Sclérose en plaques : améliorer les symptômes à l'aide du froid ?

Porter des vêtements très frais paraît améliorer certains symptômes de la sclérose en plaques. Des médecins néerlandais et russes ont étudié sur 10 patients l'efficacité de vêtements portés à une température de 7°C. Les résultats publiés dans le journal Neurology sont encourageants et mettent en avant le rôle du monoxyde d'azote.

"C'est stimulant, car c'est un traitement relativement simple qui apporte un bénéfice immédiat", commente le neurologue Jacques De Keyser (Hôpital Universitaire de Groningen) qui a participé à cette étude pilote.

La plupart des patients atteints de sclérose en plaques déclarent présenter une aggravation de leurs symptômes aux températures élevées alors qu'une amélioration temporaire est notée à des températures plus fraîches.

Dans leur publication, Beenakker et al. ont recréé ces variations de température en utilisant un gilet et un gilet à capuche dans lesquels circulait un liquide réfrigérant.

Dix patients atteints de sclérose en plaques et dont les symptômes répondaient à la température ont participé à l'étude. Pendant 60 minutes, les participants ont porté le vêtement à une température de 7°C ou 26°C (température témoin).

Le degré de fatigue des patients, leur équilibre et leur tonus musculaire étaient mesurés avant et trois heures après le port du vêtement.

Le port du gilet à 7°C était associé à une amélioration des différents symptômes, écrivent les chercheurs, contrairement à ce qui a été observé à 26°C. Dans les deux cas, la température corporelle restait stable.

Un autre élément important de ce travail était le suivi de la production de monoxyde d'azote par les leucocytes. Pour la température de 7°C, cette production de NO était réduite en moyenne de 41 % par rapport aux mesures réalisées avant le port du gilet. Par ailleurs, le NO est connu pour sa capacité à bloquer (de façon réversible) la conduction axonale et l'on sait aussi que sa production par les leucocytes est plus importante chez les patients avec une sclérose en plaques.

Les auteurs expliquent que les améliorations notées avec le vêtement à 7°C ne peuvent être simplement expliquée par une baisse de la température du système nerveux central. Selon eux, la diminution de la production de NO est une piste intéressante

"Il faut plus de recherches sur le rôle du monoxyde d'azote sur les symptômes de la sclérose en plaques", a déclaré De Keyser dans un communiqué. Si le rôle du NO dans l'amélioration des symptômes est prouvé, on pourrait essayer de mimer les effets du refroidissement par une action pharmacologique, conclut-il.

Source : Neurology 2001;57:892-4. American Academy of Neurology.

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