c-Myc est essentiel à la néo-angiogenèse durant le développement tumoral

Le proto-oncogène c-Myc, un facteur de transcription connu depuis longtemps pour son implication dans le développement de certaines tumeurs, contribuerait également de manière centrale à leur progression, en promouvant la vascularisation de celles-ci durant la phase de prolifération des cellules malignes. C-Myc devient ainsi une nouvelle cible potentielle dans le traitement anti-cancéreux inhibiteur de l’angiogenèse.

Il est établi que les membres de la famille des proto-oncogènes Myc (c-Myc, N-Myc et L-Myc), des facteurs de transcription essentiels au développement embryonnaire, concourent lorsqu’ils sont mutés à la différenciation des cellules tumorales et à leur développement. Le professeur Baudino et ses confrères de Cleveland dans l’Ohio aux Etats Unis, ont supposé que c-Myc possédait également un rôle essentiel dans l’évolution de la malignité des tumeurs.

Les chercheurs ont travaillé, pour étayer leurs hypothèses, à partir de lignées de souris déficientes pour le gène c-Myc. Ils ont ainsi observé que les embryons issus de ces lignées non seulement mourraient de malformations cardiaques et neurologiques, mais également présentaient des anormalités dans la vascularisation, l’angiogenèse et la formation des lignées érythrocytaires, en raison de l’absence de signaux intercellulaires assurant la coordination entre ces processus.

Les auteurs ont également démontré que les cellules souches embryonnaires déficientes en c-Myc avaient moins de propension à former des tumeurs hépatiques chez les souris immuno-déprimées, et que les tumeurs en formation présentaient beaucoup moins de vascularisation que les tumeurs possédant c-Myc.

«Ces travaux prouvent le rôle central de c-Myc dans la formation des vaisseaux et des capillaires à travers l’organisme», ont commenté les chercheurs, qui ajoutent qu’ils ont découvert avec surprise que les gènes de la famille Myc étaient activés dans 70% des cancers humains. Les auteurs pensent que l’inhibition de c-Myc pourrait constituer un outil de thérapie anti-cancéreuse dirigée contre la néo-angiogenèse des tumeurs.

Source: Genes & Development 1er octobre 2002;16(19)

Pierre INIGUEZ