#chloroquine : le Pr Raoult publie une nouvelle étude observationnelle sur 80 cas de covid-19

#chloroquine : le Pr Raoult publie une nouvelle étude observationnelle sur 80 cas de covid-19 Le Pr Raoult et son équipe de l’IHU Méditéranée Infection ont publié le 27 mars dernier une étude observationnelle sur les effets cliniques et microbiologiques de l’association hydroxychloroquine / azithromycine sur 80 patients souffrant de COVID-19. Si les résultats obtenus tendent à confirmer les résultats de la première étude sur une vingtaine de patients, la nature même de l’étude publiée ne permet pas de conclure à une réelle efficacité du protocole de traitement mis au point à Marseille.

81 % des patients ont connu une évolution clinique favorable en 5 jours

Le second volet de l’étude observationnelle du Pr Raoult porte sur le suivi clinique et microbiologique de 80 patients positifs au coronavirus SARS-COV-2 auquel on a administré une association d’hydroxychloroquine, un dérivé de la chloroquine indiqué dans le traitement du Lupus et de la Polyarthrite Rhumatoïde et d’azithromycine, un antibiotique de la famille des macrolides souvent utilisé dans la prise en charge des infections respiratoires.

Si les 80 patients inclus dans l’étude étaient âgés de 18 à 88 ans, leur âge médian était de 52 ans. 57 % d’entre eux présentaient au moins un facteur de risque favorisant une forme grave ou sévère de Covid-19 (Diabète, Hypertension, maladies respiratoires chroniques…). Les patients se sont vus administrer 3 prises de 200 mg d’hydroxychloroquine pendant 10 jours et 500 mg d’Azithromycine le premier jour puis 250 mg par jour pendant 4 jours de plus.

De la ceftriaxone était également administrée aux patients souffrant de pneumopathie. De l’oxygénothérapie était proposée aux patients qui en avaient besoin.

Un profil de risque cardiaque a été établi par un cardiologue sénior pour chaque patient après la réalisation d’un ECG avant le traitement. 79 des 80 patients ont pu ainsi débuter le traitement. Un second ECG a été réalisé deux jours après le début du traitement.

Cette étude met en lumière une évolution favorable pour 65 patients, soit 81 % de la population étudiée, qui leur a permis une sortie de l’IHU-M au bout de 5 jours seulement. 15 % du groupe a eu besoin d’oxygénothérapie. 3 patients ont dû être transférés dans une unité de soins intensifs. Le décès d’un patient de 86 ans est à déplorer.

Une chute rapide de la charge virale

La charge virale nasopharyngée a été analysée pendant le traitement des patients. Au bout de 7 jours de traitement, 83 % des tests étaient négatifs, 93 % après 8 jours.

Pour les auteurs « Une baisse franche est observée après six jours de traitement. Après dix jours, seulement deux patients étaient toujours présumés contagieux »

Des échantillons respiratoires ont été mis en culture par les équipes du Pr Raoult. Si le nombre d’échantillons positifs commençait à diminuer de façon significative au bout de 3 jours de traitement, au bout de 5 jours, 97,5 % des échantillons se sont avérés négatifs. Au bout du 9e jour, tous les échantillons étaient négatifs.

Une efficacité potentielle dans la diminution précoce de la contagiosité

Pour les auteurs, cette étude « confirme l’efficacité de l’hydroxychloroquine associée à l’azithromycine dans le traitement du COVID-19 et son efficacité potentielle dans la diminution précoce de la contagiosité ».

« Nous pensons que d’autres équipes devraient évaluer d’urgence cette stratégie thérapeutique à la fois pour éviter la propagation de la maladie et pour traiter les patients avant que de sévères complications respiratoires irréversibles ne s’installent ».

Pour beaucoup, l’efficacité clinique de ce traitement n’est en rien démontrée

Les critiques méthodologiques n’ont pas tardé à fuser après la publication de cette étude. Pour la grande majorité de ses détracteurs, c’est en premier lieu l’absence de données brutes et surtout de comparaison à un autre traitement qui empêche toute conclusion.

« Ces données sont complémentaires, mais n’apportent pas de nouvelles informations ni de nouvelles preuves statistiques. Elles sont absolument superposables et disent globalement qu’entre 5 et 7 jours, il y a très peu de malades qui sont excréteurs de virus… Même si on n’est pas forcément obligé de faire une étude randomisée, il faut quand même pouvoir comparer le traitement, soit à un autre traitement ― qui pourrait être la monothérapie de l'hydroxychloroquine [sans azithromycine], soit le fameux standard of care. Il aurait fallu cet authentique bras témoin. » Explique l’infectiologue Benjamin Davido au site medscape.com.

Au niveau des institutions médicales, après le conseil scientifique du CNGE, c’est au tour des Académies nationales de Médecine et de Pharmacie de rendre leur avis sur le sujet.

« La démonstration de l’efficacité clinique de l’hydroxychloroquine n’est pas faite à ce jour ». Néanmoins, elles appellent à lancer d’urgence d’autres essais cliniques sur des critères cliniques en raison « des présomptions qui existent » notamment « la négativation de la charge virale d’un certain nombre de patients ».

Les académies regrettent par ailleurs la décision « inadaptée » du gouvernement de limiter par les voies réglementaires l’utilisation de ce traitement aux cas graves en réanimation à l’hôpital, stade auquel « la maladie n’est plus une virose stricto sensu, mais une défaillance pulmonaire liée à l’inflammation induite par le Sars-CoV-2 ».

Le Conseil national de l’Ordre des médecins a tenu également à réagir sur le sujet.

« Le Conseil national de l’Ordre des médecins rappelle aux médecins et chercheurs que la science exige de ceux qui en sont les acteurs qu’ils respectent le principe de la démarche scientifique pour affirmer l’intérêt et les conséquences médicales des travaux qu’ils conduisent. 

Les médecins doivent aujourd’hui agir en professionnels responsables qu’ils sont, et attendre la confirmation ou l’infirmation de l’utilité de la prescription de ce traitement. Il n’y aurait en effet rien de pire pour nos concitoyens que le sentiment d’un espoir déçu, ou de voir un traitement dont les premières preuves d’efficacité seraient avérées, rendu indisponible à la prescription ou à la délivrance par un usage non maîtrisé.»

Ces institutions auraient pu également s’émouvoir de la restriction délibérée de la délivrance du Plaquenil en médecine de ville, car c’est la liberté de prescription des médecins généralistes qui s’en retrouve bafouée.

Pire encore, c’est une complication supplémentaire pour les fantassins de la guerre sanitaire, déclarée par le président de la République. Ces braves soldats que sont les médecins libéraux se retrouvent désormais avec une arme en moins dans leur maigre arsenal thérapeutique. Déjà qu’ils sont pour certains sans armures, sans masques, sans moyens de protection, et sans tests diagnostiques, les médecins en première ligne n’avaient pas vraiment besoin de cette nouvelle restriction fussent-ils pro ou anti Raoult.

 

« Alors si un de mes patients décède du Covid, un avocat chafouin ne viendra-t-il pas me reprocher de n’avoir pas tout fait pour lui procurer l’hydroxychloroquine ? Que me reste-t-il comme alternative pour me prémunir contre ce type de reproche ? Bah je vais adresser à l’hôpital tous mes patients tousseurs, fébriles, asthéniques ou diarrhéiques pour que mes confrères décident par eux-mêmes s’il est légitime de les traiter par 3 comprimés par jour de Plaquenil… » Dr Jean-Pierre Ribat

 

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