Toulouse accréditée pour former des infirmiers en pratique avancée (IPA)

Toulouse accréditée pour former des infirmiers en pratique avancée (IPA) L’Université Toulouse III-Paul Sabatier (Faculté de médecine de Toulouse–Rangueil) en partenariat avec le Pôle régional d’enseignement et de formation aux métiers de la santé (PREFMS) du CHU de Toulouse vient d’être accréditée par le Ministère de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation pour délivrer le diplôme d’état d’infirmier en pratique avancée.

À travers cette accréditation, c’est toute l’excellence des enseignements universitaires et de la formation du CHU de Toulouse qui est mise à l’honneur par la reconnaissance des compétences et des expertises de chacune et chacun.

Les premiers formés font leur rentrée scolaire, ce jour, lundi 22 octobre 2018. La promotion 2018-2020 comptera une vingtaine d’étudiants.

Une reconnaissance professionnelle

Le Décret n° 2018-629 du 18 juillet 2018 reconnaît le développement de l’exercice infirmier en pratique avancée. Cette formation au diplôme d’état d’infirmier de pratique avancé (DE-IPA) conférant le grade de master s’inscrit dans la continuité de l’universitarisation de la profession infirmière, concrétisée depuis 2009 par la mise en place du grade de licence (Processus de Bologne, 1999). La formation, qui dure 2 ans, permet aux étudiants d’atteindre le niveau de compétences requis pour exercer la fonction d’infirmier en pratiques avancées.

«Le décret définit les domaines d’intervention et les activités de l’infirmier exerçant en pratique avancée. Il précise les conditions de prise en charge et d’information du patient, ainsi que les modalités de coopération entre l’infirmier exerçant en pratique avancée et le médecin. Il précise également la contribution de l’infirmier exerçant en pratique avancée au sein de l’équipe.» 1

L’IPA exerce dans une forme innovante de travail interprofessionnel. En acquérant des compétences relevant du champ médical, il suit des patients qui lui sont confiés par un médecin, avec son accord et celui des patients. Il voit régulièrement ceux-ci pour le suivi de leurs pathologies, en fonction des conditions prévues par l’équipe. À titre d’exemple, les activités de l’IPA en oncologie reposent sur la coordination du parcours de la personne soignée avec :

– La juste orientation pour tout problème urgent ou complication.
– Le suivi et l’accompagnement des personnes soignées en hôpital (examen clinique ; anamnèse ; liaison avec l’équipe pluridisciplinaire ; évaluation)
– Le suivi des personnes soignées à domicile par e-mail sécurisé ou webcam et/ou par consultation téléphonique

Outre ses activités cliniques, il assure des missions d’enseignement et de recherche.

Une amélioration de l’accès aux soins

La pratique avancée s’inscrit dans un paysage où l’unique centre de soins n’est plus l’hôpital, mais bien les établissements de santé de proximité voisins, les maisons de santé pluri disciplinaire de premier recours et le secteur médico-social dans le cadre d’un réseau de soins.

Un patient, acteur de son projet de santé

Cette extension du champ de compétences peut jouer un rôle déterminant dans la fluidification et l’optimisation des parcours de soins, dans l’action coordonnée des acteurs de la prévention, du sanitaire, du médico-social et du social, dans la reconnaissance d’un patient copartenaire, acteur de son projet de soins et de santé, avec cette meilleure attention portée à l’individu et à ses choix, dans la mobilisation de l’innovation au service de la qualité et de l’efficience des soins.

Le projet pédagogique toulousain

Il vise à former des infirmiers(ères) de pratiques avancées dont l’activité et les compétences sont potentialisées dans de nouvelles fonctions au sein des unités de soins et/ou en transversal, au sein des maisons pluridisciplinaires de santé de premier recours, au sein d’un territoire.

Le projet pédagogique toulousain repose sur quatre axes majeurs :

–    L’inter professionnalité
–    Le travail en réseau
–   La coordination des parcours de soins, de santé et de vie au sein d’un territoire
–   La promotion de la recherche en sciences infirmières et l’ouverture à l’international.

La deuxième année de formation permet de suivre l’un des trois parcours proposés dans le cadre du décret, à savoir :
–    Le parcours « Pathologies chroniques stabilisées primaires »
–    Le parcours « Oncologie et oncohématologie »
–    Le parcours « Maladies rénales chroniques, dialyse, transplantation rénale »

La première année de formation (60 ECTS) commune aux 3 mentions, permet aux étudiants d’acquérir les connaissances fondamentales et les compétences « socle » de la pratique avancée. Les enseignements portent principalement sur la clinique, les sciences infirmières et la pratique avancée, la santé publique, l’éthique, la législation, la déontologie et la recherche avec une unité d’enseignement consacré à l’apprentissage de l’anglais. Deux mois sont consacrés à un stage dont l’objectif est d’observer et d’analyser le fonctionnement d’une structure prenant en charge la santé d’une population et de décrire et d’analyser à travers la formalisation d’un rapport de stage un aspect de l’exercice professionnel observé en lien avec les missions de l’infirmier en pratiques avancées.

La seconde année (60 ECTS) associe enseignements spécifiques et communs aux 3 mentions, un stage pratique de 4 mois ainsi que la rédaction et la soutenance d’un mémoire. Elle permet l’acquisition des connaissances et compétences spécifiques à l’exercice en pratique avancée relatives à la mention choisie.

1 Décret no 2018-629 du 18 juillet 2018 relatif à l’exercice infirmier en pratique avancée

 

Crédit Photo : Benh LIEU SONG

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