Les responsables européens de la santé portent leur attention sur les objectifs du Millénaire pour le développement, le personnel sanitaire, l’alimentation et la nutrition, et demandent la mise en place de systèmes de santé robustes et efficaces

Les responsables européens de la santé participant à la session annuelle de trois jours et demi du Comité régional de l'OMS pour l'Europe, l'organe directeur du Bureau régional de l'OMS pour l'Europe, ont mis en exergue le rôle vital d'un personnel sanitaire compétent et professionnel dans le renforcement des systèmes de santé. Les systèmes de santé devaient aussi être accessibles aux populations pauvres et vulnérables.

« La mise en place de systèmes de santé efficaces est absolument nécessaire », a déclaré dans son allocution le docteur Margaret Chan, directeur général de l'OMS. « Notre capacité de réaliser les objectifs du Millénaire pour le développement en rapport avec la santé … sera jugée par notre aptitude à atteindre les populations pauvres et à leur garantir des soins complets à l'échelle adéquate. Et c'est là où nous faillons à notre tâche. »

à mi-parcours entre la date de lancement des objectifs du Millénaire pour le développement et la date fixée pour leur réalisation, à savoir 2015, les données collectées au niveau mondial ne sont guère encourageantes. Aucune région n'est réellement en passe d'atteindre les cibles en matière de mortalité infantile. Selon le docteur Nata Menabde, directeur régional adjoint du Bureau régional de l'OMS pour l'Europe, « les experts prévoient qu'au rythme actuel, certains pays de la Région manqueront plusieurs cibles et objectifs du Millénaire pour le développement. Mais c'est aux états membres de contredire cette prédiction ! »

Les objectifs en rapport avec la santé de la mère et de l'enfant représentent le plus grand défi, même pour les pays riches d'Europe. En effet, la mortalité observée chez les enfants de moins de 5 ans dans le pays accusant le taux le plus élevé est 40 fois supérieure à celle du pays présentant le taux le plus bas. Un enfant né dans la Communauté des états indépendants a une probabilité trois fois plus élevée de mourir avant l'âge de 5 ans qu'un enfant né dans l'Union européenne (UE) ; le taux de mortalité maternelle des pays d'Asie centrale reste encore au moins deux fois supérieur à la moyenne régionale. Dans la Région européenne, certaines régions et populations vulnérables connaissent des taux de mortalité chez la mère et les nourrissons tout aussi graves que ceux observés en Afrique subsaharienne ou en Asie du Sud. Il existe d'importantes disparités sanitaires entre les parties orientale et occidentale de la Région et entre les groupes au sein des pays.

Le document présenté au Comité régional sur la réalisation des objectifs du Millénaire pour le développement dans la Région européenne fait une révélation fracassante, inspirée par des rapports publiés dans d'importants magazines médicaux : « l'expérience acquise sur le plan régional démontre que les capacités insuffisantes des systèmes de santé représentent un obstacle insurmontable à la réalisation des objectifs du Millénaire pour le développement en rapport avec la santé. »

Le Bureau régional de l'OMS pour l'Europe organisera la Conférence ministérielle européenne sur les systèmes de santé à Tallinn (Estonie) du 25 au 27 juin 2008. « Si les états membres de la Région européenne de l'OMS participant à cette Conférence peuvent définir des stratégies efficaces et des bonnes pratiques permettant d'améliorer la performance des systèmes de santé, le monde entier en profitera », a déclaré le docteur Chan.

Politiques relatives au personnel sanitaire dans la Région européenne

La Région cherche des moyens de résoudre la pénurie universelle de professionnels de santé motivés, compétents et ayant suivi une formation appropriée. Les systèmes de santé de la Région sont mis de plus en plus au défi de résoudre un ensemble commun de problèmes particulièrement complexes, tels que le vieillissement de la population et du personnel sanitaire, une charge accrue des maladies chroniques et la migration des médecins, des infirmiers et du personnel d'encadrement.

Les représentants étaient désireux d'examiner les moyens d'attirer les jeunes aux professions de la santé, de les garder en leur proposant de bonnes rémunérations, une formation permanente et d'autres mesures d'encouragement afin de réduire les départs et la migration. Au cours de ces 30 dernières années, le nombre de médecins formés à l'étranger a augmenté de 240 % dans les pays de l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE). La tendance se poursuivra, et davantage de médecins envisageront de s'expatrier. En Lituanie, 60 % des internes et résidents et 27 % des médecins ont l'intention de partir pour un autre pays de l'UE. En Pologne, 40 % des étudiants en première année d'infirmerie envisagent de travailler à l'étranger.

Le docteur Marc Danzon, directeur régional de l'OMS pour l'Europe, a déclaré : « Bien que l'objectif paraisse simple, à savoir recruter la bonne personne avec les compétences nécessaires au bon endroit pour faire ce qu'il faut faire et comme il faut, la situation est en fait bien plus compliquée. Pour atteindre cet objectif, nous avons besoin d'élaborer des plans nationaux pour le personnel sanitaire. Nous devons déterminer la manière d'accroître l'investissement direct dans la formation et l'encadrement des professionnels de santé ; nous devons utiliser le personnel existant avec plus d'efficacité ; nous devons garantir une meilleure protection et un traitement plus équitable du personnel, l'aider à se développer professionnellement et encourager la dispensation de services dans les zones rurales et défavorisées. »

M. Boris Tadi?, Président de la Serbie, s'est adressé au Comité régional le 18 septembre et s'est inspiré des difficultés rencontrées par son pays pour mettre en exergue la nécessité pour l'OMS de mener une action efficace dans ce secteur.

Les objectifs de la politique alimentaire et nutritionnelle régionale

Le Comité régional a adopté un plan d'action de six ans en matière de politiques alimentaires et nutritionnelles visant à réduire l'incidence des maladies liées au régime alimentaire et d'origine alimentaire. Il émet les recommandations suivantes :

  • apport énergétique journalier provenant de matières grasses saturées < 10 % et provenant d'acides gras trans < 1 % ;
  • apport énergétique journalier provenant de sucres libres < 10 % ;
  • consommation journalière de fruits et de légumes > 400 g ;
  • consommation journalière de sel < 5 g ;
  • un allaitement maternel exclusif au cours des 6 premiers mois et un allaitement constant au moins jusqu'à l'âge de 1 an chez au moins 50 % des nourrissons ;
  • réduire la contamination par Campylobacter et Salmonella dans la chaîne alimentaire et éradiquer la brucellose.

Le plan comprend aussi des actions, englobant les secteurs public et privé, en vue d'éduquer les consommateurs, de promouvoir l'activité physique et de réduire les facteurs de risque tels que l'alcool et le tabac.

Le Comité régional a adopté cinq résolutions sur ces thèmes. Pour de plus amples informations sur la session de 2007 du Comité régional, et pour accéder à l'ensemble des documents et au texte des résolutions, veuillez consulter le site Web du Bureau régional à l'adresse suivante : http://www.euro.who.int/rc?language=French.

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