Plus de 10 000 personnes s’opposent à l’abattage en médecine générale

Plus de 10 000 personnes s’opposent à l’abattage en médecine générale 100 médecins généralistes ont lancé fin février une pétition pour s’opposer au doublement de la cadence des consultations en médecine générale que la CNAM sollicite dans le cadre des négociations visant à financer 4000 postes d’assistants médicaux. Forts du soutient de 10 000 signataires en quelques semaines, les médecins mettent la pression sur les autorités pour que leurs propositions soient prises en compte dans le plan santé 2022.

C’est le Dr Jean-Baptiste Blanc qui a lancé sur Internet la pétition intitulée « Non à l’abatage en médecine générale » avec le soutien de 100 médecins généralistes. S’ils entendaient s’opposer à la vision productiviste de la médecine générale promue par la CNAM, ils souhaitaient avant tout défendre une médecine de premier recours de qualité et faire des propositions concrètes et réalistes qui leur permettraient de dégager du temps de consultation médicale pour leurs patients.

« Nous, médecins généralistes, demandons à pouvoir recevoir, écouter, informer et soigner les patients qui nous accordent leur confiance, avec le temps nécessaire pour chacune et pour chacun. Nous médecins généralistes, refusons de sacrifier la qualité de la consultation en recevant, dans le même temps de travail, deux fois plus de patients. »

Les certificats médicaux dans le viseur des médecins

Pour les médecins, la solution la plus évidente pour recevoir plus de patients et retrouver du temps médical, c’est de supprimer les consultations inutiles et un certain nombre d’obligations absurdes au premier rang desquelles ils mettent les certificats médicaux.

En effet, de nombreux textes exigent expressément ou imposent la production d’un certificat médical pour jouir d’un droit ou faire valoir une prétention. De même, des considérations socio-économiques, en matière d’assurance notamment ou d’ordre privé (divorce) sont à l’origine de nombreuses demandes de certificats médicaux dont la multiplication finit par rendre le médecin moins disponible pour les soins de premiers recours.


Pour ces raisons les pétitionnaires militent pour que soient supprimés :
– l’obligation d’un certificat médical d’arrêt de travail pour les arrêts inférieurs à 2 ou 3 jours,
– l’obligation d’un certificat médical pour l’absence de parents qui gardent leur enfant un jour ou deux.


Ils prônent par ailleurs l’interdiction :
–des demandes de certificats médicaux pour la cantine/garderie/crèche, etc. en cas d’absence d’un enfant, etc.,
– de la demande de certificats médicaux de non-contre-indication par tous les organisateurs d’évènements sportifs et les prestataires de service,
– de tous les certificats d’absence scolaire, universitaire, grandes écoles et certificat pour les assurances, etc.

 

Enfin ils proposent un accès direct avec prise en charge pour des actes paramédicaux avec les kinésithérapeutes DE, les IDE, les podologues, les orthophonistes et de régulariser les campagnes de communication sur les pathologies bénignes courantes.

Pour l’UFML-Syndicat, un des 100 signataires initiaux, le succès de cette pétition traduit l’exaspération d’une profession qui doit faire face chaque jour à une augmentation de la demande en soin tout en maintenant une médecine de qualité. Elle milite pour une revalorisation des tarifs de consultation afin de financer de façon pérenne les postes d’assistants médicaux, mais surtout de rendre attractive une profession qui en a bien besoin.

« Les médecins demandent un choc d’attractivité pour leur profession, seul à même de multiplier les installations et de garantir leur maintien dans le temps. » UFML-Syndicat

 

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