SÉGUR des SOIGNANTS sortir par le haut grâce au SIIPS

SÉGUR des SOIGNANTS sortir par le haut grâce au SIIPS Le SIIPS regarde simplement le taux d’utilisation des outils de production et nous incite à les adapter si besoin. Il est surprenant que cette approche simple et efficace pour le gestionnaire, facile et valorisante pour les équipes soignantes ne soit pas plus étudiée par le SÉGUR.

La T2A (Tarification à l’activité) consiste à faire produire par les médecins et les soignants des informations sur les actes qu’ils ont effectués : ils sont remaniés en activité (activité) pour en faire la base de la tarification actuelle.

A priori, ce système complexe présente une logique implacable de financement selon l’activité codifiée. Vous avez l’activité, alors vous aurez des moyens. Le temps médical pour faire fonctionner le système serait négligeable au regard des bienfaits de la T2A.

Ce qu’oublient les promoteurs de la T2A c’est la boucle (infernale) de rétroaction du système : l’hôpital va adapter son offre de soins ou encore augmenter le nombre d’actes pour optimiser les recettes. Cette rétroaction prend le dessus et corrompt les intentions initiales de la T2A.

La T2A est le moteur de l’accroissement des activités de santé qui, couplé à une enveloppe de moyens constants, dévalorise unitairement l’activité qu’elle est censée valoriser tout en rongeant le temps médical pour sa mise en œuvre !
Le constat est accablant : la T2A accélère ce qu’elle est censée ralentir, elle fait déborder la production d’actes et de dépenses sans gain qualitatif avéré. C’est ce qui est observé, et vécu par les équipes de soins, des difficultés pour les uns, et des excès pour les autres. Ce biais majeur est connu depuis longtemps et les corrections incessantes des calculs et des tarifs en attestent. Mais admettre l’impasse méthodologique est plus compliqué et moins confortable tant les dogmes historiques du PMSI sont ancrés chez certains.

Tous les pays qui ont réussi leur tarification à l’activité ont introduit des systèmes de régulation, mais pas en France, où la pureté du raisonnement prime sur les réalités de terrains. Jamais évaluée parfois autoévaluée sur le plan méthodologique et financier, la T2A proposée comme solution s’est transformée en vrai problème de terrain.

Les SIIPS (Soins Infirmiers Individualisés à la Personne Soignée) proposent une alternative : en modifiant en profondeur la boucle de rétroaction du système. L’idée est une tarification qui utilise la rétroaction (adaptation des acteurs) pour transformer les comportements.

Cette régulation se fait par la prise en compte des moyens mis en place pour répondre à l’activité de l’hôpital. La valeur des actes est remplacée par des niveaux de soins qui dépendent, eux, des structures et des organisations préalablement mises en place pour les réaliser. C’est un potentiel de production dans un cadre qualitatif choisi qui est proposé à la valorisation.

La rétroaction attendue va dans le sens d’une optimisation des structures et des organisations existantes : un excès d’actes pouvant même pénaliser une structure !
L’activité hospitalière est alors bornée entre l’insuffisance et l’excès d’activité. La meilleure position n’est plus le maximum d’actes, mais l’optimisation d’actes pour une structure ou un professionnel donné.

Le SIIPS divise par 10 le temps et donc le coût de l’indicateur par rapport à la T2A. Son action est au quotidien et redonne du temps médical à l’hôpital. De nombreux établissements l’utilisent déjà pour guider leurs structures et leurs organisations.

Au final le SIIPS regarde simplement le taux d’utilisation des outils de production et nous incite à les adapter si besoin. Il est surprenant que cette approche simple et efficace pour le gestionnaire, facile et valorisante pour les équipes soignantes ne soit pas plus étudiée par nos tutelles.

On pourrait dès lors imaginer une T2A de nouvelle génération, capable d’audace et d’innovation où les patients, les soins et les soignants seraient au cœur d’une gestion qui renforce les acteurs de terrain et leur outil de travail.

Le SÉGUR est pour l’instant sans changement de paradigme. Il est temps que des gestionnaires avisés explorent les indicateurs « métier des soignants » et proposent un modèle adapté à la conduite des soins.

http://www.siips.org/

 

M. Christophe Saint-Aubert

Descripteur MESH : Soins , Temps , Rétroaction , Soins infirmiers , Infirmiers , Calculs , Travail , Logique , Médecins , Patients , Santé , France

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