Les infirmières libérales expriment leur frustration après une rencontre ministérielle peu concluante

Les infirmières libérales expriment leur frustration après une rencontre ministérielle peu concluante Le 4 avril dernier, les rues de Paris ont été le théâtre d'une importante mobilisation des infirmières et infirmiers libéraux. L'objectif ? Faire entendre leurs voix face au Ministère de la Santé pour dénoncer la dégradation des conditions de travail et l'absence de perspectives d'avenir. Cet élan de protestation a été orchestré par le Syndicat National des Infirmières et Infirmiers Libéraux (Sniil) et le Collectif des infirmiers libéraux en colère (Cilec).

Un échange au sommet aux résultats mitigés

La manifestation a mené à une rencontre entre les représentants des soignants et les officiels du Ministère de la Santé. Frédéric Valletoux, le ministre de la Santé, a personnellement pris part à cette réunion. Cependant, les conclusions tirées de cet échange ont laissé un goût d'inachevé parmi les professionnels de santé. Le ministre a annoncé l'impossibilité immédiate d'entamer des négociations tarifaires, citant les contraintes budgétaires et la nécessité de repenser les compétences infirmières avant toute revalorisation.

Des promesses de réingénierie et de soutien sans garanties fermes

Valletoux a exprimé son intention de poursuivre la réingénierie du métier d'infirmier libéral, avec une échéance fixée à l'été. Il propose également de revoir la définition des compétences et la valorisation des actes infirmiers, dans l'espoir de préparer le terrain pour des négociations tarifaires à la fin de l'année ou début 2025. Malgré ces assurances, la profession reste sceptique quant à la concrétisation de ces engagements, habituée aux reports et à l'incertitude habituels dans les dialogues avec le ministère.

La CNAM s'engage dans la danse

En parallèle, la Caisse Nationale d'Assurance Maladie (CNAM) s'est engagée à initier des discussions le 15 avril sur divers sujets critiques tels que les contrôles, les indus, et le Bilan de Soins Infirmiers (BSI), y compris les enjeux autour des patients les plus dépendants. L'initiative du ministre concernant la consultation infirmière et l'accès direct aux soins pour certains cas a été accueillie positivement, malgré les réserves globales.

Une mobilisation sans relâche pour l'avenir de la profession

Face à cette situation, le Sniil insiste sur la nécessité de maintenir la mobilisation. L'objectif est de s'assurer que les engagements pris se traduisent par des actions concrètes, dans un contexte où la profession ressent une urgence palpable. Le syndicat a également profité de cette période de mobilisation pour s'adresser directement au cabinet du Premier Ministre, dans l'espoir de voir ses demandes prises en compte au plus haut niveau de l'État.

 

Les revendications des IDELS

Les infirmières et infirmiers diplômés d'État libéraux (IDELS) portent plusieurs revendications majeures pour la reconnaissance et la valorisation de leur profession, comme souligné dans le manifeste. Voici les points clés de leurs demandes :

  • Revalorisation des actes médicaux infirmiers (AMI) : augmentation de l'AMI à 3,78 € pour refléter l'inflation et reconnaître le rôle crucial des infirmiers dans les soins de ville.
  • Augmentation de l'indemnité forfaitaire de déplacement (IFD) : revalorisation de l'IFD à 3 € pour couvrir les coûts croissants liés au déplacement, à l'énergie, et à l'entretien des véhicules.
  • Revalorisation du bilan de soins infirmiers (BSI) : augmentation du forfait C à 34 € pour permettre une prise en charge optimale des patients les plus dépendants et clarification des actes associés au BSI.
  • Reconnaissance de la pénibilité de la profession : demande de reconnaissance des facteurs de pénibilité liés à la profession, en raison de l'espérance de vie inférieure et des contraintes physiques et psychologiques importantes.
  • Révision de la nomenclature générale des actes professionnels (NGAP) : mise à jour de la nomenclature pour inclure des soins quotidiens non reconnus, avec une révision systématique tous les cinq ans.
  • Amélioration de la qualité de vie au travail : simplification administrative, meilleure protection pour les déplacements et les visites à domicile, et outils de coordination interopérables.
  • Autonomie et responsabilités accrues : élargissement du rôle des infirmiers avec l'accès direct aux soins, la consultation infirmière post-hospitalisation, la nomination d'un infirmier référent, et un élargissement du droit à la prescription.
  • Suppression du délai de stabilisateurs économiques : élimination du délai de 6 mois après les négociations pour l'application des revalorisations, afin de répondre plus rapidement aux besoins de la profession et des patients.

 

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