Les infections à Ureaplasma urealyticum seraient responsables de certains troubles urinaires chroniques chez la femme

Les infections à Ureaplasma urealyticum et Mycoplasma hominis pourraient être à l'origine de troubles urinaires chroniques chez la femme. Selon une étude parue dans le journal Urology, près de la moitié des troubles urinaires inexpliqués chez la femme seraient causés par ces mycoplasmes généralement commensaux.

Le Dr J. Potts et ses collaborateurs (Cleveland Clinic Foundation, Ohio) ont étudié le cas de 48 patientes présentant des symptômes urinaires chroniques et une possible cystite interstitielle. Ces patientes ont bénéficié d'un examen urologique comprenant une recherche de U. urealyticum et M. hominis.

Les patientes chez lesquelles l'infection a été confirmée par culture ont été traitées par antibiothérapie : azithromycine (1g/dose) ou doxycycline + ofloxacine + érythromycine pendant 7 jours dans le cas d'une infection persistante.

La sévérité des symptômes a été évaluée sur une échelle de 0 à 3 (3 = sévère). Les auteurs ont également déterminé la fréquence des mictions avant le traitement et 6 mois après.

La présence de U. urealyticum ou de M. hominis a été mise en évidence chez 48 % des patientes : 22 cas d'infection à U. urealyticum et 1 cas d'infection à M. hominis. Après traitement, les cultures de mycoplasmes étaient toutes négatives. De plus, les auteurs ont noté une diminution de la sévérité des symptômes : le score moyen est passé de 2,2 à 0,7. Enfin, la fréquence des mictions a elle aussi été réduite : 6,8 mictions/jour au lieu de 9,2.

Cependant, deux patientes testées positives n'ont pas vu leur état s'améliorer après le traitement. Le Dr Potts précise qu'une cystite interstitielle a été établie chez seulement 9 % des femmes testées négatives pour ces mycoplasmes.

Les auteurs indiquent dans leur conclusion que les infections à Ureaplasma urealyticum et Mycoplasma hominis pourraient être à l'origine d'une proportion non négligeable des symptômes urinaires inexpliqués chez la femme. La possibilité que ces micro-organismes commensaux deviennent quelquefois pathogènes suggère le "dépistage et le traitement de ces mycoplasmes avant la mise en place de tests invasifs plus coûteux".

Source : Urology 2000;55(4):486-9

Descripteur MESH : Infection , Cystite , Cystite interstitielle , Azithromycine , Doxycycline , Érythromycine , Femmes , Ofloxacine , Ohio , Organismes , Recherche

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