Des précisions sur l’évolution des traitements médicamenteux des personnes âgées vivant à domicile dans le sud-ouest de la France

L’enquête épidémiologique prospective PAQUID ‘Personnes âgées en Aquitaine’ concernant les personnes âgées de plus de 65 ans et vivant à domicile montre que globalement « plus la population vieillit, plus elle est atteinte de polypathologie et plus elle est polymédiquée ». Cependant, on constate des résultats différents chez les personnes les plus jeunes et non traitées à l’inclusion et chez les personnes les plus âgées.

Des internistes, pharmacologues et gériatres de l’hôpital Xavier-Arnazan de Pessac, de l’Inserm U330 et de l’Université de Bordeaux II ont mené une étude dont l’objectif était d’apprécier l’évolution des prescriptions médicamenteuses chez les personnes âgées vivant à domicile, population dont on sait qu’elle est caractérisée sur le plan médicamenteux par une surprescription et une surconsommation. Pour autant, ces 2 aspects sont mal connus, faute d’étude prospective.

Un sous-projet de l’étude PAQUID a porté sur la consommation des médicaments chez 3777 personnes âgées vivant à domicile, dans le sud-ouest de la France (Gironde et Dordogne).

Chaque personne a reçu la visite d’une enquêtrice à son domicile successivement en 1988-89, 1991-92, 1993-94 et 1996-97.

3777 personnes ont été incluses dans l’enquête 1988-89. Leur moyenne d’âge était de 75,4 ans, le sex-ratio était de 0,72.

89 % des personnes ont déclaré prendre au moins un médicament par jour. Sur ce total, 49 % prenaient entre 1 et 4 médicaments différents et 40 % prenaient plus de 5 médicaments différents par jour.

L’analyse globale de l’évolution de la consommation médicamenteuse a montré une augmentation de la prise de médicaments lors du suivi pendant 8 ans, quel que soit le degré d’autonomie des personnes à l’inclusion.

Ainsi, l’analyse de l’évolution de l’âge, du sexe et du nombre de médicaments pris à l’inclusion dans cette étude a permis de montrer des résultats différents : la consommation médicamenteuse augmente surtout chez les personnes les plus jeunes et non traitées à l’inclusion, elle tend ensuite à diminuer chez les personnes les plus âgées et recevant une polymédication.

Cette diminution de la consommation médicamenteuse pourraît être la conséquence d’effets indésirables, d’interactions médicamenteuses ou bien d’hospitalisations répétées, concluent les auteurs.

Source : Revue de Médecine interne, 2000 ; 21 : 664-71.

Descripteur MESH : Personnes , Population , France , Médecine , Médecine interne , Sexe

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