Les myocardites post-vaccinales semblent moins sévères que les myocardites post covid-19

Les myocardites post-vaccinales semblent moins sévères que les myocardites post covid-19 Si le bénéfice global des vaccins à ARNm dans la lutte contre la pandémie de Covid-19 est clairement établi à ce jour, les myocardites ont été plusieurs fois répertoriées dans la littérature comme effet secondaire indésirable, mais rare de l’administration de vaccins ARNm.

Dans le but de mieux comprendre les conséquences cliniques de ces myocardites, une étude publiée dans le BMJ a été menée dans les quatre pays nordiques (Danemark, Finlande, Norvège et Suède) pour comparer l’évolution clinique de ces myocardites avec celles associées à une infection du SARS-COV-2 ou à celles dites conventionnelles.

Sur une cohorte de 23 millions de sujets, 7292 patients ont été hospitalisés pour une nouvelle survenue de myocardite entre 2018 et 2022, avec 530 (7,3 %) cas associés aux vaccins ARNm, 109 (1,5 %) cas associés à une infection du SARS-COV-2 et 6653 (91,2 %) cas de myocardite conventionnelle.

Après 90 jours de suivi, 62 personnes souffrant d’une myocardite post-vaccinale (MPV) étaient en réanimation, contre 9 avec une myocardite post-infection (MPI) et 998 avec une myocardite conventionnelle (MC). Ce qui positionne le risque relatif de réanimation par rapport au groupe de myocardites conventionnelles à 0,79 (IC 95% 0.62 to 1.00) pour le groupe MPI et 0.55 (IC 95 % 0.30 -1,04) pour le groupe MPV.

27, 18 et 616 patients ont reçu un diagnostic d’insuffisance cardiaque ou sont décédés respectivement dans les groupes MPV, MPI et MC. Le risque relatif de développer une insuffisance cardiaque dans les 90 jours comparativement au groupe MC était de 0,56 (IC à 95 % 0,37 à 0,85) pour le groupe MPV et 1,48 (0,86 à 2,54) pour le groupe MPI. Le risque relatif de décès était de 0,48 (0,21 à 1,09) et 2,35 (1,06 à 5,19), respectivement.

Parmi les patients âgés de 12 à 39 ans sans comorbidités prédisposantes, le risque relatif d’insuffisance cardiaque ou de décès était nettement plus élevé pour les myocardites associées à la COVID-19 que pour les myocardites associées aux vaccins ARNm (risque relatif 5,78, 1,84 à 18,20).

En conclusion, cette étude semble montrer que les myocardites associées aux vaccins sont moins sévères que les myocardites associées à l’infection du SARS-COV-2. Ce qui fournit un élément rationnel permettant d’appréhender avec plus d’acuité la balance bénéfice/risque des vaccins à ARNm.

Pour en savoir plus sur ce sujet :

COVID-19, vaccins et myocardites [Dr Florian Zores, cardiologue]

 

Descripteur MESH : Vaccins , Lutte , Littérature , Myocardite , Risque , Infection , Réanimation , Diagnostic , Patients , Finlande , Danemark , Norvège , Suède

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