Reflux gastro-oesophagien : traitement médical ou chirurgical ?

Les résultats d'une large étude randomisée et prospective viennent de paraître dans le JAMA. Disposant d'un recul moyen de 9 à 10 ans, les auteurs indiquent que l'intervention chirurgicale ne donne pas de meilleurs résultats que le traitement médical.

Cette publication de Spechler et al. examine le devenir de 160 des 247 patients initiaux d'un essai randomisé destiné à comparer le traitement médical et chirurgical en cas de reflux gastro-oesophagien (RGO) compliqué (oesophagite, sténose peptique, endobrachyoesophage).

D'après les résultats du suivi, il n'existe pas de différence significative entre les deux groupes (médical vs chirurgical) pour ce qui est du grade des oesophagites, de la fréquence des traitements pour sténose peptique, du développement de cancers de l'œsophage ou de nouvelles opérations anti-reflux.

Par ailleurs, 92 % des patients médicaux et 62 % des patients chirurgicaux recevaient un traitement antireflux. Un résultat plus surprenant concerne la mortalité plus élevée dans la cohorte chirurgicale (40 % vs 28 %). Cette différence n'est pas liée à la procédure chirurgicale, un excès des décès cardiovasculaire a été noté dans le groupe chirurgical comparé au groupe médical.

En conclusion, Spechler et al. estiment que l'intervention chirurgicale ne doit pas être décidée dans l'espoir d'un arrêt des anti-sécrétoires ou d'une diminution du risque de cancer de l'œsophage en cas d'endobrachyoesophage.

"Les patients qui ont prévu d'être opérés devraient réfléchir très prudemment aux raisons de leur choix. S'ils pensent que la chirurgie leur permettra de ne plus jamais prendre de médicaments pour le traitement du RGO ou qu'elle préviendra le cancer de l'œsophage, cette étude n'est pas en accord avec ces affirmations", a déclaré le Dr Spechler. Cependant, la chirurgie reste un traitement efficace pour les cas d'échec au traitement médical.

Ce travail est ses implications sont commentés dans un éditorial du JAMA rédigé par le Dr Peter Kahrilas de la Northwestern University Medical School à Chicago.

Source : JAMA 2001;285:2331-8, 2376-8.

Descripteur MESH : Patients , Chicago , Éditorial , Mortalité , Oesophagite , Risque , Travail

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