La chimiothérapie post-opératoire serait bénéfique aux jeunes femmes porteuses d'un cancer du sein

Les jeunes femmes opérées d'un cancer du sein qui n'ont pas suivi de chimiothérapie post-opératoire présentent un risque accru de décès. Ces femmes doivent donc être considérées comme des patientes à haut risque chez lesquelles la chimiothérapie post-opératoire doit être fermement envisagée.

Parmi les femmes opérées d'un cancer du sein, celles de 20 à 30 ans ont l'espérance de vie la plus faible. Ces patientes ont plus souvent un envahissement ganglionnaire du creux axillaire, des RE (-) et présentent une tumeur de grande taille.

Des chercheurs danois ont étudié les relations entre l'âge des patientes opérées, leur traitement et le taux de mortalité. Cette étude, publiée dans le British Medical Journal, a porté sur 10356 femmes de moins de 50 ans chez lesquelles un cancer du sein a été diagnostiqué. Ces patientes ont subi une mastectomie ou une tumorectomie associée à une exérèse des ganglions axillaires.

Elles ont été classées en patientes à haut risque ou faible risque selon des critères histopathologiques. Les patientes à haut risque ont suivi une chimiothérapie post-opératoire, contrairement au patientes à faible risque. Le groupe des femmes de 45-49 ans a été défini comme le groupe référence (risque de décès (r) = 1).

Le risque de décès est plus important chez les femmes âgées de moins de 40 ans : r = 1,46 pour les moins de 35 ans et r = 1,26 pour les 35-39 ans.

M. Melbye (Danish Epidemiology Science Centre, Copenhague, Danemark) rapporte que le risque de décès augmente chez les patientes qui n'ont pas suivi de chimiothérapie. Ce risque est d'autant plus élevé que les patientes sont jeunes : r = 1 pour les 45-49 ans, r = 1,12 pour les 40-44 ans, r = 1,40 pour les 35-39 ans, r = 2,18 pour les patientes de moins de 35 ans. Les auteurs indiquent que cette tendance n'a pas été retrouvée chez les patientes traitées par chimiothérapie.

Les chercheurs ont également analysé l'effet de la chimiothérapie chez les patientes sans envahissement axillaire ou ayant des tumeurs de faible ou grande taille. Le risque de décès dans ces groupes augmente seulement chez les jeunes femmes considérées à faible risque et qui n'ont pas suivi de chimiothérapie.

Les risques de décès sont plus importants chez les jeunes femmes de moins de 35 ans. Cet effet de l'âge apparaît significatif seulement chez les patientes à faible risque qui n'ont pas bénéficié de chimiothérapie post-opératoire.

Dans des travaux précédents, B. Fisher a récemment montré que les femmes dites à faible risque retirent un bénéfice d'une chimiothérapie adjuvante et que le plus grand bénéfice est constaté chez la femme en pré-ménopause.

L'équipe danoise précise que l'âge ne serait pas un facteur de pronostic chez les patientes en pré-ménopause qui bénéficient d'une chimiothérapie. Par contre, l'âge est un facteur de risque chez les femmes de moins de 35 ans considérées à faible risque. Ces femmes devraient être considérées comme des patientes à haut risque chez lesquelles une chimiothérapie adjuvante pourrait être proposée.

Source : British Medical Journal, 19 Février 2000, Vol. 320, 474-478

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