Thérapie génique : une lueur d’espoir pour les patients atteints du syndrome de Crigler-Najjar

Thérapie génique : une lueur d’espoir pour les patients atteints du syndrome de Crigler-Najjar La thérapie génique, longtemps considérée comme une perspective futuriste, est désormais une réalité pour certains patients atteints de maladies rares. Le syndrome de Crigler-Najjar, une affection hépatique grave, pourrait bien être la prochaine maladie à bénéficier de cette avancée médicale révolutionnaire.

Une avancée majeure dans le traitement du syndrome de Crigler-Najjar

Le syndrome de Crigler-Najjar est une maladie rare du foie qui se manifeste par une accumulation dangereuse de bilirubine dans le sang. Sans traitement, cette accumulation peut entraîner des lésions neurologiques graves et même être fatale. Jusqu’à présent, les options thérapeutiques étaient limitées à la photothérapie intensive ou à la transplantation hépatique.

Cependant, un essai clinique européen de phase I/II, dirigé par Généthon et en collaboration avec des équipes cliniques de France, d’Italie et des Pays-Bas, a récemment démontré la possibilité de traiter cette maladie grâce à la thérapie génique. Les résultats, publiés dans le prestigieux New England Journal of Medicine, sont prometteurs. Ils montrent que le traitement est non seulement sûr et bien toléré, mais également efficace, en particulier à des doses élevées.

Des résultats encourageants pour l’avenir

L’essai a permis de restaurer l’expression de l’enzyme UGT1A1, déficiente chez les patients atteints du syndrome de Crigler-Najjar. Grâce à une simple injection intraveineuse, le taux de bilirubine chez trois patientes a été réduit au point qu’elles ont pu arrêter la photothérapie pendant au moins 18 mois.

Les premiers résultats ont également confirmé la sécurité du traitement. Les effets secondaires étaient mineurs et gérables, tels que des maux de tête et des altérations des enzymes hépatiques.

Vers une nouvelle ère pour les maladies métaboliques du foie

La phase « pivot » de l’essai, qui a débuté en janvier, vise à confirmer ces résultats sur un plus grand nombre de patients, y compris des enfants à partir de 10 ans. Si cette phase est concluante, cela pourrait ouvrir la voie à une demande d’enregistrement du médicament auprès des autorités sanitaires françaises et européennes.

Giuseppe Ronzitti de Généthon a souligné l’importance de ces résultats, non seulement pour le syndrome de Crigler-Najjar, mais aussi pour d’autres maladies métaboliques. De même, le Pr Labrune, de l’Hôpital Béclère à Clamart, a exprimé son enthousiasme et son espoir pour l’avenir de la thérapie génique.

Les déclarations :

«Les équipes de Généthon ont énormément travaillé sur ce projet de la conception jusqu’à l’essai et nous sommes très fiers de ces résultats qui ouvrent la voie au traitement de nombreuses autres maladies métaboliques » souligne Giuseppe Ronzitti, équipe « Immunologie et Thérapie Génique des Maladies du Foie » de Généthon.

« Nous sommes impliqués dans la prise en charge des patients atteints de la maladie de Crigler-Najjar depuis plus de 30 ans. En tant qu’investigateur principal de cet essai et médecin le plus âgé de ce groupe, je considère ces premiers résultats comme excitants, encourageants et même émouvants. Nous espérons, et nous sommes confiants que les résultats de la phase pivot confirmeront l’efficacité de cette thérapie génique. Fournir un traitement pour la maladie de Crigler Najjar pourrait être le début de nouvelles aventures pour d’autres maladies métaboliques hépatiques » déclare le Pr Labrune, Hôpital Béclère, Clamart, France.

«Nous sommes ravis des premiers résultats de cet essai. Après l’hémophilie, le syndrome de Crigler Najjar est une nouvelle maladie du foie traitée par thérapie génique. Dans cet essai, nous avons réussi à restaurer la synthèse d’une protéine non sécrétée dont la carence provoque une jaunisse sévère chez les patients affectés. Nous sommes impatients de poursuivre ce projet et qui permet d’envisager le traitement d’autres maladies du foie par notre stratégie » précise leDr Lorenzo D’Antiga, Azienda Ospedaliera Papa Giovanni XXIII, Bergame, Italie.

« Nous sommes très reconnaissants envers nos patients participants et l’ensemble du groupe de contributeurs qui ont rendu possibles ces premiers résultats prometteurs de notre essai clinique de thérapie génique dans le syndrome de Crigler-Najjar. Piter Bosma de notre groupe a commencé un travail expérimental sur ce sujet il y a 20 ans. Cela prouve que la créativité, le dévouement et la persévérance de toute l’équipe peuvent être payants pour le bien-être de nos patients. » affirme leProf.Dr Ulrich Beuers, Academic Medical Center in Amsterdam.

«Si les résultats de la partie pivot confirment l’efficacité de notre thérapie génique pour le syndrome de Crigler-Najjar, nous pourrons alors avancer vers une demande d’enregistrement et la mise à disposition du traitement pour les patients, leur offrant ainsi une qualité de vie significativement améliorée.De la recherche fondamentale au développement clinique, Généthon a développé une expertise unique dans le domaine de la thérapie génique pour différentes familles de pathologies rares.Nous sommes très heureux de cette nouvelle étape qui souligne l’excellence des recherches menées à Généthon » ajouteFrédéric Revah, directeur général de Généthon.

Cette avancée dans le domaine de la thérapie génique offre un espoir tangible aux patients atteints du syndrome de Crigler-Najjar. 

 

https://classic.clinicaltrials.gov/ct2/show/NCT03466463

 

Crédit photo : DepositPhotos

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