Cure51 et la Charité unissent leurs forces pour analyser les survivants de cancers agressifs

Le 20 mai 2025, la biotech française Cure51 a annoncé un partenariat stratégique avec l’Hôpital universitaire de la Charité à Berlin pour lancer l’étude Rosalind en Allemagne. Ce projet ambitieux vise à créer la première base de données mondiale dédiée aux « super-répondeurs », ces patients survivant à des cancers à faible taux de survie. Grâce à un réseau de plus de 150 centres d’oncologie dans 50 pays, l’étude Rosalind marque une avancée en recherche translationnelle. Cet article explore ses objectifs, ses méthodes et son impact pour les professionnels de la santé.  

Un partenariat clé avec la Charité

La Charité, centre hospitalo-universitaire de référence en Europe, devient le principal contributeur de données patient pour l’étude Rosalind. Sous la direction du Pr Ulrich Keilholz, son Centre de recherche et de lutte contre le cancer se focalise sur le cancer du poumon à petites cellules (CPPC), une pathologie au taux de survie à 5 ans inférieur à 3 % à un stade avancé. La Charité fournira des échantillons tumoraux et des données cliniques de survivants à long terme, offrant des insights précieux sur les mécanismes biologiques de ces cas exceptionnels.

Objectifs et méthodologie de l’étude Rosalind

Lancée en 2023, l’étude Rosalind analyse les survivants de cancers agressifs (CPPC, glioblastome, cancer pancréatique métastatique) pour identifier de nouvelles cibles thérapeutiques. Cure51 a collecté plus de 1 000 échantillons tumoraux dans 50 pays, intégrant des données multi-omiques (génomiques, transcriptomiques, protéomiques). Sa plateforme combine :

• Modélisation computationnelle : pour analyser les données biologiques et détecter des signatures moléculaires.
• Technologies de précision : en partenariat avec 10xGenomics, des outils comme Visium HD et Xenium permettent des analyses spatiales et moléculaires avancées.
• Réseau mondial : incluant Gustave Roussy (France), Vall d’Hebron (Espagne) et l’Université technique de Munich, dirigée par le Pr Maximilian Reichert pour le cancer pancréatique.

Cette approche d’ingénierie inverse étudie pourquoi certains patients survivent, pour développer des traitements rendant ces cancers plus gérables.

Implications pour les professionnels de la santé

L’étude Rosalind offre des perspectives concrètes :

• Nouvelles cibles thérapeutiques : Les données pourraient révéler des biomarqueurs inédits pour des thérapies ciblées.
• Médecine de précision : L’analyse multi-omique favorise des approches personnalisées, essentielles pour les cancers agressifs.
• Recherche translationnelle : La collaboration interdisciplinaire entre cliniciens, biologistes et data scientists peut inspirer de nouveaux modèles de recherche.

Le Pr Keilholz souligne : « Cette étude mondiale explore les survivants exceptionnels pour révéler de nouvelles pistes de traitement des cancers agressifs. »

Perspectives et défis
Avec 15 millions d’euros levés en 2024 auprès de Sofinnova Partners, Hitachi Ventures et LifeX, Cure51 accélère ses travaux. Les défis incluent la standardisation des données, l’inclusion rigoureuse des patients et la validation des cibles identifiées. Les technologies de 10xGenomics et les partenariats avec les communautés de patients renforcent le projet.

L’étude Rosalind, portée par Cure51 et la Charité, repousse les limites de l’oncologie en décodant les mécanismes des survivants exceptionnels. En combinant analyses multi-omiques et collaborations mondiales, ce projet pourrait révéler des cibles thérapeutiques inédites pour les cancers les plus mortels. Les oncologues, chercheurs et biologistes sont encouragés à rejoindre ce réseau international, à contribuer des données cliniques ou à explorer les résultats émergents pour accélérer le développement de traitements novateurs.