Un comité d'expert publie ses recommandations sur l'emploi des tests de résistance du VIH

Un groupe international d'experts du VIH vient de présenter ses recommandations pour l'utilisation des tests de résistance du VIH-1. Ces procédures de test de résistance aux antirétroviraux permettraient d'améliorer la prise en charge de certains patients infectés par le virus. Ces experts soulignent toutefois que la complexité des données à disposition et les limitations des tests ne permettent pas encore de d'établir de recommandations définitives.

Ces recommandations ont été présentées par les membres de l'International AIDS Society-USA dans le Journal of American Medical Association. Ces derniers rappellent que les études cliniques suggèrent que la résistance virale est souvent associée à une mauvaise réponse à de nouvelles thérapies. L'emploi de tests de résistance du VIH-1 aux antirétroviraux aiderait au choix d'une thérapie adaptée mais ne concernerait pour l'instant que certaines catégories de la population infectée.

Plusieurs tests de résistance sont disponibles à l'heure actuelle. On distingue deux catégories de tests : les tests génotypiques, qui identifient des mutations généralement ponctuelles associées à une résistance, et les tests phénotypiques qui mesurent la capacité du virus à se répliquer en présence de concentrations connues d'inhibiteurs.

Ce comité d'experts recommande l'emploi de ces tests chez les personnes en échec thérapeutique et chez la femme enceinte pour diminuer les risques de transmission à l'enfant. Ces tests pourraient également se révéler utiles chez les patients naïfs, bien que la validité de cette recommandation ne soit pas définitive selon les experts. Les cas d'infection aiguë au VIH sont également concernés par ces tests tout en sachant que la mise en place de la thérapie ne doit pas être retardée par l'attente des résultats.

Le Dr C. Flexner (The Johns Hopkins University School of Medicine) indique dans un article du même journal que ces tests comportent néanmoins plusieurs limitations. Il commente de façon très détaillée les limitations des tests actuels et précise que la valeur prédictive de ces tests (qui sont difficiles à interpréter pour un non expert) est incertaine.

De plus, leur coût reste encore élevé (400-550 $ pour un test génotypique et 700-1000 $ pour un test phénotypique) malgré la mise en place de procédures automatisées.

Ces tests sont relativement longs à réaliser (entre 2 et 4 semaines entre le prélèvement sanguin et l'obtention des résultats par le médecin) et retardent d'autant le début du traitement.

Des problèmes de sensibilité et spécificité restent à régler. Les tests génotypiques dépendent de la concentration d'ARN viral chez le patient et ne permettent l'amplification que de la sous espèce virale prédominante. Les tests phénotypiques produisent des faux négatifs et peuvent sous-estimer la résistance. Enfin, un des problèmes essentiel reste la détection précoce des souches résistantes encore minoritaires parmi la population virale du patient.

Source : JAMA 2000;283:2417-2426,2442-2444. L'intégralité des publications est consultable sur le site du JAMA.

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