Deux enquêtes sur l’incidence des bactériémies nosocomiales dans les hôpitaux de l’interrégion Paris-Nord en 1994 et 1996

Le Réseau Microbiologie du CCLIN Paris-Nord et le groupe des Microbiologistes d'Ile de France rapportent dans le dernier numéro du BEH des données multicentriques, rares en France, sur l’incidence des bactériémies nosocomiales dans les hôpitaux de l’interrégion Paris-Nord. Les enquêtes ont porté sur les malades hospitalisés dans les hôpitaux participants, y compris en hospitalisation à domicile (HAD), ayant eu au moins un épisode bactériémique entre le 1er octobre et le 31 décembre en 1994 et en 1996.

Il ressort de ces travaux que la fréquence élevée des bactériémies nosocomiales (environ 1 pour 100 admissions en court séjour) et la multirésistance des bactéries impliquées justifient la poursuite dans les hôpitaux français des programmes de surveillance et de prévention des infections nosocomiales, en particulier urinaires et sur dispositifs intravasculaires.

L'enquête de 1994 a porté sur les 3 307 épisodes de bactériémies diagnostiqués durant 3 mois dans 52 hôpitaux. L'incidence bactériémies nosocomiales a été de 0,5 pour 100 admissions et de 0,7 pour 1000 jours d'hospitalisation. Les principales espèces en cause ont été Staphylococcus aureus (19 %), Escherichia coli (18 %), les SCN (14 %) et Pseudomonas aeruginosa (7 %). Le taux de résistance à la méticilline a été de 42 % chez S.aureus et le taux de résistance aux céphalosporines de troisième génération de 18 % chez Klebsiella pneumoniae .

Quant à l'enquête de 1996, elle a porté sur les 2547 épisodes de bactériémies diagnostiqués dans 40 hôpitaux (dont 34 ayant participé en 1994). L'incidence des bactériémies nosocomiales acquises dans l'hôpital a été globalement de 0,7 pour 100 admissions et de 0,7 pour 1000 jours d’hospitalisation. L'incidence a été de 0,7 pour 100 admissions et de 0,9 pour 1000 jours d’hospitalisation en court séjour.

Les principales portes d'entrée des bactériémies nosocomiales ont été les dispositifs intravasculaires, les urines, la translocation digestive chez des malades en aplasie, les infections digestives, respiratoires et des sites opératoires.

Les bactéries isolées des bactériémies nosocomiales étaient essentiellement des cocci à Gram positif aérobies (54 %) et des bacilles à Gram négatif aérobies ou aéro-anaérobies facultatifs (41%).

L’ensemble des résultats de ces deux enquêtes montre que les bactériémies nosocomiales constituent une cible prioritaire de la surveillance des infections nosocomiales. Ils permettent d'estimer l'incidence des bactériémies nosocomiales dans les hôpitaux de l'interrégion Paris-Nord à 0,9 pour 100 admissions en court séjour, chiffre proche de ceux rapportés par d'autres réseaux de surveillance français et des auteurs étrangers. Source : BEH.

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