Un ‘îlot de pouvoir pathogène’ a été découvert chez les entérocoques résistants à la vancomycine

L’étude du génome de plusieurs souches d’Enterococcus faecalis vient de montrer que les déterminants de virulence sont situés sur une région bien définie sur le génome. Plusieurs gènes inconnus ont été identifiés dans cette région et semblent particulièrement associés aux isolats pathogènes. Les chercheurs estiment qu’ils définissent de nouvelles cibles thérapeutiques.

Cette découverte réalisée par des chercheurs de l’Université de l’Oklahoma fait l’objet d’une publication dans la revue Nature du 13 juin. Pour leurs travaux, Nathan Shankar et ses collaborateurs ont comparé le génome de diverses souches d’E. faecalis responsables d'épidémies. Une attention particulière à été portée aux isolats qui présentaient des résistances aux antibiotiques et notamment à la vancomycine.

E. faecalis est un composant essentiel de la flore intestinale. Cependant, cette bactérie arrive à la troisième place des infections nosocomiales les plus courantes et l’émergence de souches résistantes dans les années 80 a intensifier le problème.

Le travail de ces chercheurs a permis de caractériser une région particulière du chromosome de ces bactéries et qui est composée d’environ 150.000 bases (150 kb). Cet élément génétique a été retrouvé chez des isolats responsables d’infection mais était absent des isolats d’E. faecalis non pathogène. C’est la première fois qu’un tel élément –identifié dans de multiples isolats d’E. faecalis pathogènes et multirésistants- est mis en évidence chez une bactérie Gram +.

La région en question est définie par les auteurs comme un « îlot de pouvoir pathogène » et porte des gènes codant pour des facteurs de virulence déterminant. Il y aurait 129 cadres ouverts de lecture sur cet îlot et certains définissent des gènes (18) dont la fonction est inconnue.

D’après les chercheurs, de très légères variations dans cet îlot sont associées à une modification de la virulence. Le résultat le plus encourageant d’un point de vue médical reste la présence de nouveaux gènes avec un rôle pour l’instant indéterminé.

Comme ces gènes sont absents des isolats non infectieux et sont rares dans les isolats obtenus à partir des selles, les chercheurs supposent qu’ils participent activement à la survie des entérocoques à l’hôpital, favorisent la transmission ou bien interviennent directement dans le développement de la maladie. Ils forment à ce titre des sujets d’études privilégiés et pourraient devenir de nouvelles cibles thérapeutiques.

Source : Nature 2002 ;417 :746-50

SR

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