Cancer du sein : réduire le risque de récidive locale avec une radiothérapie additionnelle

La chirurgie conservatrice suivie d'une radiothérapie est le traitement standard des cancers du sein de stade précoce. Une nouvelle étude indique qu'une radiothérapie additionnelle sur le site de l'exérèse réduit le risque de récidive locale, surtout chez les femmes de moins de 50 ans.

Cet essai randomisé est publié par Bartelink et al. dans le New England Journal of Medicine du 8 novembre. Plus de 5.000 patientes avec un cancer du sein de stade I ou II ont participé à l'essai. Toutes les patientes avaient bénéficié d'une tumorectomie, d'un curage axillaire et d'une radiothérapie (50 Gy) sur une période de cinq semaines.

Les patientes étaient âgées de 23 à 83 ans, avec un âge médian de 55 ans.

Chez 2.657 patientes, aucun autre traitement local adjuvant n'a été entrepris. Par contre, 2.661 patientes ont bénéficié d'une radiothérapie additionnelle ("booster dose") localisée sur le site initial de la tumeur. La dose totale additionnelle était de 16 Gy répartie généralement sur huit séances.

Après un suivi de 5 ans, des récidives locales ont été observées chez 182 des 2.657 patientes du bras standard comparé à 109 des 2.661 patientes qui avaient bénéficié d'une radiothérapie additionnelle. Les auteurs indiquent que ces chiffres correspondent à des taux de récidive locale de 7,3 % et 4,3 % respectivement (p<0,001), soit un hazard ratio de 0,59 (IC 95 % = 0,43-0,81).

Le bénéfice de la radiothérapie additionnelle était plus marqué chez les moins de 40 ans avec un taux de récidive locale de 10,2 % comparé à 19,5 % dans le bras standard.

Chez les femmes de 41 à 50 ans, le taux de survie à cinq ans avoisinait 90 % quel que soit le traitement reçu.

Les auteurs estiment qu'un suivi d'au moins 10 ans sera nécessaire pour savoir si cette radiothérapie additionnelle se traduit par une amélioration de la survie ou par des complications locales. Néamoins, ce protocole permet de diminuer significativement les récidives locales chez les moins de 40 ans.

Source : N Engl J Med 2001;345:1378-87