Le récepteur PPARa semble impliqué dans certaines formes d'hypertrophie ventriculaire gauche

Un allèle du gène du récepteur PPARa (peroxisome proliferator activated receptor alpha) retrouvé chez 20 % de la population pourrait expliquer pourquoi certains individus sont prédisposés au développement d'une hypertrophie ventriculaire gauche (HVG).

Des résultats qui seront publiés prochainement dans la revue Circulation montrent que cet allèle est associé à une croissance plus marquée de la masse du ventricule gauche en réponse à un exercice soutenu ou en présence d'une hypertension artérielle.

Cette étude a été conduite dirigée par le Dr David Flavell (University College London Medical School) : "Nous savons qu'il y a des causes physiques à l'HVG. Il est normal que le cœur se développe en réponse à l'exercice physique mais nous désirions mettre à jour les composants génétiques qui contribuent à une croissance anormale qui conduit à l'HVG", explique-t-il dans un communiqué édité par l'American Heart Association.

Les travaux de Flavell se fondent sur l'observation chez la souris d'un lien entre le gène du PPARa et l'HVG chez la souris. Le récepteur PPARa est impliqué dans l'oxydation des acides gras et permet une adaptation du métabolisme par exemple suite à une ingestion importante d'acides gras. Ce récepteur est aussi la cible des fibrates qui en se liant au PPARa favorisent son action hypolipémiante.

L'hypothèse de travail de Flavell était qu'une mutation du gène du PPARa pourrait avoir un effet négatif sur la capacité d'oxydation des acides gras, phénomène qui se traduirait par l'accumulation de ces acides-gras.

"Lorsque les acides gras s'accumulent dans le cœur, ils peuvent être toxiques", observe Flavell. "Le cœur doit travailler plus et est forcer à utiliser plus de glucose". Comme le glucose n'est pas une source d'énergie aussi efficace que les acides gras, le cœur doit encore compenser par un regain d'activité. "Cela conduit à un cercle vicieux qui aboutit à un accroissement de la masse cardiaque et éventuellement à une insuffisance cardiaque".

Cette hypothèse a été testée sur deux études. Les auteurs ont réalisé une étude génétique du gène PPARa et ont mesuré par IRM la masse du ventricule gauche chez 144 soldats soumis à un entraînement physique intense durant 10 semaines. Ces mesures ont été comparées à celles de 1.148 hommes et femmes qui participaient à la "Third MONICA Augsburg Survey".

Deux formes de l'intron 7 du gène PPAR ont été recherchées : "forme C" et "forme G". Les chercheurs ont montré que les homozygotes pour la forme C avaient une augmentation de la masse du VG trois fois supérieure à celle des homozygotes pour la forme G, alors que les hétérozygotes C/G avaient une croissance doublée.

L'augmentation de la masse du VG était en moyenne de 8,6 grammes. Elle était de 6,7 g pour les homozygotes G/G, 11,8 grammes pour les hétérozygotes C/G et 19,4 g pour les homozygotes C/C.

Des résultats similaires ont été retrouvés dans l'étude MONICA et lorsque les participants présentaient une HTA, l'accroissement de la masse du VG doublait, précise l'American Heart Association dans son communiqué.

Flavell tient à rappeler la fréquence relativement élevée de la forme C : environ une personne sur cinq en serait porteur et donc 4 % seraient homozygotes.

Les chercheurs supposent que ce variant entraîne une diminution des taux de PPARa et une réduction de l'oxydation des acides gras. "Ces résultats pourraient avoir des applications cliniques", conclut Flavell. "Des médicaments tels que les fibrates stimulent l'oxydation des acides gras par l'activation de PPARa et pourraient donc être utiles pour un sous-groupe de patients avec une HVG".

Source : American Heart Association. Article sous presse, publication prévue le 21 janvier dans la section "Rapid Access Publication" de la Revue Circulation.

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