Pour une tarification utile à la santé et à la collectivité

Pour une tarification utile à la santé et à la collectivité 40 ans de PMSI pour toujours plus de complexité et de temps consommé pour les acteurs, la mal nommée "Tarification à l'activité" s'est construite en tordant avec habileté les concepts du PMSI et du SIIPS pour construire une tour de Babel tarifaire où le langage obscur et les conventions de calculs complexes brouillent le rapport entre la tarification et l'utilité collective.

L'évaluation des soins infirmiers peut se faire du point de vue du patient (besoins, diagnostic et dépendance) ou du point de vue du soignant (soins donnés au patient). Si le premier décrit la situation du patient, le second mesure ce qui est mis en oeuvre comme soins : c'est le domaine d'application de la méthode SIIPS.

Le premier exprime le poids du patient et de sa prise en charge, le second ce que l'équipe de soins produit et apporte au patient. Pour les inventeurs de la méthode, les SIIPS Soins Infirmiers Individualisés à la Personne Soignée sont un indicateur objectif qui mesure ce que l'on apporte au patient (production de soins) et non un indicateur de dépendance de plus (charge en soins).

Malheureusement certains ont proposé à l'ATIH du SIIPS "arrangé" sur des grilles obsolètes de 1997 avec des préconisations de soins requis (dépendance et besoins du patient) au détriment de la valorisation du travail soignant.

La tarification ne rémunère pas le travail soignant mais la dépendance. Cette tarification récompense celui qui utilise le moins de moyens pour une dépendance aussi élevée que possible. c'est la "tarification au moins disant en soins".

Au delà du problème d'éthique que nous pose l'ATIH dans sa recherche de monopole de l'évaluation par plagia ou corruption des outils existants (SIIPS, PMSI), L'ATIH nous montre les faiblesses de la construction méthodologique qui s'appuie sur des données PMSI (diagnostique, dépendance...) pour faire autre chose que du PMSI, ou du SIIPS pour faire autre chose que du SIIPS. Depuis des années la mal nommée "Tarification à l'activité" s'adapte à l'information disponible et non l'inverse : c'est dramatique et délétère!

Chaque patient est unique, mais chaque geste de soins est ancré dans des référentiels professionnels, alors pourquoi quantifier ce qui est singulier plutôt que ce qui est précis ?

Les soignants et les établissements sont de plus en plus nombreux à faire du vrai SIIPS et à tirer profit de l'énormité des préconisations de l'ATIH et de ses effets sur la tarification.

Paradoxalement, l'utilité de la méthode SIIPS est renforcée par les errements de la tarification. Les hôpitaux distinguent plus nettement les gisements de moyens et d'organisation. Les écarts sont nets et décisifs pour les acteurs qui adaptent leur comportement.

Comme la tarification s'éloigne des prix de revient réels, cela génère du profit pour les uns et de la souffrance pour les autres et c'est exactement ce que l'on observe dans le paysage de la santé !

Changer de paradigme c'est avoir une tarification aussi proche que possible du prix de revient, valoriser ce qui est produit par le système de santé au malade plutôt que les tarifs au diagnostic et la dépendance, aussi complexe que subjectif en terme de coût.

Dans ces périodes de réflexion, il est sans doute temps de revenir à des calculs de tarifs proches de nos prestations et de nos prix de revient tout simplement.

Christophe Saint-Aubert 18 juillet 2018

Propriétaire et promoteur des SIIPS Soins Infirmiers Individualisées à la Personne Soignée

www.siips.org

Descripteur MESH : Santé , Soins , Temps , Calculs , Langage , Diagnostic , Infirmiers , Soins infirmiers , Travail , Comportement , Éthique , Inventeurs , Recherche , Récompense

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