posant leur plaque. L’idée a fait son chemin sur d’autres territoires : en 2020, la ville d’Avallon (89) devrait se doter du même outil.

Les jeunes médecins préfèrent l’exercice salarié

Au-delà de ces initiatives qui peuvent paraître anecdotiques se pose la question des difficultés d’installation en cabinet de ville et plus largement, de l’attractivité de l’exercice libéral. Des dispositifs d’incitation existent, mais ne sont pas suffisamment connus et efficaces selon MG France, un syndicat de médecins généralistes (1). Les jeunes médecins préfèrent majoritairement l’exercice salarié à l’installation en libéral. Au 1er janvier 2019 seuls 12 % des nouveaux médecins inscrits à l’Ordre (5 176) avaient choisi un mode d’exercice libéral exclusif et 62 % le statut de salarié. 23 % avaient opté pour le statut de remplaçant parmi lesquels 85,4 % de généralistes (2).

 


1 https://www.mgfrance.org/actualite/profession/2210-cesp-ptmg-ptma-ptmr-pias-qu-est-ce-que-c-est

2 https://www.conseil-national.medecin.fr/sites/default/files/external-package/analyse_etude/hb1htw/cnom_atlas_2018_0.pdf

 

Crédit Illustration Charles Kerivel

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