Cas groupés de légionellose dans l’agglomération nancéenne (département de la Meurthe et Moselle) Point au 18 août 2004

Les patients ont présenté des signes de pneumopathie entre le 15 juillet et le 07 ao ût 2004. Il s’agit de douze hommes et d’une femme. Leur âge est compris entre 48 et 96 ans. Sur les treize patients, 12 ont été hospitalisés et le diagnostic de légionellose a été confirmé biologiquement pour tous par antigène soluble urinaire. A ce jour, 7 patients sont guéris et sortis de l’hôpital, 4 sont toujours hospitalisés et deux patients âgés de 96 ans et de 73 ans sont décédés.

- Onze patients sont domiciliés ou ont fréquenté Nancy et/ou une zone géographique de 6 km au Nord et à l'Est de Nancy. Parmi eux, trois patients résident à distance, dont l’un dans la Meuse, mais ont fréquenté cette zone durant la période d’incubation (période de 10 jours précédant la date de début des signes).

- Deux autres patients résident à l'extérieur de cette zone géographique délimitée, dans un rayon de 6 à 15 Km, et n'ont pas fréquenté la zone géographique concernée par l'épidémie.

L’enquête épidémiologique menée par la Ddass de Meurthe et Moselle avec l’appui de la Cellule interrégionale d’épidémiologie (Cire) Est-Nancy, du Centre national de référence des légionelles (CNRL) et de l’InVS oriente vers une source communautaire commune de contamination de type tour aéroréfrigérante (Tar) située dans la zone géographique identifiée.

Les investigations environnementales ont été effectuées par la Drire et la Ddass pour identifier la source de contamination et mettre en place les mesures de contrôle adaptées. La présence de légionelles à un taux supérieur au seuil de 105 UFC par litre a été mise en évidence dans deux Tar parmi les 57 recensées et contrôlées. Deux tours ont été respectivement arrêtées le 26 et le 30 juillet 2004 et des mesures de désinfection ont été entreprises. Par ailleurs, une 3ème Tar a ensuite été arrêtée le 9 ao ût 2004, sur la base des résultats des prélèvements effectués le 3 ao ût, supérieurs à 105 UFC par litre. Enfin, la Ddass a effectué des prélèvements au niveau des réseaux d’eau des domiciles des patients, et tous les résultats disponibles sont négatifs.

Parmi les prélèvements cliniques effectués, une souche a été isolée pour un seul patient. L’analyse comparative de cette souche clinique unique avec les souches environnementales par des techniques de caractérisation génotypique est en cours au CNRL. Ces analyses sont longues, les résultats ne seront donc pas disponibles avant plusieurs jours. La détermination précise de la source de cet épisode épidémique sera difficile, compte tenu de la disponibilité d’une seule souche clinique.

L’épidémie semble en cours de régression. Ainsi parmi les 13 cas recensés, les deux derniers cas récemment signalés ont débuté leurs signes cliniques respectivement le 4 et le 7 ao ût, ce qui reste compatible avec le fait que la dernière Tar identifiée ait été arrêtée le 9 ao ût. Bien qu’ils soient inclus dans l’épidémie on ne peut exclure, pour ces 2 cas, la possibilité qu'il s'agisse de deux cas sporadiques non liés à l’épisode actuel.

Les cas sporadiques de légionellose, en dehors de tout épisode de cas groupés ou d’épidémie représentent plus de 50% des cas annuels recensés par l’InVS. D’autres cas sporadiques peuvent être signalés dans la région sans qu’ils soient liés à cet épisode. L’analyse précise et réactive des sources potentielles d’exposition au cas par cas permet de juger du lien épidémiologique et de suspecter d’éventuelles sources communes. La vigilance doit donc être maintenue.

La légionellose est une maladie à recrudescence estivale. En effet 45 à 50% des cas sont déclarés pendant cette période. Depuis le 1er janvier 2004, au niveau national, 501 cas de légionellose ont été enregistrés à l’InVS dont 233 depuis le 1er juin.

Ces chiffres sont comparables à ceux des 2 dernières années qui ont-vu la stabilisation du nombre de cas de légionellose aux environs de 1 000 cas par an.

Pour la région Lorraine dont il est régulièrement fait état dans les média, 40 cas avérés de légionellose ont été validés et enregistrés par l’InVS depuis le 1er janvier 2004, dont 32 depuis le 1er juin. Parmi ceux-ci, 17 cas ont été déclarés dans le département de la Meurthe et Moselle (dont 12 cas relatifs à l’épidémie, le 13ème réside dans le département de la Meuse et s’est rendu dans la zone de survenue des 12 autres cas). Le nombre de cas déclarés en Moselle, dans les Vosges et la Meuse n’est pas supérieur à ceux observés en moyenne les deux années précédentes. Aucun phénomène de cas groupés dans le temps et l’espace n’a donc été détecté en Lorraine en dehors de l’épisode Nancéen.

Signalons par ailleurs qu’aucun autre épisode de cas groupés communautaires n’a été détecté à ce jour depuis le début de l’été sur le reste du territoire. Durant cette même période estivale, 2 épisodes avaient été investigués en 2002 ainsi qu’en 2003.

L’InVS a attiré l’attention du public et des professionnels de santé sur le phénomène de recrudescence estivale de la légionellose par communiqué de presse le 9 juillet dernier.

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Descripteur MESH : Légionellose , Patients , Diagnostic , Hommes , Désinfection , Maladie , Santé , Temps

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