Addiction à l’héroïne et aux opiacés : Le mésusage des traitements est-il un problème?

A l’occasion du prochain congrès THS (Toxicomanie, Hépatites, Sida) qui se déroulera à Biarritz du 8 au 11 octobre, seront présentés les résultats d’une étude sur l’acceptabilité et la sécurité des traitements. Cette étude ouvre le débat sur l’efficacité des stratégies thérapeutiques contre le mésusage.


•    En France, environ 500 000 personnes auraient déjà consommé de l’héroïne au moins une fois dans leur vie et on compte 180 000 usagers réguliers (1). 170 000 bénéficient actuellement d’un traitement substitutif aux opiacés (TSO). Cette prise en charge médicale visant à réduire les risques liés à l’usage de la drogue a fait la preuve de son efficacité sur le plan socio-sanitaire depuis 1995.

•    Toutefois, il subsiste et se développe différentes formes de mésusage : auto-substitution, toxicomanie, marché parallèle, qui font courir à l’usager des risques sanitaires graves.

•    A l’occasion du prochain congrès THS (Toxicomanie, Hépatites, Sida) qui se déroulera à Biarritz du 8 au 11 octobre seront présentés les résultats d’une étude sur l’acceptabilité et la sécurité des traitements, dont le but est toujours d’accompagner les patients dans la gestion de leur dépendance et les protéger des risques associés afin de leur permettre le retour à une « vie normale ».

L’addiction aux opiacés : quel état des lieux aujourd’hui en France ?
Les opiacés (héroïne, morphine, codéine…) sont des psychotropes agissant sur des zones du système nerveux central impliquées dans le renforcement (récompense), la mémoire et les réponses conditionnées. Leur stimulation répétée provoquerait un phénomène d’adaptation à l’origine de la dépendance (2).
S’il est difficile d’évaluer précisément le nombre de consommateurs d’opiacés, on sait qu’environ un demi-million de personnes a consommé au moins une fois dans sa vie de l’héroïne (2). 170 000 ont bénéficié d’un remboursement ou d’une délivrance de TSO, que ce soit en ville ou en Centre de Soins, d’Accompagnement et de Prévention en Addictologie (CSAPA) (données 2010) (4).
Depuis le début des années 90, avec la mise en place du suivi de ces patients, on constate une augmentation régulière du nombre d’expérimentateurs d’héroïne. Leur pourcentage a doublé depuis 1992, passant de 0,6 % à 1,2 % des 18-64 ans en 2010 (5).
 

Les bénéfices socio-sanitaires des traitements
Proposé depuis 1995 dans le cadre d’une politique de réduction des risques, le TSO offre aux personnes dépendantes la possibilité de lutter contre la sensation de manque et le besoin irrépressible de consommer. Il a depuis largement fait la preuve de son efficacité sur le plan socio-sanitaire, que ce soit en termes de rupture du cycle de dépendance, d’amélioration de l’accès aux soins et de la qualité de vie, d’une diminution de la prévalence du VIH ou du nombre de décès par surdoses (4).

Le mésusage est-il un problème ?
Malgré une prescription très encadrée, la libéralisation de l’accès aux TSO s’est accompagnée d’une augmentation du mésusage et du détournement de ces médicaments  (4). Il peut revêtir différentes formes. La première relève de l’auto-substitution ; dans ce cas le TSO est utilisé à visée thérapeutique, pour apaiser les signes de manque liés à la consommation d’opiacés, mais en dehors d’un cadre médical (4). Les TSO peuvent également être utilisés à visée toxicomaniaque, parmi d’autres drogues. Ils peuvent enfin faire l’objet d’un marché parallèle mais le plus souvent limité à des échanges entre usagers (4).  
Plus de 1/5 des usagers des Centres d'Accueil et d'Accompagnement à la Réduction des risques des Usagers de Drogues (CAARUD) (21 %) reconnait consommer hors pratique médicale ces médicaments (4). Cette pratique est notamment observée chez les plus précarisés (4). Ils sont le plus souvent injectés ou sniffés (4).
Or le mésusage pose différents problèmes. Le recours à d’autres voies d’administration que sublinguale augmente la dose quotidienne nécessaire de produit. L’injection majore le risque de complications (problèmes veineux, infections, risque de surdose mortelle…) (4,6).

L’importance d’une prise en charge globale pour un retour des patients à une vie « normale »
Les TSO, à raison d’une prise par jour et d’un dosage adapté, permettent aux patients de se libérer du monde de la drogue sans souffrance et leur offrent sur le long terme  la possibilité de mener une vie « normale » (7). Le bon usage du traitement est donc primordial. Toutefois, il ne peut se concevoir que dans le cadre d’une prise en charge globale : psychologique, sociale et médicale (4). Elle seule peut permettre de répondre à la diversité des profils d’usagers d’opiacés et plus particulièrement aux problèmes rencontrés avec les usagers précaires, souvent jeunes, poly consommateurs et en situation de grande fragilité sociale et économique (7). Elle est tout aussi indispensable pour prendre en charge les fréquentes comorbidités observées chez les usagers de drogues, notamment infectieuses ou psychiatriques.

Actualité au congrès THS : le bon usage des traitements est-il bénéfique ?
Dans ce contexte, le Laboratoire RB Pharmaceuticals a mis en place en 2009 ’une étude randomisée, menée auprès de 190 sujets dépendants à l’héroïne. Son objectif était d’évaluer l’efficacité d’une stratégie thérapeutique contre le mésusage d’un TSO. Les résultats de l’étude seront présentés dans le cadre du Colloque Européen et International THS 11 (Toxicomanies – Hépatites – Sida) qui se déroulera à Biarritz du 8 au 11 octobre. Ils contribueront ainsi à l’approfondissement de la connaissance des problèmes rencontrés par les usagers de drogues et de la manière dont ils appréhendent puis suivent leurs traitements, éléments primordiaux à l’amélioration de  leur prise en charge.


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A propos de RB Pharmaceuticals
RB Pharmaceuticals est une entreprise pharmaceutique appartenant au groupe Reckitt Benckiser Group plc. Sa vision est d’être pionnier dans le développement de médicaments innovants destinés aux patients souffrant d'une pharmacodépendance aux opiacés. Depuis la découverte de la buprénorphine dans les années 60, RB Pharmaceuticals met à disposition des professionnels de santé un nouveau traitement destiné à réduire le trafic et le mésusage des TSO. RB Pharmaceuticals demeure très actif en matière de recherche et de développement. Le laboratoire est présent dans 28 pays et emploie 500 collaborateurs. Ses spécialités sont disponibles dans plus de 40 pays dans le monde. Plus de 600 000 patients sont actuellement sous traitement et plus de 2 millions de patients ont bénéficié dans le monde d’un traitement RB Pharmaceuticals.

Références :
1)    OFDT Chiffres clés 2012
2)    Jolliet P. Aspects neurobiologiques et neuropharmacologiques. In HAS Abus, dépendances et polyconsommations : stratégies de soins. Février 2007
3)    OFDT Chiffres clés 2013
4)    Brisacier AC,  Cadet-Taïrou A. Traitements de substitution aux opiacés. In OFDT 2013 : 82-89.
5)    Beck F et al. Les niveaux d’usage des drogues en France en 2010. OFDT juin 2011, n° 76.
6)    Brisacier AC. Morbidité et mortalité liées aux drogues illicites. In OFDT 2013 : 105-112.
7)    Cadet-Taïrou A, Dambélé S. Héroïne et autres opiacés. In Drogues et addictions, données essentielles. OFDT 2013 : 242-250.

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