Une étude française interventionnelle sur les effets biologiques d’un apport répété de 25-(OH)D chez l’adolescent et le préadolescent

Un pourcentage significatif de préadolescents présente des valeurs basses de 25-hydroxyvatamine D, même en fin d’été, montre une étude interventionnelle sur les effets biologiques d’un apport répété de 100.000 UI de25-(OH)D. Réalisée par des cliniciens des services de pédiatrie d’hôpitaux situés à Caen, Lyon, Amiens, Clamart et Rouen, cette étude française multicentrique est publiée dans le dernier numéro des Archives de Pédiatrie.

Le Dr J.F Duhamel et ses collègues pédiatres ont réalisé une étude hivernale multicentrique. Randomisée, en double insu (traitement contre placebo), ce travail visait à apprécier, au cours d’une surveillance de 6 à 9 mois, le statut vitaminique D de préadolescents et adolescents du nord de la Loire et de mesurer l’intérêt d’une supplémentation en 25-hydroxyvitamine D. En effet, des études récentes ont attiré l’attention des pédiatres sur les risques de carence calcique et vitaminique D dans la période de la préadolescence et de l’adolescence.

L’étude a débuté en octobre 1996 et s’est terminée en juillet 1997. 78 enfants, 33 filles et 35 garçons, âgés de 10 à 15 ans, ont été recrutés dans 4 centres hospitaliers (12 à Amiens, 26 à Caen, 11 à Clamart, et 19 à Rouen). Il s’agissait, dans chaque cas, d’enfants vus en consultation hospitalière, indemnes en particulier de maladie digestive ou rénale.

Après un premier bilan clinique, radiologique et phosphocalcique commun, le premier groupe (n=33) a reçu 100000 UI de vitamine D tous les trois mois entre octobre et juin, le second un placebo (n=35).

Des contrôles cliniques et biologiques ont été effectués trois mois après la première prise et la troisième prise.

Un second contrôle radiologique du poignet gauche a été effectué lors du bilan final, soit après 6 à 9 mois de traitement.

Les auteurs notent que 16 enfants sur 68 avaient, à l’inclusion (octobre-décembre), des concentrations circulantes en 25-(OH)D inférieures ou égales à 10 ng/mL, six des valeurs étant très basses (inférieures à 6 ng/mL). Les taux les plus bas ont été retrouvés au stade pubertaire IV. En revanche, une élévation des concentrations en iPTH à 34 +/- 11 pg/mL a été observée ; 14 % des adolescents avaient des taux de iPTH supérieurs à 50 pg/mL en fin d’étude.

Pour le groupe ayant reçu la supplémentation en 25-(OH)D tous les 3 mois, leurs moyennes de 25-(OH)D sont restées supérieures à 20 ng/mL ; aucune hypercalcémie n’a été observée et les concentrations en iPTH mesurées en fin d’étude étaient en moyenne de 25 +/- 14 pg/mL.

Source : Archives de Pédiatrie, 2000, 7 : 148-53.

Descripteur MESH : Pédiatrie , Archives , Placebo , Hypercalcémie , Maladie , Poignet , Travail , Vitamine D

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