Seconde conférence de consensus sur l’hépatite C

Cinq ans après la première conférence de consensus sur le dépistage et le traitement de l’hépatite C en 1997, les évolutions importantes concernant à la fois la connaissance du virus et les progrès thérapeutiques («aucune pathologie n’a connu de tels progrès ces dix dernières années même pas le sida», a dit Daniel Dhumeaux, le président du comité d’organisation de la conférence), ont nécessité une nouvelle mise au point, et c’est à la demande du ministère de la santé qu’a été organisée les 27 et 28 février dernier, une nouvelle conférence de consensus, cette fois axée sur les traitements, dont les recommandations étaient rendues publiques ce matin lors d’une conférence de presse organisée au siège de l’ANAES, l’Agence Nationale d’Accréditation et d’Evaluation en Santé.

Cette nouvelle conférence de consensus a abouti à poser lors d’un débat public, cinq questions définies par le comité d’organisation, auxquelles le jury a dû répondre et par la suite rédiger un texte consensuel sous formes de recommandations (consultables sur le site de l’ANAES : http://www.anaes.fr).

Une estimation chiffre entre 500000 et 600000 le nombre de porteurs du virus de l’hépatite C (VHC) en France (prévalence de l’ordre de 1,2%) dont 80% ont une infection chronique à VHC.

Le plan gouvernemental de lutte contre l’hépatite C/hépatite B mis en place en février dernier veut renforcer la prise en charge des malades et cette conférence de consensus s’inscrivait dans cette action.

Depuis la première conférence de consensus sur l’hépatite C, de nombreux changements sont apparus, et pour ne citer qu’un chiffre sur les traitements, notons que le pourcentage de malades ayant une réponse virologique prolongée (on parle ici de quasi-guérison), est passé de 10% en 1997 à 50% aujourd’hui.

Les questions posées portaient à la fois sur la définition des malades à traiter et sur les traitements les plus appropriés selon les cas, la nature des examens à pratiquer, ainsi que le suivi des malades.

Une des questions fondamentales concernait évidemment la définition des malades à traiter. Le traitement s’adresse aux personnes adultes atteintes d’une infection chronique à VHC identifiée par la présence de l’ARN viral dans le sérum.

Les recommandations d’indications thérapeutiques s’affinent selon la sévérité de l’infection (évaluée par les scores Metavir d’après le degré de fibrose hépatique). Les cas particuliers des patients rechuteurs non répondeurs, ceux des patients transplantés hépatiques réinfectés et ceux des patients au stade de primo-infection, sont également traités.

Le problème de l’usage concomitant de drogues comme l’alcool (associé à la réplication virale), ainsi que les co-infections à VIH (quels traitements privilégier ?), ont également été étudiés, ainsi que les autres pathologies associées pouvant interférer avec les traitements.

Le traitement optimal (qui tient lieu de traitement de référence à l’heure actuelle), en dehors de quelques cas particuliers, pour les patients infectés par le VHC, est la bithérapie Interféron Pégylé (IFN couplé au Polyéthylène Glycol ou INF PEG) + ribavirine, selon différents schémas prescriptionnels définis par le jury et dont la liste des bénéficiaires est détaillée dans les recommandations.

Les autres questions concernaient la surveillance des malades traités et celle des malades non traités. Le texte mentionne l’évaluation de l’efficacité des traitements par les suivis biochimiques, virologiques et histologiques des patients, ainsi que l’évaluation de la tolérance au traitement. La place, importante, de la ponction biopsie hépatique, est également mentionnée.

Une partie des recommandations est consacrée à la prise en charge des patients ainsi qu’à leur qualité de vie, et insiste sur une surveillance renforcée des patients non traités (pour cause de non indication de traitement ou alors de refus de traitement), tant au point de vue psycholoqique que médical, avec une importance donnée à la prise en charge par les réseaux de soins de proximité.

Source : ANAES, 21 mars 2002, Paris

PI

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