Cocaïne : trois fois plus de passages aux urgences en 12 ans selon SPF

Cocaïne : trois fois plus de passages aux urgences en 12 ans selon SPF Alors que la consommation de cocaïne ne cesse d’augmenter en France depuis plusieurs années, Santé Publique France révèle que le nombre de passages aux urgences en lien avec cette drogue a fortement augmenté entre 2010 et 2022, quelle que soit la région.

Une augmentation inquiétante et continue des passages aux urgences

Les données de l’Observatoire des urgences OSCOUR® montrent que les passages aux urgences liés à la cocaïne ont augmenté de manière significative sur la période 2010-2022. En effet, après une période de relative stabilisation entre 2018 et 2021, une hausse particulièrement forte a été observée entre 2021 et 2022.

En tout, 23 335 passages aux urgences pour cocaïne ont été recensés entre 2010 et 2022, majoritairement chez des hommes (75 %) d’âge médian (32 ans). Les diagnostics de sortie étaient principalement en lien avec une intoxication (65 %), une dépendance (13 %) ou un sevrage (7,5 %). En moyenne, cela représente 72 passages aux urgences par semaine en France en 2022, soit un taux multiplié par plus de 3 depuis 2010.

Des disparités régionales importantes ont été observées, avec des taux de passages très élevés en Guyane, Provence-Alpes-Côte d’Azur et Occitanie, ainsi qu’une forte augmentation en Auvergne-Rhône-Alpes, Bretagne, Nouvelle-Aquitaine, Grand Est et Bourgogne-France-Comté.

La polyconsommation, facteur de risque important

Les résultats de cette étude mettent également en évidence un profil de polyconsommation chez les patients pris en charge aux urgences en lien avec la cocaïne. Les diagnostics associés les plus fréquents étaient liés à une intoxication par l’alcool, aux benzodiazépines, au cannabis ou aux opioïdes. Les manifestations cardiaques et psychiatriques sont également courantes.

Cette augmentation des intoxications pourrait s’expliquer notamment par la circulation d’une cocaïne dont la teneur en principe actif augmente ou encore l’émergence de nouveaux produits de synthèse plus puissants et toxiques que la molécule dont ils imitent les effets. La polyconsommation avec l’alcool est également un facteur de risque important, augmentant la durée et la puissance des effets psychoactifs recherchés par les consommateurs ainsi que la toxicité cardiaque.

Des sollicitations en augmentation constante

Enfin, les remontées du dispositif Drogues info service sont également alarmantes, avec une augmentation constante du nombre d’appels, de chats et de questions/réponses citant la cocaïne depuis 2010. Les sollicitations des consommateurs sont majoritairement liées à un état de mal être psychique et/ou physique, des difficultés à l’arrêt ou à la diminution de la consommation, une demande d’information sur les effets et risques et une demande de prise en charge.

Des actions de prévention nécessaires

Face à cette situation préoccupante, Santé publique France continue de surveiller l’évolution de la consommation de cocaïne en France à partir des données du réseau OSCOUR®, en complément de l’enquête EROPP 2023 portée par l’OFDT. L’objectif est d’actualiser l’estimation d’usage de la cocaïne en population adulte et les profils associés.

Les politiques de réduction des risques, comme la mise à disposition de kits de prévention, peuvent également contribuer à limiter les conséquences sanitaires liées à la consommation de drogues.

Les résultats de cette étude soulignent l’importance d’une action concertée pour prévenir les conséquences sanitaires liées à la consommation de cocaïne en France. La mobilisation des professionnels de santé, des autorités et de la population est nécessaire pour lutter contre cette tendance préoccupante.

Crédit photo : DepositPhotos

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