Prendre en charge des crises convulsives avant l'arrivée à l'hôpital

En cas de crises convulsives, l'administration de benzodiazépines, réalisée par le personnel paramédical sur le trajet de l'hôpital, est un moyen d'intervention efficace et sûr. Ceci est la conclusion d'un essai publié dans le nouveau numéro du New England Journal of Medicine.

Le but de cette étude était de déterminer s'il était possible de traiter des crises convulsives avant l'arrivée du patient à l'hôpital. Allredge et al. ont conduit un essai randomisé en double aveugle et avec contrôle placebo qui consistait à mesurer l'efficacité des benzodiazépines lorsqu'elles étaient administrées par le personnel paramédical qui transportait le patient jusqu'à l'hôpital.

Les résultats sont basés sur les données de 205 patients avec un "status epilepticus" défini par les investigateurs par des crises convulsives répétées ou continues d'au moins cinq minutes et avec perte de connaissance. Il faut souligner que parmi ces patients, les convulsions étaient liées à l'épilepsie pour la moitié d'entre eux environ. Pour les autres, la cause était variable : abus d'alcool, réaction à un médicament, accident vasculaire cérébral ou traumatisme crânien.

Sur les 205 patients, 66 ont reçu du lorazépam (2 mg en IV), 68 du diazépam (5 mg en IV) et 71 un placebo. Une deuxième injection était possible.

A l'arrivée en service d'urgence, les crises avaient disparu chez 59,1 % des patients du groupe lorazépam, 42,6 % des patients du groupe diazépam et 21,1 % des patients du groupe placebo.

Après ajustement, les chances que les crises soient traitées avant l'arrivée à l'hôpital était 4,8 fois plus élevées avec le lorazépam qu'avec le placebo (odds ratio = 4,8 ; IC 95 % = 1,9-13). Le lorazépam a semblé plus efficace que le diazépam (odds ratio = 1,9) mais la différence n'était pas statistiquement significative au vu de l'intervalle de confiance (IC 95 % = 0,8-4,4).

Pour ce qui est du profil de sécurité de cette intervention, les auteurs ne notent pas de problème particulier. La fréquence des complications respiratoires ou circulatoires était de 10,6 % avec le lorazépam, 10,3 % avec le diazépam et 22,5 % avec le placebo.

Les auteurs estiment donc que cette approche est à la fois efficace et sûre pour le patient. Il semblerait que le lorazépam soit à privilégier. Néanmoins, ils notent qu'un pourcentage important de patients n'a pas répondu à ces traitements. De ce fait, ils recommandent que des dosages plus élevés soient étudiés dans les mêmes conditions de leur essai. Par ailleurs, il serait souhaitable de connaître l'impact de l'administration de ces médicaments en intramusculaire, qui serait plus facile à réaliser dans ce contexte.

Source : N Engl J Med 2001;345:631-37. National Institute of Neurological Disorders and Stroke.

Descripteur MESH : Neurologie , Benzodiazépines , Patients , Lorazépam , Placebo , Diazépam , Accident vasculaire cérébral , Confiance , Connaissance , Épilepsie , Sécurité

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