L’hepcidine, une hormone de régulation du fer sérique ?

C’est tout du moins ce qui apparaît dans les recherches menées par une équipe de l’Institut Cochin à Paris, d’après les observations réalisées chez des souris souffrant des symptômes d’une hémochromatose avec un gène de l’hepcidine non actif. Ce peptide de 25 acides aminés ayant une activité anti-microbienne par ailleurs, semblerait être à l’origine de l’homéostasie ferrique, en agissant directement sur la régulation d’entrée du fer au niveau intestinal.

C’est un peu par hasard que l’équipe de Sophie Vaulont (Institut Cochin, Paris) a abouti à la découverte que l’hepcidine interviendrait directement dans la régulation de l’absorption intestinale du fer.

En effet, en observant chez des souris knock-out pour le gène Usf2 (Upstream stimulatory factor 2), un facteur de transcription impliqué dans le métabolisme du glucose, les symptômes typiques d’une hémochromatose (avec une forte accumulation de fer dans le foie et le pancréas), les auteurs ont cherché à savoir si d’autres gènes étaient à l’origine de ce phénotype.

Parmi les gènes affectés chez les souris Usf2-/-, il a été mis en évidence, grâce à l’élaboration d’une banque soustractive d’ARN, le gène codant pour un peptide à activité anti-microbienne (famille des défensines), exprimé dans le foie et sécrété dans la circulation sanguine, nommé hepcidine.

Afin d’évaluer la fonction de ce gène, des souris transgéniques surexprimant l'hepcidine au niveau hépatique ont été générées, et il a été observé que la majorité des animaux ne vivaient que quelques heures, avaient une petite taille, une couleur pâle, possédaient des taux de fer très bas, étaient anémiés avec une anisocytose, une poïkilocytose et une hypochromie très marquées.

Ces résultats, d’après les auteurs, sont en faveur d’une régulation négative de l’absorption du fer au niveau des entérocytes par l’hepcidine, et en font un outil (avec le modèle murin d'inactivation de son gène) de choix dans l’étude de l’homéostasie sérique du fer in vivo.

Cette recherche est à l’origine d’un dépôt de brevet qui concerne les éventuelles perspectives diagnostiques et thérapeutiques offertes par l’hepcidine, qui pourrait devenir un marqueur fondamental dans les pathologies liées au défaut ou bien à l’excès de fer.

Source : Proc. Natl. Acad. Sci. USA 2 avril 2002;99(7):4596-601

PI

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