L'exposition aux anti-épileptiques avant la naissance augmente fortement le risque le retard de développement

Une étude parue dans le Journal of Medical Genetics montre que l'exposition aux anti-épileptiques in utero peut tripler le risque de malformation congénitale ou de retard de développement.

Cette étude présentée par Dean et al portait sur 149 femmes sous anti-épileptiques pendant leur grossesse. Les données relatives à 293 de leurs enfants nés entre 1976 et 2000 ont été étudiées. Au moment de l'étude, les enfants étaient âgés de neuf ans en moyenne. Cette enquête présentait l'avantage d'étudier l'impact des anti-épileptiques au-delà des premiers jours qui suivent la naissance.

Parmi ces enfants, 38 n'avaient pas été exposés à ces médicaments soit parce que la mère n'en prenait pas soit parce que le diagnostic n'avait pas été encore posé.

Les résultats montrent que les complications étaient plus fréquentes chez les enfants exposés aux anti-épileptiques. Ainsi, 20 % des enfants exposés présentaient un syndrome de sevrage néonatal (problème d'alimentation, convulsions, hypoglycémie) après la naissance.

Les malformations congénitales étaient également plus fréquentes dans ce groupe. Les hernies inguinales liées à l'exposition à la carbamazépine étaient les plus courantes. Cette molécule était également associée à des luxations congénitales de la hanche, à des anomalies génitales et à des cardiopathies congénitales.

Globalement, 14 % des enfants exposés à des anti-épileptiques présentaient une malformation congénitale comparés à 5 % des enfants non exposés pendant la grossesse. Le risque relatif des malformations congénitales majeures (RR=2,62, IC 95 % = 0,66-10,44) n'est pas significatif au vu de l'intervalle de confiance. Le faible effectif du groupe non exposé pourrait expliquer ce résultat.

"Après avoir exclu les cas avec une histoire familiale de retard de développement, 19 % des enfants exposés et 3 % des non exposés avaient un retard de développement […], 31 % des enfants exposés avaient des malformations ou un retard de développement ", écrivent les chercheurs. Par ailleurs, 20 % ont présenté des troubles du comportement comparé à 5 % chez les non exposés.

L'étude présente aussi une analyse des risques selon les traitements anti-épileptiques reçus. Le risque était par exemple corrélé à la dose de carbamazépine et au nombre d'anti-épileptiques.

Ces données confirment les risques associés au traitement de l'épilepsie chez la femme enceinte. Comme l'arrêt du traitement pendant la grossese ne paraît une option envisageable, les auteurs insistent sur la nécessité d'informer les patientes des risques encourus par l'enfant.

Source : J Med Genet 2002;39:251-9

SR

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